« Le Ford Everest, quel beau véhicule! Pourquoi Ford ne l’offre-t-elle pas en Amérique du Nord? » — David Brunet
Réponse
Bonjour. Il est effectivement dommage que Ford n’importe pas l’Everest en Amérique du Nord. Avec sa conception sur châssis en échelle, il ferait une concurrence féroce au Toyota 4Runner. Comme il s’agit de la version utilitaire sport du Ranger de nouvelle génération, il offre des capacités hors route largement supérieure à la moyenne des autres produits dans le segment.
Malheureusement, chez Ford en Amérique du Nord, l’Everest ne fait pas partie des plans, surtout depuis l’introduction du Bronco. Bien qu’il ait une configuration et une conception complètement différente, c’est au Bronco que revient le titre de VUS intermédiaire destiné aux activités hors route. Ford pourrait multiplier ses offres comme elle le fait dans le segment des VUS compacts avec les Escape et Bronco Sport, mais ce n’est pas le cas, et ce ne le sera pas non plus. Le constructeur n’a aucune intention de l’importer en Amérique du Nord.

Il y a d’autres facteurs qui expliquent pourquoi il est compliqué d’importer un tel véhicule chez nous. À moins qu’il ne soit pensé pour être commercialisé comme un modèle international, il faudrait lui apporter une foule de modifications. D’abord, les normes d’impacts varient beaucoup d’une région à l’autre, ce qui peut avoir un impact majeur sur la conception de la structure. L’Everest est initialement destiné à l’Australie, l’Amérique du Sud et certains marchés asiatiques où les normes sont passablement différentes des nôtres. Faire la conversion pour qu’il soit homologué coûterait une fortune au constructeur et ferait nécessairement grimper les prix d’autant plus qu’il est construit en Thaïlande.
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La sélection de motorisations est aussi un problème dans le cas présent avec deux moteurs turbodiesel, un 4-cylindres et un V6. Il s’agit d’un type de moteur qui ne se vend plus en Amérique ; les faire homologuer coûterait encore une fois une fortune difficilement justifiable considérant le volume de ventes possible de l’Everest. Puisqu’il partage sa base avec le Ranger, il serait toujours possible d’utiliser les moteurs nord-américains de la camionnette. Les 4-cylindres de 2,3 litres ou, encore, le V6 de 2,7 litres pourraient très bien faire l’affaire, mais là encore, il faudra quand même faire passer tous les tests à l’Everest.

Il y a une foule de modèles que nous aimerions voir chez nous, mais il y a aussi la question de la stratégie de commercialisation des constructeurs qui veut favoriser des modèles face à d’autres en fonction des marchés. Il ne faut pas oublier que la production de ces véhicules crée des emplois régionaux qui font vivre des économies tout entières. Importer de nouveaux modèles élargit l’offre et peut entraîner une diminution de la production locale. Cela peut sembler marginal, mais les syndicats de l’automobile sont très puissants et influents dans les processus décisionnels des constructeurs.