« Je vous regarde toutes les semaines, et vous dites presque toujours d’attendre avant d’acheter un nouveau véhicule. Je ne suis pas certaine de bien comprendre pourquoi. Il me semble qu’une auto neuve n’a pas de problème comme une vieille voiture.»
- Louise Marchand
Bonjour. Il y a plusieurs raisons qui expliquent notre réticence à recommander, dès la première année, un véhicule de nouvelle génération. Les constructeurs ont beau avoir de longues années d’expérience et exécuter une foule de tests avec leurs véhicules, il y a presque toujours quelques petits, parfois gros, problèmes de conception ou de fabrication.
Dans la très grande majorité des cas, ces accrocs se manifestent au cours de la première année de production. Nous pourrions dire que c’est « le temps que les choses se placent ». Les constructeurs sont bien au fait que faire des milliers d’heures de tests n’est pas nécessairement garant qu’il n’y aura pas de situation fâcheuse une fois le produit sur la ligne d’assemblage. Parfois, c’est aussi une question de vérification de la qualité à la sortie de l’usine qui peut être problématique.
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Laissez-moi vous donner un exemple qui me vient en tête. Le Ford Explorer ST que Samuel a mis à l’essai au début de la saison de RPM était de l’année modèle 2020, la première année de fabrication de cette nouvelle génération d’Explorer. Même si les performances étaient enlevantes, la qualité et le sérieux de la fabrication de l’habitacle laissaient clairement à désirer. C’était particulièrement probant lorsqu’il a touché les buses d’aération qui ne tenaient qu’à un fil.
L’automne dernier, j’ai mis à l’essai la version hybride de cette même génération de l’Explorer, mais cette fois de l’année modèle 2021. Première chose que j’ai regardée : les buses d’aération. Cette fois, elles étaient solidement installées. Il s’agit là d’un exemple parmi des centaines dans toute l’industrie de l’automobile. J’ai pris l’exemple de Ford, ç’aurait très bien pu être n’importe quelle autre fabricant.
Voilà qui touche la fabrication du véhicule, mais il se pourrait aussi que ce soit le cas de la mécanique. L’expérience nous a appris qu’on doit très rarement faire confiance à la ou aux premières années d’une nouvelle motorisation ou d’une nouvelle boîte de vitesses. Encore une fois, les ingénieurs ont beau faire des milliers de tests, le vrai test demeure toujours celui de la vraie vie. Combien de fois avons-nous été impressionnés par le rendement d’une motorisation sur le moment pour enfin nous rendre compte, par exemple, que du mâchefer se retrouvait dans les cylindres après quelques milliers de kilomètres. C’est ce que nous avons vécu avec le 4-cylindres de 2,4 litres turbocompressé de la Subaru Ascent et du duo Legacy/Outback. Subaru a rapidement réglé le problème, à l’intérieur de la première année de production, mais plusieurs propriétaires ont été agacés par la situation, et à juste titre.
Certains diront que nous faisons de l’excès de prudence, mais n’y a-t-il pas un dicton qui dit qu’on n’est jamais trop prudent ? Notre seul objectif consiste à nous assurer que, au moment de l’achat du véhicule convoité, sa fiabilité et la qualité de sa conception soient bien établies. C’est précisément pour cette raison que nous revenons sur les véhicules que nous avions recommandé d’attendre la saison dernière. Un an plus tard, nous sommes en mesure de dire si nous avons confiance au produit pour lequel nous avions des réserves l’an dernier.
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