« Je me débarrasse de ma Ford Focus ST, je suis assis trop bas. Cependant, j’aime conduire, j’aime la performance ; donc je considère l’achat d’un petit VUS qui « en a dedans ». J’hésite entre le Hyundai Kona N et le Mazda CX-30 GT à moteur 2.5T. Quel est le meilleur achat ? » - Étienne Lauzon
Réponse
Bonjour. Vous avez l’œil, les Hyundai Kona N et Mazda CX-30 sont effectivement les deux options dans le segment des petits VUS qui offrent des versions de performance. Bien qu’ils soient tous les deux assez puissants, ils offrent une expérience de conduite et une personnalité complètement différentes. De plus, l’un joue la totale dans l’excès, alors que l’autre reste modeste en n’adoptant qu’une grosse cylindrée.
Le Hyundai Kona N

Hyundai élargit sa gamme de véhicules de performance. On compte sur la Veloster, l’Elantra de même que le Kona dans cette division ; le Kona étant évidemment le seul VUS dans le lot. Il se pointe cette année comme un vent de fraîcheur ; en effet, il y a des années que nous n’avions pas vu un bolide du genre. En réalité, de mémoire, le Dodge Caliber SRT4 a été le dernier à adopter une approche similaire.
La base du Kona est bonne. Toutefois, les ingénieurs ont entièrement revisité les composants mécaniques. Le tout débute avec le moteur, un 4-cylindres de 2,0 litres qui développe une puissance 276 chevaux et produit un couple de 289 livres-pieds. C’est énorme d’autant plus qu’il n’est pas équipé du rouage intégral, le tout va directement au train avant. Hyundai a beau avoir fourni des efforts en introduisant des suspensions adaptatives et un différentiel électronique à glissement limité, l’effet de couple dans la direction demeure majeur à l’accélération. Dans les faits, même s’il l’on peut boucler le 0 à 100 kilomètres/heure sous les 5,5 secondes, il est déséquilibré à l’accélération et en reprises vives. Son plus gros défaut est certainement l’absence d’un rouage intégral qui pourrait mieux gérer toute cette vélocité. Le produit n’est agréable à piloter qu’une fois lancé et dès que l’effet de couple s’est estompé.

Ford heureusement, si l’on reste parcimonieux avec la conduite agressive, le Kona N offre plusieurs qualités très intéressantes comme une direction très bien calibrée, une boîte de vitesses automatique à 8 rapports à double embrayage qui, pour une fois, semble avoir trouvé sa place, et aussi plusieurs modes de conduite. La tenue de route impressionne. Sur ces points, Hyundai à bien fait ses devoirs avec une suite de programmations qui changent complètement la personnalité du N. L’apport des suspensions adaptatives joue pour beaucoup et impressionne dans un véhicule de ce format et de ce prix. Même si le Kona N est un produit fascinant à bien des égards, il manque d’équilibre et demeure un jouet qu’on appréciera surtout l’été. L’excès de puissance sur le train avant rendra l’expérience de conduite hivernale difficile. Même si l’on connaît la mécanique qui équipe le Kona N depuis son introduction dans le Veloster N, en 2019, il n’y a pas suffisamment de littérature pour déterminer sa fiabilité, et, par-dessus tout, il s’agit de sa première année sur le marché. Nous vous suggérons donc d’éviter le Kona N, le CX-30 sera certainement une option plus équilibrée.
Le Mazda CX-30 GT Turbo

Alors que l’approche de Hyundai consiste à donner une personnalité complètement différente au Kona N tant à l’extérieur que sous le capot, chez Mazda, c’est exactement le contraire. Si Hyundai pèche par l’excès, Mazda pèche par la retenue. Le design du CX-30 est très intéressant, mais il n’y a aucune caractéristique majeure qui distingue un CX-30 GT régulier d’un Turbo. On dira qu’il y a quelques accents de noir ici et là, mais on est loin des effets de sol et du déguisement du N. Sur ce point, Mazda aurait dû faire un effort supplémentaire.
Mazda ne s’est pas plus forcée en termes de mécanique. Tout ce qu’elle fait pour donner du mordant au CX-30 Turbo c’est de l’équiper d’un moteur turbocompressé. Ce moteur nous vient directement de son grand frère, le CX-9. Sur notre marché depuis le lancement du modèle, en 2016, il a démontré une très bonne fiabilité. Comme Mazda évolue peu en matière de technologie, le CX-30 turbo partage ses composants moteur/boîte de vitesses avec l’ensemble de la gamme à l’exception du petit CX-3. On retrouve toujours la même boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Il n’y a rien de révolutionnaire sur ce CX-30, mais tout fonctionne à merveille avec un équilibre impressionnant. Il est clair qu’on doit mettre de l’essence à indice d’octane 93 pour extirper les 250 chevaux du moteur, mais, peu importe l’indice d’octane, le couple demeure au-dessus des 300 livres-pieds.

Mazda ne va pas jouer dans les modifications techniques des suspensions et de la direction ; elle ne va pas non plus proposer une collection de modes de conduite excentriques. On se contente de la simplicité. Le rendement du moteur et l’ADN naturel de Mazda pour ce qui est de l’équilibre et du plaisir de conduire font tout le travail.
Conclusion
Même si le CX-30 est moins viscéral en conduite et en technologie, il l’emporte face au Kona N. Sa fiabilité est établie, ses frais d’entretien sont inférieurs, il est passablement moins à risque en termes de prix que le N avec ses toutes ses modifications et, surtout, il est nettement plus équilibré. Dans l’équation, on ne doit pas négliger le fait qu’il est équipé d’un rouage intégral efficace qui rendra sa conduite sur 12 mois nettement plus agréable qu’avec le Kona N, le tout en économisant quelque 2 500 $ à l’achat.
- Hyundai Kona (prix, évaluation, spécifications, essais et actualités)
- Mazda CX-30 (prix, évaluation, spécifications, essais et actualités)
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