« Ce n’est pas empirique ni catégorique, mais j’observe de nouveaux arrivants qui ne semblent pas totalement maîtriser les règlements et les lois de la route au Québec. Il n’est pas rare que je voie des gestes répréhensibles, sinon erratiques, de la part de certaines communautés culturelles. Je me questionne sur la sévérité de l’administration pour l’obtention du permis de conduire du Québec. Donne-t-on notre permis de conduire comme un bonbon? » - Giovanni Marco
Réponse
Bonjour. Il existe des aléas, mais tout d’abord, il faut savoir que les personnes qui ont un permis de conduire et qui désirent vivre au Québec ont une période de « grâce » de 6 mois avant d’être obligées d’avoir le permis du Québec en main. Une fois cette durée écoulée, l’individu est tenu de se procurer le permis de conduire du Québec. Cette réglementation s’applique d’ailleurs à toute personne qui ne résidait pas sur le territoire du Québec. Tous les pays du monde y sont contraints, mais aussi toutes les autres provinces canadiennes. Les personnes qui excèdent les 6 mois, qui n’ont pas l’intention de s’installer officiellement au Québec, les étudiants ou les touristes, par exemple, doivent conserver un permis de conduire valide de leur pays ou de leur province d’origine et posséder un permis de conduire international.
Pour ceux qui s’établissent chez nous, la réglementation n’est pas particulièrement sévère pour ce qui est de la reconnaissance d’un permis de conduire. C’est particulièrement le cas avec les autres provinces canadiennes, les États-Unis et certains pays où l’on procède habituellement à un échange dans les termes suivants : « L’échange permet au titulaire d’un permis délivré dans une province canadienne autre que le Québec, aux États-Unis ou dans un pays ayant signé une entente avec le Québec d’obtenir un permis équivalent du Québec sans avoir à suivre un cours de conduite. Dans certains cas, le titulaire doit réussir des examens de compétence avant de pouvoir échanger son permis. »
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En plus des autres provinces et des États-Unis, il y a une foule de pays avec lesquels le Québec à une entente de réciprocité et une reconnaissance de facto des compétences : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, la Grande-Bretagne (Angleterre, Pays de Galles et Écosse), l’Île de Man, l’Irlande du Nord, le Japon, les Pays-Bas (Hollande et Antilles néerlandaises), la République de Corée (Corée du Sud), la Suisse et Taïwan.
Pour tous les autres pays, il est obligatoire de passer l’examen théorique, de le réussir avec une note minimale de 75 %. Par la suite, le test pratique de la route où il est également requis d’avoir une note de 75 % pour l’obtention du permis. À l’exception des personnes qui ont moins d’un an d’expérience de conduite pour qui les cours seront obligatoires, il n’y a pas d’autres contraintes que de s’acquitter des différents frais. Notez qu’il n’y a pas de limite du nombre d’échecs pour le test théorique, il est donc possible de le faire à répétition jusqu’à le réussir, pour autant que 28 jours passent entre les tentatives.
Si l’on considère que les nouveaux arrivants sans cours obligatoires réussissent habituellement moins bien les examens (réussite de 59 à 63 % en 2019) par comparaison avec les personnes qui ont suivi un cours (réussite de 72 à 75 % en 2019), il est fortement recommandé pour les nouveaux arrivants de se procurer la documentation pour bien comprendre le système routier, mais ce n’est pas obligatoire. La Société de l’assurance automobile du Québec suggère les publications suivantes pour la compréhension de nos réglementations ; on peut se les procurer en ligne ou encore dans la majorité des librairies pour des achats papier.
- Guide de la route (offert gratuitement en version électronique)
- Conduire un véhicule de promenade (offert gratuitement en version électronique)
- Conduire une moto (offert gratuitement en version électronique)
- Carnet d’accès à la route, offert en français et en anglais dans les écoles de conduite reconnues la SAAQ
Donc, est-il compliqué d’obtenir un permis de conduire au Québec? Tous les nouveaux conducteurs sont-ils bons et compétents malgré l’échange du permis ou le passage des examens? Non, certainement pas, mais pas nécessairement plus que les citoyens québécois. Les mesures devraient-elles être plus sévères? Oui, très certainement. Malheureusement, à moins d’un changement radical de la réglementation, c’est la situation dans laquelle nous devons vivre jusqu’à nouvel ordre.