Depuis mes débuts dans le métier, il y a maintenant plus de 20 ans, la BMW M3 a toujours été l’une de mes voitures préférées. Rares sont les voitures de haute performance qui peuvent affronter toutes les saisons et qui peuvent assoir les enfants. La BMW M4 le peut, mais dans une configuration à deux portières plutôt que quatre. La BMW M4 Competition 2021, c’est tout cela, mais avec un degré de folie supplémentaire.
Je ne refuse jamais l’essai d’une BMW M3/M4. Alors je n’allais certainement pas refuser de prendre le volant de la toute nouvelle BMW M4 Competition 2021, une version qui repousse encore plus le niveau de performance de ce bolide.
Une fois les clés en main, la première chose que je remarque en me dirigeant vers le véhicule, c’est la grille avant, l’élément visuel qui ne cesse de faire jaser depuis l’arrivée de cette nouvelle génération. Elle est là pour rester, il faudra s’y habituer.
Second constat, ma voiture d’essai est noire. Non seulement c’est un peu classique pour un tel bolide, mais c’est surtout moins intéressant pour les photos. Personnellement, j’aurais opté pour un coloris un peu plus éclaté, notamment le jaune Sao Paulo ou le bleu tanzanite, deux couleurs associées depuis longtemps à la M et, surtout, plus extraverties. Pourquoi vouloir se fondre dans le décor au volant d’une voiture aussi exclusive ?
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Ce sont donc les ensembles aérodynamiques, les jantes M de 19 pouces à l’avant, de 20 pouces à l’arrière qui laissent entrevoir les étriers de freins peints en bleu, les emblèmes M4 Competition ainsi que l’échappement quadruple intégré au diffuseur d’air qui se chargent de démontrer le statut particulier de mon modèle d’essai. L’ensemble M Carbone (8 500 $) ajoutait aussi un toit et quelques garnitures en carbone, l’effet était très réussi.
Si l’extérieur de la voiture était un peu trop sobre à mon goût, je dois avouer que mon degré d’excitation a rapidement monté en découvrant l’habitacle. L’aménagement était spectaculaire et n’avait rien à envier aux voitures exotiques beaucoup plus chères. Le tout était principalement relevé par deux ensembles d’options. Les sièges, le tableau de bord et l’intérieur des portières était garni de cuir orange mérinos comprenant des insertions noires.
L’ensemble Carbone ajoutait dans l’habitacle des sièges sport comportant une coquille entièrement en fibre de carbone. Non seulement étaient-ils très réussis esthétiquement, mais ils comportaient un maintien étroit et agressif qui maintient bien les occupants en place. Je recommande rarement les ensembles d’options, mais je dois avouer que j’aurais bien de la difficulté à passer à côté. Il me suffisait d’ouvrir les portes pour épater toute personne intéressée par la voiture.
Du reste, la M4 est un coupé, il faut composer avec un accès plus difficile à l’arrière par comparaison avec la M3. Elle perd aussi 40 litres d’espace de chargement par rapport à la berline. La vision est aussi moins intéressante à l’arrière en raison des zones vitrées réduites, mais ce qu’elle perd en aspect pratique, elle le gagne en style.
Au cœur des performances de la BMW M4 Competition, on trouve un moteur à 6 cylindres TwinPower M de 3,0 litres biturbo qui livre une puissance impressionnante de 503 chevaux, soit 30 chevaux de plus que la BMW M4 régulière. Ce moteur produit un couple de 479 livres-pieds entre 2 750 et 5 500 tours/minute. La puissance est envoyée aux roues arrière par l’entremise d’une nouvelle boîte de vitesses automatique ZF à 8 rapports qui remplace la boîte à double embrayage de la dernière génération.
Cette boîte de vitesses jette les bases pour l’arrivée prochaine d’une version à rouage intégral. Comme c’est le cas de la M3, la M4 de base n’est offerte qu’avec la boîte manuelle, la M4 Competiton n’offre que l’automatique.
La grande force de la BMW M4, c’est qu’elle connecte avec le conducteur. On a l’impression de faire corps avec elle et de pouvoir maîtriser n’importe quel circuit de course. Tout est calibré pour renforcer cet effet, que ce soit la direction ultra communicative, l’accélérateur qui répond à la moindre demande et, même, le freinage qu’on peut également moduler à souhait. Rares sont les voitures qui offrent une connexion aussi poussée avec le conducteur.
Malgré une sonorité qui demeure assez posée, même en utilisant les modes M, on a peu de reproches à faire au moteur. Dès que j’ai pris le volant, j’ai activé le mode M qui dynamise tous les réglages de la voiture et qui calme les ardeurs du système d’antipatinage. À la première accélération, l’arrière s’est mis à vaciller, je savais alors que j’avais entre les mains tout un bolide. Malgré sa tendance au survirage, la voiture est demeurée prévisible, capable même de récupérer tout écart de conduite trop important.
Le couple du moteur est disponible à bas régime et sans délai, la voiture ne manque jamais d’haleine, même à plus grande vitesse. La boîte de vitesses fait du beau boulot, j’aurais aimé qu’elle soit encore plus précise et sèche sur le mode M. Je m’attendais à ce qu’elle émule le comportement d’une boîte de compétition, mais ce n’était pas le cas. Côté consommation, tout dépend du traitement que vous réservez au moteur, j’ai conclu mon essai avec une moyenne de 12,8 litres/100 km.
Le véritable désagrément au volant de la BMW M4 Competition, c’est qu’il faut constamment se contenir pour ne pas se mettre dans l’embarras. C’est le genre de voiture qui vous permet de laisser libre cours à vos ardeurs sur l’Autobahn ; malheureusement, au Québec, elle sert beaucoup plus à épater la galerie, c’est un drame. Un peu comme on le ferait avec un lévrier au parc à chiens, impossible ne pas aller jouer sur un circuit afin de dégourdir la voiture, et la bonne nouvelle, c’est qu’elle passe du circuit à la route avec une extrême fiabilité contrairement à d’autres bolides qui y laisseraient leurs freins ou autres composantes mécaniques !
Difficile de reprocher quoi que ce soit à une telle voiture, même son prix n’est pas indécent si l’on tient compte de ce qu'elle offre et, surtout, de son niveau de performance. Elle démontre tout le savoir-faire de BMW, il faut simplement réussir à se contenir au volant afin de conserver son permis. Puisque la voiture en est à sa première année de commercialisation, nous allons attendre un an avant de la recommander.