« L’aide assistée au freinage réagit comment face à un orignal ou à un chevreuil ? Peut-elle devenir une aide pour sauver une personne et un animal ? »
- Marco Bornais
Bonjour. La première chose qu’il importe de savoir, c’est qu’il n’y a pas de normes établies dans la conception des programmes d’assistance au freinage ou de freinage automatique d’urgence. Il s’agit là d’une réalité que nous avons expérimentée au cours des dernières années dans le cadre de l’émission RPM.
Presque tous les constructeurs offrent le freinage automatique d’urgence. Dans certains cas, cela fait partie de l’équipement de série, alors que dans d’autres, il s’agit d’une option, habituellement associée à un ensemble d’aides et d’assistances. Fait étonnant, les constructeurs généralistes, pour la plupart, le proposent en équipement de série, alors que, du côté des marques de prestige, on doit payer un supplément pour l’obtenir. C’est aberrant, je sais !
- À LIRE AUSSI: Comment vérifier si le freinage automatique d’urgence fonctionne?
- À LIRE AUSSI: Les freins à activation électrique se répandront, affirme Brembo
Les paramètres varient tout autant. Certaines technologies détectent les voitures, les piétons, les cyclistes, mais rarement de gros animaux. En réalité, seule une poignée de constructeurs ont intégré la faune à cette assistance, Volvo notamment. Advenant la reconnaissance d’un animal comme un chevreuil ou un orignal, selon la distance, le système devrait reconnaître le cervidé. Par contre, les paramètres d’utilisation doivent être respectés. Par exemple, l’animal doit être détecté, apparaître assez clairement, il doit y avoir une certaine distance entre l’animal et la voiture et, surtout, une distance suffisante pour assurer le freinage. Par exemple, si un chevreuil suicidaire saute devant le véhicule a seulement quelques pieds, comme c’est souvent le cas, aucun système ne pourra freiner à temps.
Dans le cas des piétons, encore une fois, il y a une variation. Ordinairement, le système de détection de piétons est intégré à la majorité des véhicules neufs. La détection ne signifie pas nécessairement qu’une assistance au freinage vient avec, il faut en être conscient. Outre quelques exceptions, avec le freinage automatique d’urgence, les piétons sont inclus dans l’équation. Ils seront détectés par une caméra ou des radars intégrés au pare-chocs. Encore une fois, il y a une importante variation sur les paramètres en fonction du constructeur. D’une manière générale, la détection peut se faire à des vitesses basses pour simuler une conduite urbaine. Le système fonctionnera aussi entre deux vitesses selon le fabricant. Par exemple entre 4 et 85 kilomètres/heure ou entre 0 et 120 kilomètres/heure et ainsi de suite... Là encore : aucune norme gouvernementale établie, c’est à la discrétion des constructeurs d’automobiles. Si la programmation fonctionne bien, le véhicule devrait être en mesure d’assurer un freinage sans collision avec le piéton.
Comme on s’en doute, avec les évolutions et les nouvelles technologies, les systèmes de détection de piétons/cyclistes/voitures/animaux progressent très rapidement. L’autonomisation des véhicules met d’ailleurs la détection au centre des problèmes de sécurité à régler. Plusieurs autres innovations dont la technologie Lidar, les caméras 3D et une multitude d’autres programmes de recherche améliorent grandement la possibilité de détecter des obstacles.
Il y a toutefois une chose sur laquelle tous les constructeurs s’entendent : le freinage automatique d’urgence est une aide, une assistance qui ne doit pas remplacer la vigilance du conducteur. Toute personne derrière le volant demeure responsable de sa conduite. Comme nous l’avons démontré à plusieurs reprises à RPM, ce ne sont vraiment pas des technologies parfaites. On doit les considérer comme étant un filet de sécurité de plus sans totalement s’y fier. La prudence du conducteur demeure le principal élément de sécurité dans une voiture.
POURRAIT VOUS INTÉRESSER
VIDÉO: Pourquoi mon système de freinage d'urgence automatique ne fonctionne plus?