Malgré l’approche clairement plus généraliste de la berline Gran Coupé, laquelle est, en réalité, une MINI Cooper modifiée et mue par un moteur à 4 cylindres installé transversalement dans le compartiment-moteur, BMW débarque cette année avec le coupé M240i de deuxième génération. Réjouissez-vous, chers amateurs de produits BMW, la « vraie » Série 2 existe encore.
Vue d'ensemble
BMW avait été claire lorsqu’elle avait annoncé la commercialisation de la berline Série 2 en 2021 : le coupé, c'est-à-dire celui dont son moteur est installé longitudinalement, resterait au sein de la gamme à titre de modèle plus sportif. Cette version servira également de base pour la future M2, celle qui, selon plusieurs, véhicule les valeurs mêmes du constructeur en matière de performance et de dynamisme.
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Ce nouveau coupé affiche une allure clairement plus éclatée qu’avant et, étrangement, n’évoque aucunes similitudes avec les autres modèles de la gamme. Décidément, BMW adopte une approche beaucoup plus excentrique avec ses coups de crayon depuis quelque temps. La M240i ne ressemble ni à une Série 3 ni à une Série 4 et encore moins aux récents VUS du constructeur. Même sa propre jumelle, la Série 2 Gran Coupé, ne lui ressemble pas.
On remarque toutefois un long museau qui prend des traits de la Z4 et un profil qui maintient l’effet « bottine » de l’ancien modèle. J’avoue la trouver beaucoup plus belle dans la vraie vie qu’en photos, même si, en mauve Thundernight Metallic, la M240i me fait penser à Barney, le personnage pour enfants.
Il faut débourser 59 430 $, y compris les frais de transport et de préparation, pour en être propriétaire. Fidèle aux marques de luxe allemandes, l’ajout d’options fait rapidement grimper le prix. Notre exemplaire se détaillait 71 075 $.
Vie à bord
Si le design extérieur de la M240i ne ressemble à rien d’autre chez BMW, son habitacle y va d’une allure plus classique, et son design est presque identique à celui d’une Série 3. On a donc affaire à une instrumentation entièrement numérique et à une approche angulaire au chapitre du design, tout en conservant les lignes simplistes qui sont propres à ce constructeur.
La M240i ajoute toutefois des sièges plus sport avec des surpiqûres bleues ainsi qu’une agréable finition dans les portières qui affichent les trois bandes symboliques de la division M chez BMW. Ce motif s’illumine même la nuit. C’est plutôt joli.
Au chapitre de l’ergonomie, BMW continue d’exceller. La M240i dispose de commandes très conviviales, sans compter un système multimédia (iDrive) qui demeure agréable à utiliser grâce à sa molette centrale et à son écran tactile.
Nul besoin de préciser que ce coupé 2+2 n’est pas très confortable à l’arrière. Ces places servent surtout à dépanner ou à transporter de jeunes enfants. La M240i s’en tire toutefois bien au chapitre du coffre. On obtient 368 litres d’espace de chargement, pas très loin derrière les 419 litres de la Honda Civic.
Technique
BMW n’est pas passée par quatre chemins pour la motorisation de la M240i. Un seul moteur est offert sur notre marché, soit un 6-cylindres en ligne turbocompressé de 3,0 litres installé longitudinalement, une configuration motrice qui est bien ancrée dans les racines du constructeur.
Il développe une puissance de 382 chevaux et produit un couple de 369 livres-pieds. Les amateurs du modèle seront déçus d’apprendre qu’il n’est désormais offert qu’avec une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. La M240i est également équipée de la transmission intégrale xDrive de série.
Malgré ces changements et une légère augmentation de la masse nette du véhicule, BMW promet un sprint de 0 à 96 kilomètres/heure en 4,3 secondes, un temps identique à l’ancienne M2 équipée de la boîte de vitesses automatique.
Au volant
Si, pour vous, il est important de ressentir le véhicule danser sous votre fessier et de percevoir une personnalité quand vous le poussez à ses limites d’adhérence, vous adorerez la M240i.
Dès les premiers tours de roues, on ressent la solidité incroyable de ce véhicule. Son châssis est hyper rigide grâce à l’architecture CLAR du constructeur qu’on retrouve également sous la Série 3/Série 4, la M3/M4 et même, la Toyota Supra.
La M240i encaisse les imperfections de la route comme si de rien n’était, même si ses amortisseurs demeurent toujours trop fermes malgré la présence d’amortisseurs adaptatifs. BMW continue de faire un excellent boulot dans la calibration de ses modes de conduite : sur le mode « Comfort », la motorisation de cette petite BMW est d’une douceur et d’un silence impeccables tandis que, sur les modes « Sport » et « Sport + », elle émet un vacarme hautement riche qui fait monter le taux d’adrénaline, sans compter les charmantes pétarades qui se font entendre dans son système d’échappement.
En accélérations franches, la M240i nous fait rapidement oublier qu’on conduit un véhicule à 4 roues motrices. Son train arrière s’écrase et se met même à valser comme si elle était une propulsion. Tout demeure toutefois très facile à contrôler grâce à la traction du train avant. L’expression « elle sort du trou » n’a jamais été aussi pertinente. Cette BMW ne perd pas de temps à trouver de la motricité. Tout est exécuté avec une finesse et une efficacité exceptionnelles.
Rapide ? Absolument ! La livrée de puissance est constante et linéaire, et une surdose de couple permet à ce petit coupé de performer plus qu’adéquatement, et ce, peu importe dans quel rapport on se trouve.
Parlant de rapports, la boîte de vitesses est impeccable, nous livrant le bon rapport rapidement et au moment désiré. Qu’on la conduise sur le mode manuel ou automatique, la M240i performe au-delà des attentes.
Certes, il y a quelques défauts, mais rien de majeur. Comme la plupart des récents produits sport de BMW, la direction présente un fâcheux point mort au centre. Je reproche aussi à la pédale de frein d’être beaucoup trop dure. En fait, c’est tout ou rien ! On a l’impression d’appliquer de la colle sur les disques tellement l’effet de freinage est brusque.
Conclusion
Je suis ressorti de mon essai de la BMW M240i 2022 avec un énorme sourire au visage. Avec ce modèle BMW prouve qu’elle accorde encore beaucoup d’importance à la performance et aux sensations fortes.
Vous connaissez la chanson chez RPM : ce modèle est encore trop nouveau pour nous prononcer sur une recommandation. On peut toutefois s’attendre à un bon bilan de sa mécanique étant donné qu’on la recommande dans d’autres modèles BMW. Reparlons-en dans un an lorsque la M240i aura fait ses preuves.