Le prix des véhicules d’occasion est en hausse depuis la fin de 2014 et cela devrait continuer pour l’année 2016. Le phénomène revient chaque fois que le dollar canadien est en baisse.
Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?
Pour expliquer cette hausse de prix, il faut d’abord retourner en arrière aux années 2008 à 2010 qui représente la dernière crise économique. Les ventes d’automobiles spécialement aux États-Unis ont été très faibles durant cette période, certains constructeurs ont cessé d’offrir la location. On se retrouve avec beaucoup moins de véhicules d’occasion sur le marché quelques années plus tard. Il y a donc dans des segments de véhicules populaires aux États-Unis (VUS et camions) en véritable pénurie depuis la fin de 2014. Ajouter à cela un dollar canadien qui vaut à peine 70 cents US et vous avez tous les ingrédients pour un cocktail explosif.
Les Américains envahissent le Canada
En 2015, les Américains ont acheté plus de 200 000 véhicules dans les encans canadiens et ont payé un fort prix pour repartir avec la marchandise. Si les propriétaires d’encans sont heureux, les marchands de véhicules d’occasion le sont moins. Pour tenter de décourager les acheteurs américains, les encans ont commencé à augmenter le prix pour rendre l’achat moins intéressant. Ce qui veut dire que le prix à payer à la source est de plus en plus élevé. Jusqu’à maintenant, cela ne semble pas avoir ralenti les ardeurs. Les acheteurs américains n’ont pas de problème à payer le plein prix, ils revendent le même prix en devise américaine et font un juteux 30 % de profit au passage. Pour obtenir un inventaire intéressant, les marchands de véhicules d’occasion du Québec doivent donc débourser davantage et la facture est ensuite refilée aux consommateurs.
Combien de temps cela va durer ?
Selon plusieurs économistes, il faudra prendre notre mal en patience. Les Américains qui prennent du temps à se remettre de la crise sont encore inquiets au sujet de leur avenir à court terme. Cela se traduit par une diminution des dépenses. Avec un pouvoir d’achat diminué, le véhicule d’occasion devient une solution pour plus de 60 % des acheteurs. On estime qu’il va y avoir de la demande pour encore trois ou quatre ans. Ajouter à cela que la demande est aussi très forte au Québec pour essentiellement les mêmes raisons. Selon l’AMVOQ (L’Association des Marchands de Véhicules d’Occasion du Québec), il se vend au Québec chaque année plus de 700 000 véhicules d’occasions contre environ 450 000 véhicules neufs. Tant et aussi longtemps que la demande sera forte des deux côtés de la frontière et que notre dollar sera bas, le prix des véhicules d’occasion sera élevé.
Une consolation tout de même
La seule consolation dans cette histoire : tous les véhicules ne sont pas touchés de manière identique. La hausse de prix affecte les segments de marché qui fonctionnent bien comme les voitures compactes, les camionnettes, les VUS et les voitures de luxe. Il y a une constante pénurie de ces modèles aux États-Unis doublés d’une forte demande. Prenez donc le temps de bien regarder vos besoins, sortez des sentiers battus où vous trouverez peut-être une meilleure affaire et magasinez.