« Pourquoi l’autonomie WLTP annoncée par les constructeurs est-elle toujours plus élevée que celle de l’EPA ? Est-ce fiable comme mesure ? » - Natalie
Réponse
Bonjour Natalie,
En effet, quand les constructeurs d’automobiles, européens et asiatiques surtout, annoncent l’autonomie d’un véhicule électrique, ils y vont habituellement avec les mesures d’analyse de la WLTP.
Ensuite, quand le véhicule est commercialisé chez nous, on nous parle plutôt de l’autonomie de l’EPA qui affiche habituellement un chiffre nettement plus bas. Voici quelques explications pour mieux comprendre.

Le cycle de la WLTP
Le cycle d’analyse de la WLTP (pour Worldwide Harmonised Light Vehicles Test Procedure, ou procédure mondiale harmonisée pour les véhicules légers) est à la base une norme européenne approuvée par la Chine, le Japon et les États-Unis. Elle évalue la consommation de carburant et les émissions de CO2 des véhicules thermiques ainsi que la consommation d’énergie et l’autonomie des véhicules électriques.
Révisées en 2015 pour donner suite au scandale des moteurs Diesel de Volkswagen et pour mieux refléter une utilisation réelle, les évaluations de la WLTP sont basées sur une variété de scénarios de conduite, c'est-à-dire que le véhicule est testé dans une simulation de contextes urbains ou sur autoroute avec le climatiseur et les accessoires en fonction.
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La WLTP effectue ses analyses en quatre cycles : basse vitesse, vitesse moyenne, vitesse élevée et vitesse très élevée, sans jamais dépasser 135 kilomètres/heure. Chaque cycle dure environ 30 minutes et s’étalleétale sur une distance de 23,35 kilomètres. Tout est fait dans un laboratoire à une température dite optimale de 23 degrés Celsius.
Toutefois, l’un des défauts des méthodes d’analyse de la WLTP réside dans la température ambiante dans laquelle elles sont effectuées. Étant donné que la batterie d’un véhicule électrique est très sensible à la température, ses performances peuvent varier terriblement en fonction de son environnement. C’est ce qui explique en partie pourquoi les données de la WLTP sont si généreusesx.

Les évaluations de l’EPA
L’EPA (pour Environmental Protection Agency ou agence de la protection de l’environnement) y va d’une approche beaucoup plus rigoureuse. À ce jour, ses résultats sont ceux qui se rapprochent le plus de l’autonomie réelle en Amérique du Nord. Voilà pourquoi il est toujours mieux de s’y fier quand on magasine un modèle électrique.
Pour arriver à ses fins, l’EPA commence par effectuer une recharge complète du véhicule. Elle le laisse ensuite stationné et non branché durant une nuit entière. Le lendemain, elle installe le véhicule sur un dynamomètre situé à l’intérieur d’un environnement contrôlé. Le véhicule évalué ne circule donc jamais sur la route.
C’est à l’intérieur de ce laboratoire à une température pièce que l’EPA soumet le véhicule à différents scénarios simulés, soit urbains ou sur autoroute, avec ou sans les accessoires activés, et ce, jusqu’à ce que la batterie soit entièrement déchargée au point où le véhicule ne puisse plus avancer. L’EPA multiplie ensuite l’autonomie observée par 0,7 afin de s’approcher d’une utilisation réelle. C’est cette rigueur et la précision de l’analyse qui crée des chiffres d’autonomie moins généreux que ceux de la WLTP.
Il est toutefois important de préciser que vous pourriez enregistrer une autonomie plus élevée ou plus base que celle de l’EPA. Tout comme la consommation de carburant, l’autonomie d’un véhicule électrique varie en fonction d’une variété de facteurs comme la température extérieure, l’état de la batterie, le nombre de passagers à bord, la charge utile, le remorquage, les accessoires et la manière dont le véhicule est conduit.
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