On ne peut pas dire que l'Acura RDX a toujours eu la vie facile. Sa première génération avec son moteur de 2,3 litres turbo était une catastrophe malgré son audace. La deuxième génération était d’une platitude sans borne et présentait des problèmes de suspension arrière, apparemment une situation unique aux régions du nord-est de l’Amérique.
En 2019, son troisième opus débute, et, dès le départ, ce RDX impressionne. On découvre quelques petits accrocs au chapitre de la gestion du moteur ainsi que des freins bruyants ; Acura corrige, et c’est tout. On est loin du désolant bilan de fiabilité d’un produit allemand en début de production. Le RDX s’est refait un nom.
VUE D’ENSEMBLE
Pour 2022, Acura procède à un très léger rafraîchissement. Quand je dis léger, c’est vraiment léger. En réalité, on apporte un nouveau pare-chocs au design plus conservateur que l’ancien. Personnellement, je préférais l’ancien qui était plus dynamique et qui offrait plus de distinction entre les versions régulières et A-Spec, plus dynamiques. Pour le sommet de la gamme avec le Platinum Elite A-Spec, on adopte aussi de nouvelles jantes, elles aussi plus traditionnelles avec leurs 15 branches. Comme toujours, la version A-Spec retire tout le chrome de la carrosserie. Pour ceux qui aiment les décorations brillantes, les modèles de base et Tech les reconduisent, mais avec une parcimonie bien mesurée. Pour le design arrière, il ne se passe rien en 2022. Toutes les versions viennent avec les projecteurs « Jewel eyes » entièrement à DEL. Acura maintient aussi la bande de DEL en chicane comme signature visuelle propre à la marque. On peut dire que le design du RDX n’a pas vieilli, et Acura a adéquatement jugé bon de ne pas chercher à trop le transformer.
VIE À BORD
Depuis plusieurs années, j’estime l’aménagement intérieur chez Acura plutôt excentrique qui fait un peu extra-terrestre. Bon, j’exagère peut-être, mais vous ne trouvez pas vous aussi ? Quoi qu’il en soit, Acura ne fait pas de changements significatifs pour 2022. Cependant, il est dommage que l’on ait pas procédé à quelques améliorations nécessaires et évidentes comme le damné pavé tactile qui assure la gestion du système multimédia. C’est franchement un irritant d’autant plus que cet écran de 10,2 pouces est trop loin pour être tactile. On finit par s’y habituer, mais il est préférable de configurer ses options avant le départ.
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La structure au centre qui contrôle la boîte de vitesses est assez imposante tout comme la molette pour la sélection des modes de conduite. Disons qu’Acura pourrait réduire et mieux intégrer ces composants. En revanche, même si l’instrumentation n’est pas entièrement numérique, elle offre un design dynamique avec le gris acier et son éclairage en rouge. De plus, la version à l’essai venait avec un affichage tête haute de 10,5 pouces facile à lire. Sous la console, on découvre un espace de rangement de dimensions adéquates. Fait à noter, les sièges sont très confortables et assurent un excellent maintien pour toutes les parties du corps. Ajouter aussi une finition impeccable.
À l’arrière, la vie y est agréable avec de bons dégagements. La banquette est suffisamment large pour accueillir 3 adultes. Au coffre, on se retrouve dans la moyenne avec une aire de 821 à 2 237 litres en fonction de la position du dossier de la banquette. Si l’on fait abstraction ou si l’on apprend à vivre avec les quelques défauts d’ergonomie, l’habitacle du RDX est l’un des plus intéressants du segment.
TECHNIQUE
À son lancement en 2019, je croyais qu’on finirait par voir une deuxième motorisation, idéalement hybride ou hybride rechargeable, qui se joindrait à la gamme. J’attends toujours, et il n’y a aucun signe que ce sera différent pour le reste de cette génération. Il n’y a donc qu’une seule mécanique offerte dans le RDX, soit un 4-cylindres de 2,0 litres turbocompressé de 272 chevaux et de 280 livres-pieds de couple. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 10 rapports. Comme on est chez Acura, on jouit de l’un des meilleurs et des plus dynamiques rouages intégraux de l’industrie, le SH-AWD. Ce dernier permet de faire jouer la puissance de l’avant vers l’arrière, mais aussi de gauche à droite. Acura sait très bien qu’il y a peu de chance que les propriétaires de RDX s’aventurent hors route. Cependant, il y a plus de possibilités qu’ils cherchent à s’amuser derrière le volant de leur VUS, et ce rouage offre une configuration qui met à l’avant-plan la sportivité du produit. En termes de technique, le RDX est difficile à prendre en défaut. Tous les composants travaillent de concert avec beaucoup de fluidité. Conséquemment à l’athlétisme du RDX, sa consommation se trouve un peu élevée avec une moyenne observée de 10,7 litres/100 kilomètres. Autre déception, sa capacité de remorquage qui est limitée à seulement 680 kilos (1 500 livres).
AU VOLANT
Déjà le RDX vient avec peu de défauts, mais c’est sur la route qu’il se distingue passablement. Il affronte les allemands sans aucune gêne sur leur territoire de prédilection, l’agrément de conduite. Si les modes de base du système IDS (Integrated Dynamic System) sont plus subtils, il suffit d’activer l’un des deux modes sport pour que le RDX se mette en alerte. Tout devient plus incisif, dont la direction, les amortisseurs adaptatifs, la réactivité de l’accélérateur et la gestion du moteur. Le changement de personnalité est presque radical tout en demeurant très civilisé. Le rendement de la mécanique à l’accélération et en reprise est tellement efficace que j’en suis venu à douter de n’avoir que 272 chevaux sous le capot. Le travail des suspensions se montre impeccable pour le type de véhicule. Il nous est possible d’avoir une conduite sportive et dynamique dans les courbes. Malléable en fonction de votre humeur, le RDX peut également être plus tranquille et raisonnable en passant à Normal ou Confort. Même sous ces configurations, il demeure un exemple dans son segment.
CONCLUSION
Le RDX est bon, très bon même. En réalité, il n’y a que très peu de raisons qui expliquent sa deuxième place derrière l’Audi Q5 dans notre palmarès des meilleurs achats dans le segment des VUS compacts de luxe, mais la principale est qu’il est limité à un seul choix de moteur. Avec une motorisation hybride dans sa gamme, il prendrait la première marche du podium. Il est à ce point bon. En plus de ses prix avantageux, il vient avec une fiabilité supérieure aux allemands et, surtout, des frais de possession et d’entretien moindre. Vous comprenez bien que nous recommandons le RDX dans ce segment.