Vous est-il déjà arrivé de conduire une voiture moderne équipée d’une boîte de vitesses manuelle et de vous rendre compte que, quand vous enfoncez la pédale d’embrayage, les tours/minute conservent la même valeur ? Il s’agit d’un phénomène mieux connu en anglais par le terme Rev Hang ou, si vous préférez, le maintien des tours/minute. Mais pourquoi ceci se produit-il, et y a-t-il des avantages ? Voici quelques explications.
Toujours dans le but d’améliorer le rendement du moteur thermique, sa moyenne de consommation de carburant et ses émissions de GES, chaque constructeur d’automobile tente constamment d’appliquer de nouvelles technologies. Dans ce cas-ci, il s’agit du boîtier de papillon du système d’injection qui fonctionne désormais électroniquement plutôt que mécaniquement.
Bien que cette technologie ait vu le jour à la fin des années 80 dans la BMW Série 7, c’est surtout au début des années 2000 que le boîtier de papillon électronique s’est perfectionné. L’objectif consistait à mieux gérer la combustion du carburant et d’en réduire la consommation ainsi que les émissions polluantes qu’elle génère. Plus les ordinateurs et les capteurs se sont améliorés au fil du temps, plus ces systèmes sont devenus précis.
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Quand le conducteur actionne la pédale d’accélérateur, un ordinateur gère le débit d’air et de carburant qui entrent dans la chambre de combustion du moteur afin d’augmenter la précision de son rendement énergétique. Le même phénomène se produit quand on relâche l’accélérateur ; l’ordinateur calculera le temps de fermeture idéal du papillon afin que le moteur ait efficacement brûlé tout son carburant, et qu’aucun gaspillage n’ait lieu. C’est ce qui cause le phénomène Rev Hang.
Fonctionnement et applications
Dans l’ancien système mécanique, la pédale d’accélérateur était directement reliée à un clapet par l’entremise d’un câble. Or, le mouvement de la pédale était proportionnel à l’ouverture du clapet.
Pour les systèmes électroniques modernes, il s’agit plutôt d’un capteur qui saisit le mouvement de la pédale. Ce capteur transmet ensuite l’information à un ordinateur qui calcule le pourcentage d’ouverture idéal du clapet. Le même principe se produit, mais à l’inverse, quand on relâche l’accélérateur.
On reconnaît le phénomène de maintien des tours/minute quand on conduit une voiture équipée d’une boîte de vitesses manuelle et qu’on relâche la pédale d’accélérateur pour ensuite enfoncer la pédale d’embrayage et passer au prochain rapport. C’est à ce moment très précis qu’on remarque que le régime du moteur ne baissera pas immédiatement.
Le phénomène n’est toutefois pas observable du côté des boîtes automatiques, car c’est la boîte de vitesses elle-même qui se charge de gérer ce délai.
Avantages et inconvénients
L’avantage premier d’un système du genre consiste à améliorer la consommation de carburant d’un moteur thermique et de faire en sorte qu’il soit considérablement moins polluant. Cette technologie permet également de stabiliser le débit d’air/carburant à un rythme beaucoup plus précis et constant, ce qui aide ainsi le catalyseur à mieux dissiper le monoxyde de carbone que produit le moteur thermique.
Les amateurs de conduite reprocheront toutefois à ces systèmes d’occasionner des délais, surtout durant la conduite sportive. Et c’est vrai. Il faudra donc être un peu plus patient et attendre que le régime moteur descende avant de passer le prochain rapport. On reprochera également au système électronique d’être moins précis qu’un système mécanique en raison des sensations qu’il procure dans la pédale. Par exemple, dans certains cas, on peut enfoncer la pédale d’accélérateur et devoir attendre un certain moment avant que le moteur ne réagisse.
Tout cela étant dit, des données claires ont démontré que, même si ce système donne l’impression de nous faire perdre du temps durant la conduite sportive, il est en réalité beaucoup plus efficace que le système mécanique au chapitre des performances.
Dans l’ancien système, l’ouverture du clapet n’était pas proportionnelle à la puissance obtenue, c'est-à-dire que, quand le clapet passait d’une ouverture de 10 à 20 %, il menait à une augmentation de 100 % du débit d’air vers le moteur. Toutefois, quand le clapet passait d’une ouverture de 90 à 100 % (des trois quarts à pleins gaz), ça ne représentait qu’une augmentation de 11 % du débit d’air, ou de l’augmentation de la puissance.
En revanche, le système électronique pourrait faire en sorte que l’ordinateur ouvre seulement 50 % du clapet, et ce, même si la pédale est enfoncée au plancher, car il aura déterminé qu’il s’agit du meilleur rendement possible.
Autrement dit, bien que le papillon électronique puisse occasionner des délais quand on relâche l’accélérateur, il compense par son efficacité nettement supérieure quand on enfonce la pédale, car le mouvement de cette pédale sera directement proportionnel au pourcentage de puissance obtenue. Tout cela mène donc à un meilleur contrôle des performances d’un véhicule.
Notons cependant que certaines boîtes manuelles offrent désormais une technologie de synchronisation des tours/minute, mieux connue en anglais par le terme Rev Matching. Elles permettent de simuler la conduite talon pointe. Certes, certains puristes préfèreront l’effectuer eux-mêmes, mais ces systèmes offrent, en partie, de camoufler le phénomène de maintien des tours/minute.
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