L’objectif de l’industrie de l’automobile d’atteindre la carboneutralité la force à développer de nouvelles méthodes plus écologiques pour alimenter ses véhicules. Bien que l’électrique semble prendre de l’avance, il existe néanmoins d’autres propositions sur la table, comme les piles à combustible à hydrogène et les carburants synthétiques. Que sont ces carburants et comment fonctionnent-ils ? Voici quelques explications.
Contrairement à l’essence qui est dérivée du pétrole, les carburants synthétiques peuvent prendre la forme d’un liquide ou d’un gaz et sont faits à base de gaz bruts, sales, pauvres et parfois toxiques, mieux connus sous le terme gaz de synthèse, ou syngas. Ces gaz proviennent habituellement du charbon ou de matières organiques décomposées et sont le fruit d’une réaction chimique complexe qui s’effectue de façon naturelle.
Pour en arriver à un carburant plus propre que l’essence, les syngas sont ensuite mélangés à de l’hydrogène et à du dioxyde de carbone.
Les carburants synthétiques ne datent pas d’hier. Ce sont les Allemands, en 1914, qui ont créé les premiers carburants dans le cadre de la Première Guerre mondiale. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne nazie en produisait également pour alimenter ses véhicules militaires, mais aussi pour être indépendante en termes de ressources. À titre de référence, en 1944, l’Allemagne produisant 124 000 barils de carburants synthétiques par jour. À l’époque, les carburants synthétiques étaient surtout faits à base de charbon.
Comme leurs procédés de fabrication ont été grandement améliorés au fil des années, les carburants synthétiques, aussi connus sous le terme efuel, sont habituellement beaucoup plus propres que l’essence ou le Diesel.
Certains constructeurs d’automobiles, comme Porsche, Toyota et Mazda, s’intéressent aux carburants synthétiques. Selon ces constructeurs (et bien d’autres), l’électrique ne sera pas l’unique voie pour arriver à une industrie carboneutre. Il faudra, selon leurs dires, diversifier l’offre des technologies afin de pouvoir s’adapter à diverses applications et réalités géographiques, d’où la présence de carburants synthétiques dans l’équation.
Pour alimenter une voiture, ce carburant prend la forme d’un liquide. Tout comme on le fait avec l’essence, on remplit le réservoir sans devoir apporter de grosses modifications au moteur thermique.
Aujourd’hui, des entreprises privées spécialisées dans la production d’énergie, comme Sasol, Baard Energy et Shell, en produisent. Ces carburants servent actuellement à des fins industrielles et agricoles ou pour la transformation de matières et de gaz.
Selon Porsche, qui est sur le point de mettre sur pied sa propre usine de production de carburants synthétiques au Brésil, ces carburants permettraient de réduire les émissions carbones de véhicules jusqu’à 85 % en comparaison avec l’essence.
Tout comme l’essence, il ne faut que quelques minutes pour ravitailler un véhicule en carburant synthétique. Cet argument se révèle alléchant dans un monde où les véhicules électriques nécessitent quelques heures pour pleinement recharger leur batterie.
Ces carburants permettent également de conserver le moteur thermique, qui aura encore son utilité à l’avenir, soit pour la machinerie lourde ou pour les voitures anciennes. Les carburants synthétiques ont la possibilité de jouer un rôle clé dans la réduction des émissions de GES du moteur thermique. Ils auront également une utilité en course automobile ou lors d’événements privés, sur circuit, avec des véhicules exclusifs.
Hélas, tout comme la production de la pile à combustible à hydrogène, la production des carburants synthétiques soulève plusieurs questionnements. Les origines des gaz de synthèse ne sont pas toujours propres, même que certains d’entre eux proviennent du charbon. Le procédé de transformation, suivi de toute la logistique de transport qui entoure ces carburants, nous fait douter de son efficacité énergétique.
L’autre point incertain, c’est le prix du litre de carburant synthétique. Étant donné que sa production est encore très coûteuse, il sera difficile de concurrencer le prix de l’essence.
Il y a ensuite la question de la disponibilité. Au moment d’écrire ces lignes, les États-Unis consommaient, en moyenne, 18 milliards de barils de pétrole par année. En revanche, à peine 87 millions de barils de carburants synthétiques sont présentement produits par année. Il faudra en produire beaucoup plus pour qu’il devienne une source viable de propulsion à l’avenir.
Le carburant synthétique aura possiblement sa place dans un avenir carboneutre, mais il est peu probable, en raison des inconvénients énumérés ci-haut, qu’il devienne la source d’alimentation principale de l’industrie de l’automobile de demain.
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