Lors de la saison dernière de RPM, le MDX m’a laissé de glace, rien de nouveau, rien de vraiment excitant et, même, quelques défauts irritants. Alors que ce VUS intermédiaire à 7 places est l’un des modèles-phares de la gamme, j’avais l’impression qu’Acura ne savait pas trop comment innover. Oui, j’espérais le retour d’une version SportHybrid plus évoluée qui mettrait en lumière le brio reconnu des ingénieurs de Honda. Étonnamment, le constructeur va dans la direction contraire, avec le Type S : une version de performance turbocompressée sans hybridation. Bien qu’il y ait de quoi sourciller par ce choix technologique, la nouvelle version Type S me réconcilie avec le modèle.
Style à la hauteur du nom
L’an dernier, l’une de mes plus fortes critiques portait sur le design du MDX. La position très haute des phares à DEL du type « Jewel Eyes » me laisse perplexe. Bien que ce soit totalement subjectif, je ne peux pas dire que je ne le trouve pas particulièrement accrocheur, mais pas autant que le RDX ou la TLX. Fidèle à la signature de la famille, on reconduit les bandes à DEL en chicane dans les éléments éclairants avant et arrière. Avec le Type S, Acura change le pare-chocs au complet pour lui donner une apparence plus sportive. La grille de calandre change aussi avec un cadrage agencé à la carrosserie, alors que le maillage est noir lustré. Parlant de noir lustré, toutes les décorations extérieures adoptent cette finition : fausse prise d’air, cadrage de fenestration, arches de roues, longerons de toit, accents aux pare-chocs et becquet supérieur.
Le chrome présent va aux écussons Type S et aux 4 embouts d’échappement. Ce dernier point est d’ailleurs l’un des aspects les plus distinctifs du MDX Type S. L’autre élément qui retient le regard est la présence de jantes de 22 pouces à 10 branches à deux tons. Derrière, les étriers sont peints en rouge. Bien que je ne donnerais toujours pas le premier prix de design au MDX, cette version est plus réussie et offre l’allure dynamique attendue pour un véhicule qui porte l’appellation Type S.
En terrain connu
Chez Honda et Acura, d’une manière générale, il y a une seule recette approuvée quand on se retrouve dans une version sportive : on met des accents et des surpiqûres rouges un peu partout. C’est ce qu’on fait ici tout en mettant un petit écusson Type S à la base du volant. Pour le reste, tout est similaire à une version complètement équipée d’un MDX régulier. Personnellement, à la place des boiseries « véritables » qui habillent l’habitacle, j’aurais opté pour des appliques en fibre de carbone, même fausses, elles auraient mieux cadré avec l’esprit du véhicule. Tout comme l’an dernier, il y a beaucoup trop de plastique noir lustré qui se salit un peu plus à chaque manipulation.
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L’instrumentation est entièrement numérique et propose un éclairage rouge sur des cadrans à fond gris et noir qui donne un ton dynamique à la présentation. L’ordinateur de bord central livre toutes l’information nécessaire comme la consommation ou l’interaction avec les différentes aides et assistances à la conduite. Au sommet de la planche de bord, on retrouve au loin l’écran de 12,3 pouces qui sert au système multimédia. Sa gestion passe toujours par un pavé tactile à la console centrale. Même si l’on finit par s’y faire, je déteste cette approche autant que chez Lexus. Pour le reste, l’ergonomie est correcte malgré la présence de beaucoup de boutons.
Bonne note pour le confort des occupants aux deux premières rangées. À l’avant, on compte sur une collection de réglages, mais j’aimerais qu’ils soient plus « agressifs » considérant le fait qu’on est à bord d’un produit homologué Type S. La vocation familiale s’acquitte très bien si l’on est 5 personnes à bord. En fonction de sa compétition sur le plan mécanique, le MDX Type S possède un avantage en matière d’espace pour la troisième rangée de sièges. Pour ce qui est du volume du coffre, on va de 453 à 2 690 litres, ce qui le place loin devant les Audi Q7, BMW X5 et Mercedes-Benz GLE.
Les ingénieurs font de la magie
On dit souvent que Honda est une entreprise menée par des ingénieurs. Dans le cas du Type S, c’est une excellente nouvelle car, après la TLX, c’est au tour du MDX de recevoir ce tout nouveau V6 turbocompressé de 3,0 litres qui développe une puissance de 355 chevaux et produit un couple de 354 livres-pieds. Sur le papier, le chiffre n’est pas particulièrement impressionnant, mais ce que j’aime avec Honda/Acura, c’est qu’on est en mesure de sentir chacun de ces chevaux. En fonction du mode sélectionné, ces derniers démontrent une superbe furie. De plus, le couple se déploie à bas régime, dès 1 400 tours/minute. On est donc en mesure d’apprécier toute cette puissance très rapidement.
Bien évidemment, le rendement de la boîte de vitesses automatique à 10 rapports est crucial pour ce type de produit. Là encore, la marchandise est livrée. Avec les modes plus confortables, elle joue de souplesse alors qu’en optant pour les programmations plus sportives , elle force des montées en régime tout en se montrant très rapide et très précise.
Au volant
Je peux bien critiquer le MDX pour son style ou son ergonomie, mais quand on parle de comportement routier, je dois le louanger. On reconnaît l’ADN de Honda, celui qu’on aime et qui a fait la réputation du constructeur. Abouti sur le plan technique, il s’adapte à son pilote au gré de ses humeurs et ses envies. C’est bien connu que les modes Sport et Sport + chez Acura transforment complètement le véhicule. Tout devient en alerte, réactif, incisif. C’est un délice à conduire avec sa direction très précise. La sportivité s’invite évidemment avec la puissance du moteur mais aussi avec la gestion de la boîte de vitesses difficile à prendre en défaut. Malgré son poids de 2 172 kilos (4 788 livres), le MDX Type S brille d’une agilité saisissante. Ses suspensions adaptatives qui peuvent s’abaisser et juxtaposées au rouage intégral SH-AWD font qu’il peut avaler des virages avec vélocité, mordant et aplomb. L’écusson Type S n’est pas surfait pour ce MDX.
Acura va plus loin et dans une direction étonnante avec des suspensions pneumatiques qui s’activent avec le mode « hors route ». Le véhicule s’élève de près de 2 pouces pour porter la garde au sol à près de 8,7 pouces. Je vous confirme que les pneus Continental Winter Contact TS n’étaient pas l’idéal pour aller jouer dans les champs, mais l’acheteur avisé pourra choisir des pneus mieux adaptés s’il veut aller faire des « beignes » dans la boue ! Je dois admettre ne pas avoir vraiment fait attention à ma consommation durant mon essai. Qui le ferait avec une telle mécanique ? Par conséquent, j’ai complété ma semaine avec une consommation moyenne de carburant de 12,3 litres/100 kilomètres, ce qui demeure somme tout assez raisonnable.
Les deux bras à terre
Acura ne s’est pas contenté de simplement mettre un moteur plus puissant sous le capot. Les ingénieurs ont réellement retravaillé le MDX pour qu’il soit encore plus dynamique, digne de porter l’écusson Type S. Si j’avais des doutes à son dévoilement, ce n’est plus le cas maintenant, c’est un vrai Type S. Avec une facture de base en Type S de 81 490 $, il n’est pas donné, mais demeure dans une fourchette de prix comparable à la concurrence comme un Genesis GV80 3.5T Prestige (de 77 000 à 86 000 $), l’Audi Q7 55 (de 75 000 à 87 500 $), le BMX X5 xDrive 40i (à partir 85 052 $) ou le Mercedes-Benz GLE 450 (à partir de 81 600 $).
Maintenant, pour ce qui est de la recommandation, il vient d’arriver sous cette forme et comme le MDX a connu ses heures d’horreur par le passé, je me dois de vous suggérer d’attendre un peu. En revanche, je peux vous dire sans retenue que le Type S place le MDX dans la cour des grands.
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