L’an dernier, j’ai eu l’occasion de mettre à l’essai l’i7 xDrive60, la première grande berline de prestige entièrement électrique de BMW. Je dois admettre que son luxe m’a impressionné de même que son rendement général. Comme on est dans l’environnement BMW, je me doutais bien que M finirait par s’en mêler ; et c’est ce qui se passe cette année avec la i7 M70. On met la table avec un prix de base de 185 000 $, 650 chevaux et une accélération de 0 à 100 kilomètres/heure légèrement au-dessus des 3,5 secondes. Cette voiture n’a rien d’ordinaire ; elle est la dernière étape dans le groupe BMW avant de passer à Rolls-Royce.
Bye Dukec
Je n’aime vraiment pas le design de la partie avant de la Série 7, électrique ou pas. Les narines, même si elles s’éclairent, sont beaucoup trop grosses et trop hautes. Leur position force un capot beaucoup trop plat. Ajoutez à cela que les blocs optiques sont scindés en deux sections dont l’une est destinée à disparaître dans une grande applique noire. C’est caricatural. Toutefois, il y a un haut degré de technologie en matière d’éclairage, et ce, malgré des phares qui ne sont pas directionnels. Fait particulier, les phares de jour sont constitués de cristaux équipés de DEL pour un effet spectaculaire. Le modèle à l’essai recevait l’ensemble Black Optics avec apparence M à 1 500 $ qui ajoute des appliques noires à la calandre et au becquet arrière en plus de pare-chocs plus sportifs.
C’est de profil qu’on remarque la peinture à 2 tons, une option à 12 000 $. Vous devez ajouter 5 000 $ pour le mauve Belladonna, une option de personnalisation d’Individual. Si vous calculez bien, la peinture sur cette voiture vaut 17 000 $. Considérant le gabarit de l’i7 avec sa longueur de plus de 5,3 mètres, les jantes de 21 pouces semblent petites. À l’arrière, c’est passablement plus sage, presque trop. Les feux sont très minces, presque trop petits pour le reste de la voiture. En gros, j’espère que l’i7 obtiendra un rafraîchissement hâtif, surtout que le designer en chef de BMW responsable de ses lignes, Domagoj Dukec, est passé chez Rolls-Royce. Il est très gentil, mais je lui souhaite plus de succès chez Rolls.
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L’essence même de la voiture exécutive
Dans l’i7, ce n’est pas tant la partie avant qui est importante que les places arrière. C’est le genre de voiture dans laquelle on est conduit. Évidemment, de base, le confort y est princier, mais comme elle évolue dans un univers où l’on cherche à surpasser le confort de son avion Bombardier Global, on doit jouer avec les options, et elles sont nombreuses. À l’arrière, j’avais les sièges massants, inclinables, climatisés et chauffants. J’ai rarement vu des sièges aussi moelleux, ils sont à la fois mous tout en proposant un excellent maintien latéral. Les dégagements sont amples pour toutes les mesures. C’est très certainement un environnement relaxant. En plus des écrans de 5,5 pouces dans les portières pour la gestion de nombreuses commandes, il est possible d’ajouter un écran de 31 pouces au plafond, une option qui vous soulagera de 6 500 $. Le modèle à l’essai avait plutôt un toit panoramique vitré avec un motif illuminé en fonction du mode de conduite ; on ajoute 1 000 $.
À l’avant, le chauffeur et le secrétaire ne sont pas en reste avec des sièges tout aussi confortables avec une infinité de réglages. Les employés n’ont pas à se plaindre. L’instrumentation et le système multimédia sont partagés avec les autres « grands » produits de BMW, donc des écrans de 12,3 et de 14,9 pouces. Dans ce dernier, la dernière version (8,5) du système iDrive y est intégrée. Il propose une collection de commandes et de caractéristiques, mais il est préférable de concentrer nos favoris dans les widgets, car il y a beaucoup, beaucoup de possibilités, et c’est un problème dans les récents iDrive ; « trop, c’est comme pas assez ».
La présentation intérieure est assez conservatrice à l’exception de l’applique décorative qui passe des portières au tableau de bord avec une structure très angulaire. Quand on change de mode de conduite, la couleur évolue, mais la texture fait très plastique et ne cadre pas avec la qualité de la voiture. Sur le modèle à l’essai équipé de l’ensemble Gran Lusso, les matériaux sont d’exception : fibre de carbone, cuir Nappa, Alcantara. Ajoutez une touche finale avec la chaîne audio ambiophonique Diamond de Bowers & Wilkins (5 900 $) d’une puissance de 1 965 watts pour vivre une expérience sensorielle d’exception. Pour ce qui est du confort, elle écrase sa principale rivale, la Mercedes-AMG EQS.
De la puissance à revendre
Pour apposer la lettre M sur une voiture, il faut avoir quelque chose de spécial ; c’est le cas de cette i7. On propose ici 2 moteurs électriques : à l’arrière, à 483 chevaux, il est le plus puissant de l’histoire de BMW ; à l’avant, le second moteur ne développe qu’une puissance de 255 chevaux. Au compte, c’est 650 chevaux et 749 livres-pieds (maximum de 811 livres-pieds sur le mode lancement) qui se trouvent au bout de votre pied droit.
Faire passer l’i7 M70 de 0 à 100 kilomètres/heure est l’affaire de 3,7 secondes sur le mode de lancement. Considérant les sensations, je ne suis pas certain que le boss assis derrière sera reconnaissant, d’autant plus que les suspensions répondent aux lois de la physique en s’affaissant vers l’arrière. Une fois lancées et stabilisées, ces suspensions assurent un confort digne de Rolls-Royce. L’i7 nous donne littéralement l’impression de glisser sur la route tant les imperfections deviennent imperceptibles. Malgré une masse de 2 808 kilos (6 191 livres), l’i7 demeure agile sur la route et en virage. On la sent lourde, c’est évident, mais toutes les voitures le sont toutes dans ce segment.
La direction est typiquement BMW, sans concession sur l’agrément de conduite. Elle pointe bien, et, comme elle est adaptative en fonction de l’un ou l’autre des modes de conduite, il y a moyen de jouer encore plus avec la voiture. Sur le mode Sport, l’i7 nous fait rêver des « autobahns » allemandes pour flirter avec sa vitesse de pointe tant les composants techniques sont en alerte et bien calibrés.
Sur une note plus pratico-pratique, elle reçoit une batterie de 5e génération de taille généreuse à 101,7 kilowattheures. BMW annonce une autonomie de 475 kilomètres. En fonction de mon essai avec une raisonnable consommation de 23 kilowattheures/100 kilomètres, l’autonomie aurait été de 442 kilomètres. Bien évidemment, en utilisant le mode EcoPro, il est facilement possible d’améliorer la consommation ; comme la réduire en ne conservant que le mode Sport. Pour ce qui est de la recharge, la limousine est en mesure de prendre jusqu’à 195 kilowatts dans une borne rapide, ce qui autorise ainsi une récupération d’énergie de 10 à 80 % en 34 minutes. Pour ce qui est de la borne de niveau 2 à la maison, on plafonne à 9,5 kilowatts.
Conclusion
Pour ceux que ça intéresse, 224 445 $, c’était le prix de la BMW i7 M70 2024 d’essai auquel il faut ajouter la taxe de luxe d’environ 22 500 $. Pour les riches? Oui. Pour les écolos? Possiblement. Les amateurs de hautes performances? Oui, très certainement. Une chose est certaine, cette berline de grand luxe coche toutes les cases qui justifient son existence sur le marché. Même si elle impressionne, il faut quand même tenir compte du fait que sa fiabilité n’est pas connue. Historiquement, on peut dire sans réserve que la Série 7 a connu son lot de problèmes, et ce, sous plusieurs formes. De plus, sa dépréciation figure parmi les plus fortes de l’ensemble de l’industrie de l’automobile, mais cette réalité affecte aussi toutes ses concurrentes. Enfin, si l’on considère le faible échantillonnage de la nouvelle Série 7, conséquemment de l’i7, RPM vous recommande d’attendre avant de vous lancer.
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