Vous est-il déjà arrivé de conduire votre véhicule et de sentir soudainement que les freins s’activent de façon puissante et automatique à l’approche d’un piéton ou d’un objet ? Si c’est le cas, il y a de fortes chances que le système de freinage automatique d’urgence de votre véhicule vous ait permis d’éviter un accident. Mais comment ça fonctionne, et quels sont les avantages d’une telle technologie ? Voici quelques explications.
Le freinage automatique d’urgence est une forme d’aide à la conduite qui détecte que votre véhicule est sur le point d’être impliqué dans une collision frontale ou latérale en fonction du constructeur. Avec l’aide des radars et des caméras (pas nécessairement les deux), l’ordinateur de bord est capable de calculer les probabilités d’une collision. Il n’interviendra que s’il juge que le conducteur n’applique pas les freins assez rapidement, ou encore pas du tout.
Il existe différents niveaux de raffinement de la détection selon les constructeurs, c'est-à-dire que certains systèmes iront plus loin que simplement détecter un autre véhicule ou un objet stationnaire. Ils permettront également de détecter un piéton, un cycliste et même un animal.
Dans certains véhicules, le système allume un témoin lumineux et/ou émet un signal sonore et/ou une vibration au volant/siège avant d’appliquer les freins. Un léger coup de frein préliminaire peut également être appliqué afin d’alerter l’automobiliste. Dans ces cas, il s’agira du système d’alerte de collision que certains constructeurs offrent en plus du système de freinage automatique d’urgence.
- À LIRE AUSSI : Peut-on se fier aux systèmes d’aide à la conduite ?
- À LIRE AUSSI : Qu’est-ce qu’est le freinage regénératif ?
Il est toutefois important de souligner que certains modèles de véhicules offrent l’alerte de collision sans toutefois intégrer le freinage d’urgence. Cela signifie que le système alertera le conducteur qu’une collision est sur le point de se produire, mais n’appliquera pas les freins automatiquement.
Historique de la technologie
Les premières technologies d’évitement de collision ont vu le jour dans le concept Cadillac Cyclone vers la fin des années 50. Un système de radar révolutionnaire à l’époque pouvait alerter le conducteur qu’une collision était sur le point de se produire, sans toutefois appliquer les freins automatiquement. Les coûts de développement et de production associés à cette technologie étaient toutefois trop élevés, ce qui a freiné sa commercialisation.
Ce n’est que vers le début des années 90 que ces systèmes se sont perfectionnés. Bien que quelques entreprises spécialisées en radar et en prévention des accidents aient flirté avec la technologie au début de la décennie, Toyota a été l’un des premiers constructeurs d’automobiles à introduire cette technologie dans un véhicule de production en 1997 avec la Celsior, la version japonaise de la Lexus LS.
Fonctionnement et applications
Les systèmes de freinage automatique d’urgence fonctionnent grâce à un radar positionné dans le pare-chocs ou le pare-brise du véhicule. La technologie est habituellement complémentée de caméras qui en améliorent la précision et la fiabilité.
Les véhicules équipés de ces systèmes surveillent constamment leur entourage. Autrement dit, ils savent que vous suivez un véhicule et effectuent des centaines de milliers de calculs à la seconde pour vous permettre d’éviter un accident. Or, lorsqu’une collision est imminente, le système aura déjà tout calculé et saura précisément quand il devra appliquer les freins pour éviter l’accident. Le conducteur peut toutefois régler la sensibilité du système et choisir le moment où il interviendra par l’entremise des réglages du véhicule.
Le freinage automatique d’urgence constitue l’une des technologies qui nous mèneront un jour vers la voiture autonome. Quand il est jumelé à d’autres technologies comme l’alerte de collision, le détecteur de changement de voie et le détecteur d’angles morts, il devient encore plus performant et peut, dans la mesure du possible, prévenir des blessures corporelles et, même, des décès liés aux accidents de la route. Notez que cette technologie est très souvent associée à des véhicules équipés de régulateurs de vitesse adaptatif.
Avantages et inconvénients
En 2020, des entreprises d’analyse du risque ont remarqué qu’il y avait 27 % moins de blessures corporelles à bord des voitures équipés de systèmes d’aide à la conduite comme le freinage automatique d’urgence. L’avantage premier de cette technologie est donc le degré de sécurité qu’elle apporte à un véhicule.
Tel que démontré dans les essais routier de l’émission RPM, ces systèmes ne sont pas parfaits. Certains modèles de véhicules ont démontré des performances inconstantes de leur système de freinage d’urgence, pendant que d’autres ont carrément refusé de s’activer, causant des accidents graves. C’est pour ces raisons que ces systèmes ne doivent jamais être tenus pour acquis. Il s’agit d’assistance à la conduite. Il est donc primordial de toujours demeurer attentif même lorsque ces fonctions sont activées.
Certains automobilistes reprocheront à cette technologie d’être trop intrusive, surtout quand ils s’approchent rapidement d’un autre véhicule. Si l’on n’est pas habitué à la technologie, le freinage soudain du véhicule peut nous ébranler, nous déstabiliser même et mener à des comportements erratiques. Bien qu’il ne soit pas recommandé de le faire, sachez qu’il est toujours possible de désactiver ces systèmes si vous les jugez trop envahissants.
POURRAIT VOUS INTÉRESSER
VIDÉO : Essai éclair : Toyota Highlander Hybrid 2020