« Bonjour, j’aimerais savoir pourquoi, malgré l’arrivée de nouveaux modèles électriques, Tesla est encore en avance en matière d’autonomie de ses batteries. Quel est son secret ? »
- Charles
Bonjour Charles,
En effet, malgré l’arrivée de nouveaux joueurs dans l’univers électrique, comme le Ford Mustang Mach-E, la Polestar 2, et, bientôt, les Nissan Ariya et Volkswagen ID.4, Tesla semble encore dominer au chapitre de l’autonomie de ses batteries.
À titre de référence, un Tesla Model Y Long Range, la déclinaison d’entrée de gamme du modèle qui est alimentée par une batterie de 75 kilowattheures, peut parcourir, selon l’EPA, jusqu’à 525 kilomètres sur une pleine charge. Le Ford Mustang Mach-E avec rouage intégral et batterie de 98 kilowattheures (88 kilowattheures utilisables), quant à lui, se limite à 435 kilomètres. Et pour ce qui est de la Polestar 2 et de sa batterie de 78 kilowattheures, l’autonomie se chiffre à 375 kilomètres. Comment Tesla fait-elle pour détenir une avance aussi considérable ?
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D’emblée, il est important de souligner que Tesla figure encore parmi l’un des seuls constructeurs d’automobiles à concevoir lui-même l’auto en entier, c'est-à-dire son moteur électrique, ses systèmes et ses batteries. Cette approche de tout faire elle-même permet à Tesla de mieux connaître la technologie et de la mettre à point spécifiquement pour les modèles dédiés. Par exemple, Tesla a conçu sa propre version d’un moteur synchrone à reluctance commutée pour la Model 3.
L’autre raison, c’est que, contrairement à plusieurs constructeurs qui limitent la puissance maximale de la batterie par souci de fiabilité, Tesla donne à ses clients le plein potentiel de ses batteries. Par exemple, dans une Tesla Model S Long Range Plus, la batterie utilise son plein potentiel de 100 kilowattheures. En revanche, la batterie d’un Audi e-tron, par exemple, a une capacité de 95,3 kilowattheures, mais seulement 86,5 kilowattheures de cette puissance sont disponibles.
Il est cependant important de souligner que cette pratique peut avoir des effets néfastes sur la dégradation de la batterie si celle-ci n’est pas utilisée comme il le faut. Par exemple, le fait de « flirter » avec les limites d’énergie qu’elle dispose (proche du 0 ou du 100% de charge) pourrait l’endommager davantage. Autrement dit, l’avenir de la batterie repose entre les mains du propriétaire, pour le meilleur et pour le pire.
Même si Tesla offre à ses clients une garantie de 8 ans, 160 000/192 000/240 000 kilomètres (selon le modèle) sur la batterie, avec rétention minimale de 70 % de sa capacité, certains propriétaires de véhicules Tesla, particulièrement de Model 3, témoignent d’une rapide dégradation de l’autonomie au fil du temps, surtout si la voiture est fréquemment branchée dans une borne de 250 kilowatts du réseau Supercharger.
Tesla est donc en avance sur la concurrence parce qu’elle priorise la performance optimale de la batterie au détriment de sa longévité. Le constructeur californien travaille toutefois de très près avec des fabricants de batteries comme LG Chem, Panasonic et, plus récemment, CATL en Chine, afin de concevoir une batterie qui pourrait performer à son plein potentiel sans affecter sa longévité.
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