Chez Acura, la dernière décade n’a pas été marquée par l’arrivée de produits spectaculaires ou porteurs d’émotions. Plutôt, c’est l’absence d’âme de ces derniers qui a fait la manchette. Elle est loin l’époque où la marque de luxe de Honda était une référence en la matière.
On semble vouloir bouger, heureusement. La présentation média de la NSX, il y a quelques jours, est un signe positif. Dans la gamme, la dernière ILX n’est pas laide et a tout pour tailler SA place sur le marché sans être identifiée comme la sœur de l’autre (la Civic).
Le sort du RDX est moins heureux sur ce plan.
Apparu en 2007, le modèle ne cassait rien en matière de design et la refonte effectuée pour 2013, bien qu’elle ait eu pour effet une harmonisation des lignes, ne l’a pas rendu plus distinctif.
Dans un univers où la concurrence est nombreuse et féroce, voilà un élément sur lequel Acura devra s’attarder. En fait, c’est impératif!
Voulez-vous savoir pourquoi?
Je vous raconte ça un peu plus loin.
Caméléon
Vous connaissez la caractéristique principale du caméléon, soit celle d’adapter sa couleur, son camouflage, à son environnement. Le RDX en fait une excellente imitation. Garez-le dans le stationnement d’un centre commercial bondé et je vous jure que vous pouvez le chercher longtemps, ou passer à ses côtés sans le reconnaître.
Cas vécu lors de ma semaine d’essai.
Une distraction, me direz-vous. Peut-être, mais de l’arrière, son style est on ne peut plus générique, tout comme son profil. Il se distingue davantage à l’avant, la grille d’Acura demeurant différente, il faut l’avouer.
Cependant, dans l’ensemble, on ne parle pas du véhicule le plus reconnaissable sur le marché. Si vous souhaitez la discrétion, vous serez servis.
Quant à elle, l’offre prend la forme suivante : version de base à 41 990 $, variante Tech pour 44 990 $ et modèle Elite au prix de 46 590 $. Esthétiquement, ce dernier se démarque par la présence de feux de brouillard et du design unique de ses roues de 18 pouces.
Habitacle
Chez Acura, tout comme chez Honda, on est passé maître dans l’art de confectionner et de livrer des habitacles de qualité. Les matériaux, l’ergonomie, la présentation, tout est au poil. Les seuls reproches, s’il faut se montrer difficile, on pourrait les adresser aux stylistes qui pourraient faire preuve de plus d’audace et d’originalité. La présentation demeure quelconque.
Il y a aussi cet écran tactile par lequel on doit passer pour l’activation de certaines commandes; il est capable de nous faire rager (touches lentes à réagir, des menus qui portent parfois à confusion, complexité de certaines fonctions, etc.).
Du reste, le niveau de confort est excellent, tout comme l’insonorisation.
En matière d’équipement, l’acheteur en a pour son argent. La version de base est livrée avec les phares aux DEL, le toit ouvrant, la caméra de recul et le hayon électrique. En passant à la variante Tech, on ajoute la navigation, les rétroviseurs rétractables, le système AcuraLink et le dispositif d’avertissement des angles morts. À l’arrière, les sièges sont même chauffants.
Enfin, avec le modèle Elite, on ajoute du gratin comme des sièges avant ventilés, des capteurs de distances pour aider aux stationnements, etc.
Pour chaque modèle, quantité d’accessoires vous sont proposés.
Mécanique
En repensant son modèle il y a près de trois ans, Acura a fait le choix d’abandonner le moteur 4-cylindres turbo pour prioriser le V6. Si vous défendez la planète bec et ongle, on comprendra que vous critiquerez ce choix, mais autrement, il est difficile de blâmer Acura. Son V6 est puissant, relativement frugal et permet le remorquage de charges intéressantes.
Et fiable, en plus. Et puissant, en prime.
Avec 279 chevaux et 252 livres-pieds de couple à votre disposition, votre sens critique va prendre une pause. Disons que la puissance est très bien adaptée au produit.
À cette artillerie est jumelée une boîte automatique à six rapports, un autre organe auquel on ne peut reprocher grand-chose.
Franchement, on ne le répètera jamais assez, en matière de mécanique et de transmission, on parle d’un constructeur qui maîtrise son art.
Comportement
Ici aussi, peu de choses à reprocher à ce RDX, si ce n’est que sa conduite n’est pas des plus excitante. D’accord, là n’est pas sa vocation, mais si on regarde ce qui se fait ailleurs dans le segment, nous pourrions lancer une discussion intéressante.
Néanmoins, un facteur joue en faveur du RDX et nous en avons fait mention. Oui, la fiabilité. Si vous voulez avoir la tête tranquille et profiter d’un véhicule qui va toujours vous mener à bon port, et ce, dans le plus grand des conforts, inscrivez immédiatement le RDX sur votre liste si vous avez un œil sur le segment des VUS intermédiaires.
Conclusion
En fait, l’achat d’un RDX, par rapport à un produit allemand, par exemple, équivaut à envoyer Andrei Markov sur la patinoire plutôt que P.K. Subban.
Ce sera certes moins excitant, mais on prend moins de risque.
Et voilà pourquoi Acura doit y mettre le paquet. Son produit est excellent en tout point, sauf au niveau de l’émotion qu’il génère. Si le constructeur trouve la recette à ce niveau, son RDX va dominer son segment.
Attendez toutefois avant de parier là-dessus.