Bien que les constructeurs d’automobiles nous promettent l’arrivée de la voiture autonome dans un futur rapproché, ils doivent encore faire face à plusieurs défis avant d’y arriver. Certains constructeurs, dont Mercedes-Benz et Ford, ont même freiné leur développement en la matière, en avouant que l’industrie a encore beaucoup de croûtes à manger avant de pouvoir commercialiser une voiture sans conducteur.
Tesla semble toutefois encore dans le coup avec son système Autopilot qui demeure efficace, sans toutefois être parfait. Et pas loin derrière elle, il y a General Motors qui continue de croire en sa technologie Super Cruise. Nous l’avons mise à l’essai, dans sa version 2,0, sur les routes du Québec. Voici ce que nous en pensons.
Avant d’entrer dans le détail de l’essai, permettez-moi d’abord de vous expliquer ce qu’est Super Cruise. Le nom le dit : il s’agit d’un régulateur de vitesse (cruise control) super avancé ou, si vous préférez, un régulateur de vitesse adaptatif qui intègre un détecteur de changement de voie.
Là où il se démarque de ses concurrents, c’est dans ses lidars installés tout autour du véhicule - qui observent l’entourage du véhicule en temps réel -, son intelligence artificielle, ses capteurs d’habitacle qui observent l’attention du conducteur et, surtout, une cartographie déjà intégrée au système. Autrement dit, en plus de saisir son entourage, Super Cruise sait où il se situe, ce qui lui permet d’être plus efficace que la plupart des systèmes du genre.
Le premier véhicule à avoir reçu cette technologie est la grande berline Cadillac CT6. Il s’agissait à l’époque de la version 1,0 du système. Nous voici maintenant à la version 2,0 qui pousse l’autonomie encore plus loin en intégrant un système de changement de voie. Une version 3,0 est prévue plus tard cette année. Celle-ci offrira l’option de pouvoir se mettre à jour à distance par l’entremise du système multimédia du véhicule. Pour le moment, Super Cruise doit être mis à jour par une concession GM. Une entreprise tierce, engagée par General Motors, se charge de compiler les cartes routières du pays et de les tenir à jour.
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Le véhicule à l’essai est le Cadillac Escalade 2021 qui offre l’option au prix de 2 875 $. General Motors prévoit ensuite intégrer Super Cruise à d’autres modèles, notamment à toute la gamme Cadillac ainsi qu’aux Chevrolet Bolt EV et Bolt EUV 2022. Ces derniers n’auront cependant pas l’option de changement de voie automatique.
Ce que le système peut et ne peut pas faire
General Motors est assez claire avec Super Cruise : il s’agit d’une assistance à la conduite et non d’une technologie autonome. Le constructeur sait très bien qu’il y a encore plusieurs étapes à franchir avant d’arriver avec un véhicule qui se conduit tout seul. GM y va donc d’une approche conservatrice afin de s’assurer que le système soit performant et efficace. Surtout, il doit être sécuritaire.
Or, Super Cruise ne s’en tient qu’à la vitesse de croisière, c'est-à-dire qu’il performera à son meilleur sur l’autoroute durant de longs trajets. Ne vous attendez donc pas à un système qui s’activera dans un quartier résidentiel ou dans une bretelle d’autoroute. Bien qu’il puisse techniquement le faire, GM ne recommande pas de l’essayer.
Mais ce que Super Cruise peut faire, il le fait à la merveille et presque sans faille, à un point où on lui fait rapidement confiance. Notre essai s’est déroulé sur l’autoroute 10, entre Magog et Montréal. Sur une distance de plus de 120 kilomètres, je n’ai presque jamais touché au volant.
On active Super Cruise comme on active un régulateur de vitesse ordinaire. Quand le système juge qu’il est sécuritaire de passer sur le mode sans conducteur, un petit volant s’affiche dans l’instrumentation numérique. On l’active, et un témoin lumineux vert, situé sur le volant, s’allume, signalant que le véhicule est maintenant en contrôle et qu’il est sécuritaire de lâcher le volant.
Tout au long du trajet, le système s’est montré fiable et performant. Mon gros Escalade demeurait au centre de la voie, non ébranlé par les imperfections de la route, le vent et les ascensions. Pour changer de voie, il suffit d’activer le clignotant, et tout se fait de manière autonome et d’une douceur assez remarquable !
Super Cruise refusera toutefois de s’activer dans les zones de construction, ce que j’ai pu constater à l’approche du pont Champlain qui demeure en transformation depuis quelques années. GM nous explique qu’il s’agit d’une décision en lien avec la sécurité, mais aussi parce que l’endroit pourrait avoir changé après les rénovations. On attendra donc que le chantier soit terminé avant de mettre à jour les cartes.
Là où Super Cruise m’a surtout impressionné, c’est dans sa compréhension de ce que fait le conducteur. Si vous tentez de jouer avec votre téléphone (ce qui n’est jamais recommandé), le système vous avisera qu’il va s’éteindre. Comme une pénitence, il refusera ensuite de s’activer pendant un certain temps.
Idem si vous jouez un peu trop avec le système multimédia. Grâce à l’intelligence artificielle, le système fait la différence entre un conducteur qui ne fait qu’activer un réglage rapide et un conducteur qui passe trop de temps à jouer avec les fonctionnalités du véhicule. Bref, il s’assure que le conducteur ne devient ni paresseux, ni inattentif.
Maintenant, Super Cruise vaut-il le supplément ? Si une technologie du genre vous attire, je vous dis que oui, à condition de comprendre qu’elle ne transformera pas votre Cadillac en véhicule autonome. Il s’agit d’une option de confort supplémentaire, comme des sièges vibromasseurs, qui vous permettra de parcourir de longs trajets confortablement et en toute sécurité. Bien que ses fonctionnalités soient encore limitées, Super Cruise demeure un système efficace et fiable qui fonctionne avec précision.
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