La catégorie des coupés de luxe n’est certainement pas en ascension en matière de ventes. D’ailleurs, Mercedes-Benz a complètement revu sa stratégie à ce chapitre pour éliminer 3 modèles afin de se concentrer sur un seul, le CLE, qui arrive tout juste sur le marché actuellement.
BMW continue d’y croire, elle aussi. Bien que moins de modèles soient proposés qu’auparavant, la Série 4 demeure le fer de lance de la marque à l’hélice dans cette catégorie, notamment avec la variante M4 de haute performance. Même si c’est d’elle dont tout le monde parle, il existe aussi des versions plus digestes en matière de performance et de prix, comme la 430i à moteur 4-cylindres. À cheval entre les deux se trouve la BMW M440i xDrive, que j’ai eu l’occasion de tester récemment.
Une apparence évolutive
Malgré la présence de la lettre M dans son nom, la M440i xDrive n’a rien d’aussi extrême que la M4 en matière de style. Les lignes générales demeurent fluides avec un long capot, même si la calandre en dents de castor choque au premier abord. De part et d’autre de la grille se trouvent de larges ouvertures qui favorisent le refroidissement de la mécanique, intégrées dans un pare-chocs plus sportif que celui de la livrée de base. Les jantes de 19 pouces superbes et le diffuseur arrière complètent le tout, avec des pots d’échappement noirs intégrés au pare-chocs. Les ajouts, comme les étriers de frein M, sont subtils et ne brisent en rien l’élégance de la voiture qui demeure certainement une des raisons pour lesquelles les gens achètent cette voiture.
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L’édition testée était équipée de quelques options, dont l’ensemble M Pro qui comprend des phares adaptatifs à DEL, et surtout les feux arrière munis de la technologie Laser de BMW. Ils arborent chacun trois filaments de DEL qui semble flotter, ce qui ajoute au véhicule un détail recherché et raffiné. Ces deux éléments ont été retravaillés pour 2025, soulignant l’arrivée en mi-parcours de cette génération. La couleur rouge Vegas métallisée met en valeur les belles lignes.
Un immense écran
L’élément central de l’habitacle est cette pièce qui comprend deux écrans. Celui de l’instrumentation fait 12,3 pouces de taille, alors que l’écran central atteint 14,9 pouces, une continuité par rapport au modèle sortant. Cette pièce plutôt spectaculaire est alimentée par le système iDrive 8,5 de BMW, lequel est nouveau pour 2025. À l’image du système iDrive 8 duquel il dérive, il demeure complexe à utiliser en raison des nombreuses pages de contenu et, surtout, des nombreuses icônes qui se retrouvent sur la page des applications.
Les contrôles de climatisation sont néanmoins améliorés avec des commandes placées dans le bas de l’écran. Ce qui ne change pas toutefois est la qualité graphique et la rapidité d’exécution de l’interface, deux aspects carrément sans reproche. L’instrumentation est facile à lire et laisse des possibilités de personnalisation, tout comme l’affichage tête-haute d’une bonne qualité.
Même si le soutien pour le dos des sièges redessinés est très bon, celui pour les jambes est insuffisant. Est-ce que cette approche est privilégiée pour améliorer l’accès à bord, d’ailleurs très facile? Peu importe, un peu plus de soutien serait souhaitable, surtout pour une voiture qui mise sur la performance globale. De plus, même s’ils sont chauffants, ils ne sont pas climatisés… il s’agit d’une option à 900 $.
Du reste, l’ergonomie des commandes est bonne, la position de conduite est idéale et la finition excellente. L’exemplaire testé était muni d’un intérieur noir avec des accents rouges et des appliqués d’aluminium, une combinaison juste assez sportive pour ne pas dénaturer la nature élégante du véhicule.
Évidemment, les places arrière ne sont pas la force de la Série 4. Les acheteurs qui ont une visée familiale opteront plutôt pour la Série 3. Néanmoins, l’espace pour la tête et les jambes est convenable pour une personne de ma taille, une fois que vos talents d’acrobates et votre patience auront été mis à rude épreuve par l’accès difficile et le déplacement plutôt lent du siège électrique.
Le cœur
L’année 2025 rime avec l’intégration de la technologie hybride légère de 48 volts pour les moteurs de la 430i et de la M440i. Pour la version à l’essai, on a toujours recours à un 6-cylindres en ligne turbocompressé d’une cylindrée de 3 litres dont la puissance passe à 386 chevaux et le couple à 398 lb-pi en raison de l’intégration d’un démarreur-générateur électrique.
Curieusement, contrairement aux moteurs de Mercedes-Benz, on entend toujours un démarreur classique lors de la mise en marche initiale du véhicule. Dès lors, la douceur et la musicalité du 6-en-ligne se font valoir, typiques de ce à quoi BMW nous a habitués depuis longtemps.
Sur la route, le même caractère se retrouve. Les montées en régime se font en souplesse, comme les changements de rapports de l’automatique à 8 rapports qui sont d’une aisance déconcertante. La livraison de la puissance n’arrête jamais et la boite parfaitement étagée permet de bien exploiter la puissance de la bête. J’aurais peut-être aimé un moteur un peu plus vocal, particulièrement dans le cas de cette version signée M, mais il faut se contenter d’une sonorité recrachée par un haut-parleur camouflé dans le tableau de bord quand on active le mode Sport.
À l’opposé, le mode Eco Pro rend l’auto presque endormante tant il altère ses réflexes. Mais revenez en arrière et engagez le mode Sport Plus pour déchainer la mécanique. Les changements de rapports sont alors plus secs et plus hâtifs, maximisant la performance. On sent à peine la poussée électrique lors de l’accélération, tant la livraison de puissance du moteur thermique est linéaire, convaincante et plaisante.
Comportement routier
En passant au mode Sport, la direction à assistance électrique gagne en fermeté pour augmenter le plaisir au volant, un stratagème maitrisé par le constructeur. Pour une fois, l’utilisation des modes de conduite est bien réelle et pertinente, puisque la personnalité du véhicule change réellement. Il manque seulement la suspension adaptative, une option à 1000 $ absente du véhicule testé.
Sur la route, on sent la voiture légèrement encombrante, en raison notamment de sa taille assez importante, mais aussi en raison de la forme du toit qui compromet la visibilité. C’est là qu’on voit que le style a pris le dessus sur la fonctionnalité. Néanmoins, la voiture se manie au doigt et à l’œil avec une bonne précision, une suspension qui réagit bien et, surtout, qui inspire confiance.
Elle ne manque pas de donner un bon confort sur la route, non plus. J’ai utilisé la voiture pour me rendre à Québec au petit matin, et elle s’est avérée à l’aise autant dans les rangs défoncés de Lanaudière que sur l’autoroute 40. La chaine audio Harman Kardon de bonne qualité aide aussi à améliorer l’expérience à bord.
Le système arrêt-démarrage
Il faut être un fin limier pour se rendre compte que le moteur thermique s’éteint à une intersection avant de redémarrer quand on relâche le frein. Le démarreur-générateur effectue l’opération sans aucune vibration ni sonorité désagréable, pour une imperceptibilité sans pareille. Voilà un des avantages de l’hybridation à 48 volts, mais aussi de la facture de 86 450 $ demandée pour le véhicule, qui vient forcément avec un raffinement supplémentaire. Néanmoins, ce n’est pas un prix particulièrement abordable, compte tenu du fait qu’il y a encore une des options à ajouter pour avoir un véhicule tout équipé.
L’autre avantage de la technologie hybride légère est l’abaissement de la consommation de carburant. Après 700 kilomètres, j’ai obtenu une consommation de 7,5 litres/100 km, ce qui est excellent compte tenu de la puissance disponible et de l’agrément de conduire qui émane du véhicule.
Un bilan positif
La BMW M440i xDrive dérive de plusieurs véhicules que nous avons appréciés au cours des dernières années, comme la 330i, la M340i et même la M3. Pas étonnant qu’elle soit aussi satisfaisante. Évidemment, le fait d’acheter un coupé arrive avec des compromis en matière d’espace intérieur, un point à considérer même si le style prime d’abord et avant tout.
Compte tenu des changements mineurs apportés à la M440i xDrive par rapport à l’an dernier, nous continuons de la recommander.
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