BMW ne pouvait résister plus longtemps ! Le constructeur bavarois devait se lancer dans les VUS pleine grandeur à 7 places. Portant le 7, il s’inscrit dans la lignée de la Série 7, la limousine du constructeur. À la lumière de l’essai, le X7, même s’il est un dérivé du X5/X6, mérite le chiffre chanceux.
Ce sont les véhicules arborant le chiffre 7 qui ont pigé le numéro chanceux pour devenir le banc d’essai de BMW et sa volonté d’intégrer une nouvelle génération de grille de calandre. En effet, sous cette forme, seuls les Séries 7 et le X7 y ont droit. Plusieurs ont décrié le geste, d’autres, comme moi, y voient de l’audace. Je trouve que cela sied bien au format du X7 qui assoit son prestige. Les phares s’affichent comme un spectacle et contrastent par leur minceur. Comme ils utilisent le laser et sont d’une extrême puissance.
Le profil adopte une approche classique. J’ai l’impression que BMW ne savait pas trop comment interpréter un véhicule de cette taille. Tout est angulaire, même banal. Les stylistes jouent avec des accents comme le « bâton de hockey » en bas de caisse, les boîtiers de rétroviseurs gris satiné comme la calandre et une ceinture de fenestration noire avec le traditionnel coup de fouet à la vitre de la custode. Pour le reste, on peut s’exciter avec les jantes de 22 pouces. D’ailleurs, on compte sur une vaste sélection de roues possibles dont les plus petites font 21 pouces.
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Pour l’arrière, je me serais attendu à quelque chose de plus distinctif. Les feux sont à DEL et adoptent les dogmes habituels de la marque. Au moins, les 4 pots d’échappement donnent le ton quant à la puissance du véhicule. La qualité l’assemblage est exemplaire, et pour ce qui est de la peinture, la couleur raisin est une option du catalogue Individuel. Sachez que les possibilités sont sans limites.
Avec le chiffre 7 sur le coffre, cet utilitaire a de la pression quant au luxe attendu dans la cabine. Dès l’ouverture de la porte, j’ai remarqué que le tableau de bord est identique à celui des X5 et X6. L’habillage est de haut niveau : cuirs, boiseries, appliques métalliques partout, mais pas de réelles différences avec les deux autres. Le tout se caractérise par une apparence somptueuse. La finition se montre au niveau de la réputation du constructeur, impeccable.
Presque tout passe à l’ère numérique. On se cherche au début avec la très grande quantité d’applications et de tableaux qui meublent à la fois l’instrumentation (12,3 pouces) et l’écran central (12,3 pouces). À cela, ajoutez un affichage tête haute complet, et l’on se retrouve submergé d’information. Même si tout est clair et limpide visuellement, il faut une bonne période d’adaptation pour s’y retrouver. Après une semaine, je me questionnais encore. Figurant au sommet de la gamme des X, tous les accessoires connus de BMW s’y trouvent. Je pourrais littéralement passer des heures à décrire toutes les caractéristiques du X7. Il faut simplement retenir qu’il y en a plus que le client en demande !
Suivant la logique du 7, le X7 propose un confort princier. Les assises se règlent dans toutes les directions tout en chauffant, en ventilant et en massant : bien-être assuré. Ajoutez une excellente position de conduite et une visibilité sans faille. Même son de cloche pour l’arrière. Les avenues sont sans bornes, mais on ne jouit pas des massages. Comme il se doit, les dégagements impressionnent et peuvent être optimisés en coulissant et en inclinant le siège.
L’accueil à la troisième rangée se veut une expérience un peu moins agréable. Malgré sa taille, le X7 n’est pas en mesure d’offrir un confort intéressant aux deux personnes situées complètement à l’arrière. Considérez le X7 comme un 5 + 2 plus qu’un 7 places. À ce compte, vous pouvez contrôler le rabattement des différentes rangées à partir du coffre. Je ne sais pas pourquoi BMW rend l’opération aussi compliquée, mais TOUS les sièges, même ceux à l’avant, se mettent en mouvement. À regarder le tout aller, j’ai de sérieux doutes sur la fiabilité de la chose à court terme. Pour ce qui est des volumes de charge, en fonction du nombre de dossiers en position, on obtient entre 650 et 2 559 litres. Comparaison oblige, le Mercedes-Benz GLS va de 355 à 2 400 litres.
Avec la lettre M et le chiffre 50, on sait de facto qu’on a affaire au GROS modèle. Dans le cas présent, c’est un V8 de 4,4 litres biturbo poussant une cavalerie de 523 chevaux et produisant un couple de 553 livres-pieds. Le tout est transmis aux roues par l’entremise d’une boîte de vitesses automatique à 8 rapports et, bien sûr, le rouage intégral xDrive. Si ces chiffres vous parlent, c’est tout à fait normal, ce sont exactement les mêmes que ceux qu’on retrouve dans les X5 et X6. La plate-forme est partagée tout comme les principaux moteurs. À ce compte, le X7 est aussi offert avec un 6-cylindres en ligne de 3,0 litres développant 335 chevaux. Il faut noter que les versions hybride rechargeable et M, à proprement parler, ne sont pas livrables avec le X7. Pour les 2 ou 3 personnes qui désirent plus de vélocité, Alpina offre le XB7 avec le même V8 de 4,4 litres, mais dont la puissance passe à 612 chevaux, et le couple, à 590 livres-pieds. Cette version affronte l’indécent Mercedes-AMG GLS63 de 603 chevaux. Aspect important pour ce type de VUS : la capacité de remorquage. Le X7 M50i plafonne à 3 402 kilos (7 500 livres). C’est un léger recul par rapport au Mercedes-Benz GLS 580 à 3 500 kilos (7 716 livres).
Comment BMW, l’incarnation même du plaisir de conduire, peut produire un VUS à 7 places de 2 568 kilos (5 660 livres) tout en conservant son ADN? Il y a, évidemment, la puissance démesurée du moteur qui aide passablement. Impossible d’être à court de vélocité, l’apport de la turbocompression pousse sans arrêt et avec une immense détermination. À cela, ajoutez l’étagement de la boîte de vitesses sans faille et peu importe le mode de conduite choisi. Le X7 jouit d’une variété de personnalités, de « relativement » tranquille en modes Confort et EcoPro, il se débride en monstre qui veut arracher l’asphalte en Sport. Le fabricant bavarois a construit sa réputation en grande partie avec la qualité de la calibration de ses directions. Pour jouir de cette légendaire précision, le mode Sport est de mise. En d’autres temps, c’est plus aseptisé, à la manière des autres géants de la route.
La puissance est une chose, mais la stabilité en est une autre. Ses suspensions adaptatives et, même, pneumatiques le tiennent toujours dans la meilleure posture possible. En virage, il demeure imperturbable en maintenant une assiette presque fixe. Si lui ne bouge pas, c’est notre corps qui subit les lois de la physique, mais heureusement, les sièges ont un excellent maintien. J’ai fait mention des amortisseurs pneumatiques, ils soulèvent le X7 de 80 millimètres soit environ 3,2 pouces. Il a beau être fait pour les banlieues de Beverly Hills, je l’ai emmené jouer dans la boue. Le jeu de la garde au sol permet des passages plus faciles, c’est certain. Le rouage xDrive demeure toujours aussi mordant, par contre, les pneus Pirelli P Zero de 22 pouces favorisent plus l’adhérence sur route que dans les champs.
Étant au sommet de la hiérarchie des VUS BMW, on obtient absolument tous les accessoires d’aide et d’assistance à la conduite. On obtient même une forme de conduite semi-autonome « à la Tesla » qui illustre les véhicules environnants dans l’instrumentation. Par contre, on est loin d’avoir le même niveau de raffinement ou de précision qu’avec un Model X
Le BMW X7 2020 répond assez bien à toutes les attentes pour ce type de produits en ce qui me concerne. Toutefois, comme pour tous dans le segment, c’est un géant au talon d’Achille. Sa fiabilité est loin d’être prouvée, et l’historique de ses jumeaux techniques X5 et X6 n’a rien de rassurant. Avec le 7, ajoutez une couche de technologies et de gadgets encore plus propices aux défaillances et vous commencez à voir dans quelle galère le X7 peut vous transporter. Je ne peux pas le recommander, du moins pas avant que sa (peu probable) fiabilité ne soit démontrée.