BMW envoie le X3 dans les ateliers de sa division de performance M et en ressort un monstre de puissance, le X3 M Competition. La question est de savoir si M peut affronter les autres VUS compacts de plus de 500 chevaux.
BMW adopte une approche sous le signe de la sobriété pour le design extérieur du X3 M Competition. On joue la carte du « sleeper » anonyme. Subtiles, les distinctions sont réelles par rapport aux modèles réguliers, mais rien de flamboyant. Je ne suis pas sûr que les acheteurs typiques d’un VUS de plus de 500 chevaux avec un prix d’achat de plus 100 000 $ souhaitent vraiment passer inaperçus. Avoir les moyens de m’en offrir un, je m’arrangerais pour que tout le monde sache que je n’ai pas un simple X3! Faites un comparatif avec un Mercedes-AMG GLC 63 S, un Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio ou un Porsche Macan Turbo pour comprendre d’où vient ma déception avec le X3 M.
Malgré cette modestie esthétique, il y a tout de même plusieurs éléments retravaillés. Parmi le lot de changements qui se démarquent, on note l’ensemble du bouclier avant qui adopte une approche plus énergique, les jupes en bas de caisse, des jantes de 20 pouces (21 en option) de même que le parechoc arrière qui intègre un énorme diffuseur et quatre gros pots d’échappement. On retrouve aussi une caractéristique propre aux produits M : les rétroviseurs avec une languette aérodynamique. Bonne nouvelle pour Pierre, il n’y a pas une once de chrome sur le véhicule ! Comme il se doit pour ce segment, la qualité de l’assemblage est sans reproche, tout comme l’exécution de la peinture grise Donington à 895 $.
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BMW sait faire pour ce qui est de la conception d’une cabine. L’accès à bord est vraiment facile. Je vous le dis tout de suite, une fois assis dans le siège, il y a de fortes chances que vous preniez quelques minutes pour tout simplement jouer avec l’infinité de possibilités d’ajustements. Vous pourrez les régler dans toutes les directions, jusqu’aux soutiens lombaires latéraux que vous pourrez même cintrer à votre guise. Ces assises frisent la perfection!
Le volant offre une excellente prise en main. BMW maximise la position du conducteur avec un boudin bien sculpté. On obtient une collection de commandes faciles d’usage pour la gestion de l’instrumentation et d’accessoires. Même si BMW est passé à l’ère 100 % numérique, il n’y a pas vraiment quoi que ce soit de très excitant. On peut certes jouer avec certains tableaux, mais le tout demeure (trop) conventionnel quant à l’affichage graphique. L’écran multimédia posé sur le sommet de la planche de bord offre lui aussi une infinité de menus. Bien que la programmation soit en constante progression, on se retrouve encore très souvent à chercher comment s’y retrouver. J’ose espérer qu’on finit par s’y faire au fil du temps. En tout cas, une semaine d’essai n’a pas été suffisante pour moi! L’ergonomie mériterait d’être améliorée à plusieurs points de vue. Les quelques boutons restants sont très petits et difficiles à manipuler. Il y a la fameuse commande gestuelle qui fait défaut ou ne répond pas. J’ai fait quelques expériences et obtenu des réactions de sa part simplement en déplaçant ma main sur le volant. L’idée est bonne, mais devra être ajustée.
Le X3 M à l’essai proposait une présentation intérieure superbe avec sa sellerie de cuir à deux tons : noire et beige Midrange. La décoration avec de la fibre de carbone a aussi été sélectionnée pour la somme de 850 $. Bien que ce soit réussi, on ne retrouve pas le même esprit d’exclusivité qu’avec un GLC 63 S. Encore une fois, BMW a joué de retenue.
Même s’il est outrageusement puissant, le X3 M demeure un véhicule avec une vocation familiale assumée. Il conserve les qualités fonctionnelles du X3. Que ce soit pour les dégagements, le confort, les accessoires, tout y est. Le volume du coffre se montre tout à fait décent à 812 litres avec la banquette relevée et 1 775 litres une fois le dossier rabattu.
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La subtilité du X3 M Competition s’efface dès que l’on appuie sur le bouton de démarrage. Celui-ci donne vie à un véritable monstre de vélocité parfaitement configuré par les ingénieurs de M. De facto, il s’agit du six cylindres le plus puissant jamais produit par BMW. À partir de ses 3,0 litres accompagnés d’une double turbocompression, on reçoit une cavalerie de 503 chevaux et 442 lb-pi de couple. La version non Competition se limite à seulement 473 chevaux. L’ensemble des composantes mécaniques est revisité pour optimiser le rendement technique du bolide. La transmission automatique à 8 rapports Steptronic allie souplesse et dynamisme dans sa gestion du moteur. BMW annonce un 0-100 km/h en 4,1 secondes, ce n’est pas rien considérant sa masse. La notion d’économie de carburant ne fait plus partie de l’équation. Durant l’essai, j’ai obtenu une moyenne de 15,1 L/100 km. Bien évidemment, il est fortement recommandé d’alimenter la bête avec le plus haut indice d’octane possible. Vous ne devrez pas aller en bas de 91.
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BMW a toujours été l’ultime référence en matière de comportement routier. Même s’il s’agit d’un VUS, le X3 M Competition ne fait pas exception à la règle. À tous points de vue, son rendement se montre carrément saisissant. BMW propose une collection de modes de conduite qui affectent directement une panoplie de composantes. Dans le lot, la gestion de la plage de puissance du moteur et la réactivité de la transmission sont les aspects les plus impressionnants. Les suspensions adaptatives et ajustables offrent un faible débattement. Sur ce point, BMW assume complètement leur grande fermeté; la souplesse n’est pas invitée. Le clou du spectacle est certainement le rouage intégral M xDrive dont la calibration est stupéfiante. La propulsion est favorisée et on inclut un vecteur de couple qui pousse toujours sur la bonne roue pour optimiser autant l’adhérence que la tenue de route. Ayant fait l’essai en hiver, je peux témoigner qu’il n’y a rien qui puisse le déstabiliser. Même dans 6 pouces de neige, le mordant se fait sentir. Impossible de passer sous silence la précision chirurgicale de la direction elle aussi adaptative en fonction de l’un ou l’autre des nombreux modes de conduite. Ultimement, le système de freinage avec disques en composite met un terme à tous ces élans et cette excitation avec une puissance qui défie les lois de la physique. Même s’il s’agit d’un VUS, je serais curieux de l’essayer sur une piste pour exacerber ses qualités dynamiques.
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Comme toujours, BMW a créé un véhicule impressionnant sur le plan technique. Par contre, dans ce segment, on recherche moins de rationalité, et plutôt un effet « wow », un frisson, voire se faire peur (un peu). C’est précisément sur cet aspect que le X3 M Competition ne parvient pas à rejoindre la concurrence, en plus de manquer de panache sur le plan esthétique. Personnellement, si j’avais les moyens de me procurer un VUS de haute performance de 100 000 $, je jetterais un œil sur le X3 M puisqu’on le recommande. Toutefois, même s’il obtient notre approbation, au final je me retrouverais certainement derrière le volant de l’un ou l’autre de ses trois adversaires qui offrent tous de série la chair de poule si excitante en conduite.