« J’aimerais votre avis sur l’achat d’une Dodge Challenger R/T 2009 à boîte de vitesses manuelle. Le véhicule affiche 155 000 kilomètres, mais n’a jamais sorti l’hiver. Acheté neuf par le propriétaire actuel, il en demande 18 000 $. Y avait-il des problèmes de fiabilité cette année-là? » — Patrick Forgues
Réponse
Bonjour. Voilà une situation qui pose tout un dilemme. L’idée d’acheter une Challenger de début de production mue par un V8 jumelé à une boîte de vitesses manuelle est quelque chose de très tentant. Tout amateur de « Muscle Cars » aura très certainement un moment de réflexion, sinon d’envie. Cependant, tout comme sa version d’origine dans les années 1970, le Challenger « moderne » n’est pas un monument de fiabilité, et c’était encore pire lors de ses premières années de production.

En 2008, lorsque Dodge est revenue avec le Challenger, le constructeur était probablement très loin de se douter que la même carrosserie serait toujours offerte 16 ans plus tard! Quoi qu’il en soit, lors de son lancement en 2009, le V8 de 5,7 litres « Eagle » était l’une des options les plus attirantes d’autant plus qu’on apposait les légendaires lettres R/T dans la fine calandre. Ce HEMI de 345 pouces cubes proposait une puissance de 372 chevaux avec la boîte automatique, mais 376 chevaux avec la boîte manuelle. Dans les deux cas, le couple était le même à 410 livres-pieds à 4 100 tours/minute. Pour les amateurs de conduite, quoique le SRT8 était complètement fou, le R/T était la version plus logique et décente à prendre.
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Bien que l’esprit du modèle soit respecté, et c’est encore le cas aujourd’hui, les Challenger, comme les Chrysler 300, Dodge Charger et Dodge Magnum, ont toutes connu leur lot de problèmes de fiabilité. La liste est tristement longue. Les accrocs en matière d’électronique sont légion comme le thermostat, les commandes des fenêtres de même que l’instrumentation et l’ordinateur de bord. Il suffit que la voiture ait été « brassée » un peu pour qu’elle vieillisse à la vitesse « grand V ».

En matière de mécanique, la direction est une source de souci avec des bruits étranges à basse vitesse. Les suspensions aux quatre coins souffrent d’usure prématurée tout comme les freins. Pour régler les problèmes de suspensions et de freins, il faut se tourner vers des équipementiers qui offrent des composants de meilleure qualité pour régler ce problème.
Le différentiel arrière peut aussi présenter une fuite, du moins, il s’agit d’une situation fréquemment rapportée par des propriétaires. Sous le capot, il faut surveiller les poussoirs et les plateaux-poussoirs qui pourraient endommager l’arbre à cames. Ces problèmes méritent votre attention, car il est arrivé qu’on doive remplacer le moteur. Une faiblesse dans les écrous du collecteur d’échappement du côté passager est à prévoir en priorité alors que celle du conducteur suivra éventuellement. Dans cette éventualité, un bruit se fera entendre, il y aura une fuite d’échappement et une possible perte de puissance. La liste continue, mais vous comprenez l’idée que ces HEMI ne sont pas les meilleurs.

Il y a une seule bonne nouvelle : l’idée de prendre la boîte manuelle est excellente dans la mesure où les problèmes avec l’automatique ne se comptent plus. C’est déjà ça de réglé.
Pour ce qui est des Challenger à moteur V8, il n’existe malheureusement pas de recette qui nous permet de recommander une année plutôt qu’une autre. Dès que le HEMI se trouve sous le capot, les caprices viennent avec. Pour limiter les risques, on suggère d’y aller pour un modèle le plus récent possible et avec le moins de kilométrage possible. Même s’il est possiblement en très bon état, un 2009 de 155 000 kilomètres ne cadre pas dans la fenêtre de recommandation. Nous vous recommandons de passer votre tour.
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