Au fil des années, l’industrie de l’automobile en a fait du progrès au chapitre de la tenue de route des véhicules. L’un des avancements les plus significatifs a sans aucun doute été la suspension adaptative. Mais qu’est-ce exactement cette technologie ? Comment fonctionne-t-elle ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Voici quelques explications.
L’un des composants les plus importants des suspensions d’un véhicule, c’est l’amortisseur. En conjonction avec le ressort et les autres éléments suspenseurs, il permet aux roues d’un véhicule de constamment toucher le sol lorsqu’il circule sur une surface ondulée. L’amortisseur contribue également au confort général d’un véhicule ainsi qu’à sa tenue de route et à son degré de sécurité.
L’idée derrière la suspension adaptative, également connue par le terme suspension active, est de permettre à la suspension de changer ses réglages en temps réel en fonction des conditions routières, augmentant ainsi la stabilité du véhicule. Ce type de suspension peut se raffermir, s’adoucir et, même, modifier la garde au sol d’un véhicule.
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Les premières applications de la technologie remontent à 1954 où le constructeur français, Citroën, avait développé une suspension hydropneumatique pour le train arrière de sa Traction Avant. Celle-ci changeait radicalement le comportement routier du véhicule, mais pouvait aussi en changer la garde au sol.

Ces systèmes se sont éventuellement perfectionnés au point d’intégrer des capteurs, de l’électronique et de l’informatique. Colin Chapman, chez Lotus, avait développé le premier système de gestion électronique d’une suspension adaptative sur ses voitures de course durant les années 1980. Cette technologie s’est ensuite retrouvée dans certains modèles de production de marques comme Cadillac par l’entremise du système Cadillac’s Computer Command Ride (CCR).
La suspension adaptative a une fois de plus évolué au début des années 2000 avec la technologie MagneRide, développée par Delphi Corporation pour General Motors. Utilisant un principe magnétorhéologique - c'est-à-dire qu’il contient des particules magnétiques -, ce type d’amortisseur, jumelé à de l’informatique encore plus précise, a permis à la suspension adaptative d’être encore plus rapide dans ses temps de réaction.
Aujourd’hui, nombreux sont les constructeurs qui installent de telles suspensions sur leurs véhicules. Ces systèmes sont habituellement utilisés sur les véhicules de luxe, de sport et de hors route. Les trois technologies les plus utilisées sont l’amortisseur par pression d’huile ajustable, l’amortisseur électromagnétique et la suspension pneumatique.
Fonctionnement et applications
1. L’amortisseur par pression d’huile ajustable

Afin qu’un amortisseur puisse modifier ses paramètres en temps réel, celui-ci doit pouvoir changer la pression du liquide qui se trouve à l’intérieur. Un amortisseur dont le liquide circule librement aura tendance à être plus souple, octroyant au véhicule une conduite plus douce. En revanche, un amortisseur dont le liquide est presque immobile sera beaucoup plus ferme.
Pour arriver à ses fins, l’amortisseur dissipe ce liquide dans des chambres séparées (toujours à l’intérieur de l’amortisseur) par l’entremise de soupapes. Un ordinateur se charge d’ouvrir et de fermer les soupapes selon le mode de conduite choisi ou des paramètres prédéfinis.
Certains véhicules, comme la Polestar 2, obligent une intervention manuelle de ces soupapes, tandis que d’autres, comme la Volkswagen Golf R, iront plutôt d’une manière progressive. Une fois que, par exemple, le mode « sport » est activé dans le véhicule, les soupapes d’évacuation s’ouvriront ou se fermeront progressivement.
2. L’amortisseur électromagnétique

Certaines suspensions adaptatives sont composées d’amortisseurs électromagnétiques. Cet amortisseur renferme plutôt un liquide magnétorhéologique.
Grâce à un champ magnétique créé par un électroaimant (géré par un ordinateur) installé à même l’amortisseur, ces particules s’alignent, augmentant ainsi l’épaisseur et la viscosité du liquide. De cette manière, l’amortisseur répond beaucoup plus rapidement à son environnement qu’un système à pression d’huile ordinaire, car nul besoin d’attendre que l’huile se dissipe. Cet amortisseur peut également s’adapter à un plus grand spectre de scénarios.
3. La suspension pneumatique

La suspension pneumatique modifie le comportement routier d’un véhicule, mais aussi sa garde au sol. Pour ce faire, elle comprend un compresseur d’air et un réservoir. Ensemble, ils acheminent l’air comprimé à l’intérieur d’une membrane habituellement faite de caoutchouc. Celle-ci est installée entre l’essieu et la structure du véhicule. Le système remplit la membrane d’air, permettant ainsi d’augmenter ou de réduire la garde au sol du véhicule, mais aussi d’altérer son comportement routier.
Il est important de préciser que ce système est complémentaire à l’amortisseur, c'est-à-dire qu’il est indépendant. Ceci permet aux suspensions pneumatiques d’être équipées d’un amortisseur ordinaire ou réglable.
Avantages et inconvénients
L’avantage évident de la suspension adaptative est qu’elle améliore considérablement le comportement routier d’un véhicule dans une panoplie de situations. Quand on inscrit le véhicule dans un virage, par exemple, un amortisseur qui réagit à son environnement octroiera au véhicule encore plus de stabilité, réduisant l’effet de roulis et augmentant son degré de motricité.
Ces amortisseurs ont aussi une grande utilité pour le confort général d’un véhicule. Le fait de pouvoir ramollir son débattement rend l’expérience à bord plus douce. On utilisera la suspension pneumatique pour améliorer l’accès à bord d’un gros VUS ou d’une camionnette. Dans le cas d’un véhicule hors route, ce type de suspension aidera le véhicule à franchir des obstacles plus difficiles. Elle se révèle également pratique lors du remorquage ou le transport d’une charge utile. Enfin, le fait qu’elles permettent au conducteur de paramétrer les réglages à sa guise octroient à ces suspensions un plus grand degré de personnalisation.
En revanche, l’ajout d’un liquide magnétorhéologique, d’électroaimants, de soupapes, de système de pression d’air et de composants électroniques complexifie ce genre de suspension. Ceci mène donc à une facture plus élevée à l’achat du véhicule, mais aussi durant les entretiens et les réparations.
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