« Quand vous parlez des véhicules électriques, j’ai remarqué que vous utilisez souvent l’expression "kilowattheures utilisables". De quoi s’agit-il au juste ? »
- Joanie
Bonjour Joanie,
En effet, chez RPM, nous tentons le plus possible de définir la capacité de la batterie d’un véhicule électrique en fonction de ses kilowattheures utilisables. Vous remarquerez également que nous écrivons – dans la mesure du possible – les kilowattheures bruts qu’une batterie peut délivrer en matière de capacité. Voici quelques explications au sujet de ces termes.
Quand on décrit la batterie d’un véhicule électrique, il est important de donner l’heure juste quant à sa capacité réelle, c'est-à-dire la capacité de la batterie de fournir l’énergie nécessaire pour faire fonctionner le véhicule.
L’expression « kilowattheures utilisables », ou « capacité utilisable » se rapporte donc à la capacité qui est à la portée de l’automobiliste, c'est-à-dire l’énergie que la batterie peut emmagasiner pour permettre au véhicule d’avancer et de faire fonctionner ses accessoires. Cette capacité utilisable est établie à l’usine par le constructeur.
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En revanche, l’expression « kilowattheures bruts », ou « capacité brute » réfère à la capacité totale de la batterie, sans tenir compte des limitations qui ont été imposées par le constructeur. Cette mesure représente donc la capacité d’énergie réelle que peut stocker la batterie.
À titre d’exemple, Polestar affirme que la capacité de la batterie de la Polestar 2 est chiffrée à 78 kilowattheures. Ce chiffre correspond toutefois à la capacité brute. En réalité, l’automobiliste ne peut utiliser que 75 kilowattheures.
Pour des soucis de fiabilité
Pour le consommateur, c’est la capacité utilisable qui a le plus de valeur car elle lui permettra de connaître la capacité réelle qu’il peut utiliser. L’obtention des deux valeurs lui permettra cependant de connaître combien de kilowattheures le constructeur a retirés de la batterie par souci de fiabilité.
Cette réduction de la capacité vise à réduire les risques de dégradation prématurée d’une batterie et ainsi lui permettre d’augmenter sa durée de vie. Par exemple, il n’est pas recommandé de laisser la batterie d’un véhicule électrique se décharger au complet ni de la charger à 100 % de sa capacité brute. L’écart entre la capacité brute et la capacité utilisable agit à titre de tampon pour protéger la batterie.
Certains constructeurs d’automobiles réduisent la capacité utilisable d’une batterie d’environ 10 %. Bien que certains constructeurs demeurent transparents sur cette information, certains restent nébuleux et n’aiment pas aller dans le détail.
Qu’en est-il du mode « tortue » ?
Il importe de préciser que ce tampon ne sert pas à permettre le mode « tortue » ou « escargot », qui limitent la vitesse maximale pour permettre au véhicule de se rendre à une borne de recharge, quand l’autonomie indiquée au tableau de bord approche ou est de 0 km. Ils n’utilisent donc pas la capacité brute de la batterie, mais puisent toujours dans la capacité « utilisable ».
Certains constructeurs utilisent toutefois ce tampon de capacité pour pallier certaines défaillances avec la batterie. Si le constructeur découvre durant un entretien préventif que certains modules de la batterie font défaut lors de la recharge, il pourrait, à l’aide d’un ordinateur, débloquer une section du tampon de capacité pour libérer un module inutilisé. C’est d’ailleurs l’approche de Porsche pour remédier au problème de modules qu’elle vit actuellement avec la Taycan.
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