L’un des éléments qui jouent à l’encontre de l’autonomie d’une voiture électrique, c’est le froid. En effet, lorsqu’on tombe dans les températures nordiques de l’hiver québécois, la voiture électrique souffre beaucoup. Elle peut perdre près de la moitié de son autonomie. Il existe toutefois une solution qui permet de corriger une partie du problème : le préconditionnement de la batterie. Mais de quoi s’agit-il?
Étant donné que le passage des électrons dans une batterie s’effectue plus facilement quand la température est clémente (entre 15 et 30 degrés Celsius), il est préférable d’éviter que son environnement soit trop froid.
Or, quand la température descend à 10 degrés ou moins, une perte d’efficacité énergétique peut déjà être observée. C’est cependant quand le mercure baisse sous le point de congélation qu’on remarque une perte flagrante d’autonomie. En moyenne, la batterie d’une voiture électrique peut perdre entre 30 et 50 % de son efficacité énergétique par grands froids.
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Donc, le préconditionnement d’une batterie consiste grossièrement à la réchauffer jusqu’à ce qu’elle atteigne une température de fonctionnement appropriée. Habituellement, cette fonctionnalité peut nécessiter entre 15 et 20 minutes.
Historique de la technologie
Notons que le préconditionnement d’une batterie afin de la protéger contre le froid ne date pas d’hier. Concentrons-nous toutefois sur son usage dans les véhicules électriques.
La Chevrolet Volt – une hybride rechargeable à autonomie prolongée introduite sur notre marché en 2011 – a été la première voiture à offrir cette technologie. Par l’entremise de l’application mobile de Chevrolet ou de l’ordinateur de bord du véhicule, il était possible de prérégler une heure de départ afin de permettre au système de régulariser la température de la batterie.
À peine un an après l’arrivée de la Volt, Tesla introduisait sa Model S entièrement électrique (2013 sur notre marché). Elle incorporait, elle aussi, l’option de préconditionnement de sa batterie. Durant cette même période, la BMW i3 a également été commercialisée. La Chevrolet Volt, la Tesla Model S et la BMW i3 ont toutes été des pionnières du préconditionnement de la batterie.
Fonctionnement et applications
Le préconditionnement de la batterie, qui n’est possible que si la voiture est branchée dans une borne de recharge de niveau 2 (240 volts) permet d’en régulariser la température avant de prendre la route. Notez toutefois qu’une voiture électrique qui dort dans un garage chauffé n’aura pas besoin de préconditionner sa batterie, car celle-ci sera déjà chaude.
On active la technologie en programmant une date ou une heure de départ dans l’ordinateur de bord ou directement depuis l’application mobile du constructeur. Certains véhicules, comme la Chevrolet Bolt EV, le font automatiquement lorsque branchés sur une borne de type niveau 2.
Il est toutefois important de souligner que seuls les véhicules électriques équipés d’un système de régulation de la température par liquide offrent cette fonction. Par exemple, la Nissan LEAF utilise un système de régularisation par air. Il n’est donc pas possible de préconditionner sa batterie. Toutefois, certains modèles hybrides rechargeables dont la batterie est refroidie par air, comme les Toyota Prius et RAV4 Prime, permettent de préconditionner la batterie grâce à un élément chauffant installé sous la batterie.
L’autre facteur qui affecte considérablement l’autonomie d’un véhicule électrique en hiver, c’est le système de chauffage-climatisation qui tire également son énergie de la batterie.
Comme il est possible de préconditionner la batterie, il est également possible de préconditionner l’habitacle d’un véhicule. Étant donné que l’habitacle de l’auto sera déjà chaud lorsqu’on quittera la maison, la batterie n’aura besoin que de maintenir la température. Elle sera donc moins sollicitée, ce qui lui permettra de procurer au véhicule une plus grande autonomie.
Les avantages
L’avantage premier de ces technologies, c’est, bien entendu, d’offrir aux propriétaires d’un véhicule électrique une meilleure autonomie par temps froid, mais aussi de leur permettre d’arriver dans un habitacle déjà chaud avant de prendre la route. C’est en quelque sorte une version plus sophistiquée du démarreur à distance.
Toutefois, le préconditionnement ne garantit pas de retrouver la même autonomie qu’en été. On parle d’une augmentation de l’efficacité d’environ 10 % seulement, soit environ 50 kilomètres additionnels. C’est d’ailleurs le cas pour les Chevrolet Bolt EV ou encore le trio sud-coréen Hyundai Kona Electric, Kia Niro EV et Kia Soul EV.
Cela étant dit, le préconditionnement a également un effet positif sur la longévité de la batterie. En vous assurant qu’elle fonctionne constamment à des températures adéquates, vous risquez moins de l’endommager. En principe, un véhicule électrique qui a été régulièrement préconditionné durant les saisons froides, verra sa batterie performer de façon optimale plus longtemps. Cette bonne pratique vous assurera, d’une part, de meilleures performances en hiver, plus de confort, mais aussi une meilleure fiabilité à long terme.
En somme, le préconditionnement de la batterie est un outil essentiel pour tout propriétaire de véhicule électrique qui roule à l’année au Québec. Plus ces véhicules évolueront, plus la technologie se perfectionnera, s’avérant encore plus efficace à l’avenir.
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