Si vous prenez le temps d’observer le parc automobile actuel, vous vous rendrez rapidement compte du nombre de véhicules Tesla qui roulent actuellement sur les routes du Québec. En effet, la quantité de Model 3, habituellement de couleur blanche ou noire, actuellement en circulation chez nous est criant, à un point tel qu’on se demande comment les autres constructeurs répliqueront à cet engouement. Voici une courte analyse du sujet.
Pour mettre les choses en perspective, le constructeur californien de véhicules électriques a vendu plus de 210 000 exemplaires de sa Model 3 aux États-Unis et au Canada en 2020. Ce chiffre se rapproche des quelque 300 000 Honda Civic commercialisées sur le même territoire et durant la même période.
Le phénomène ne semble pas vouloir ralentir non plus, car au moment d’écrire ces lignes, Tesla a déjà commercialisé plus de 1 million de véhicules à l’échelle mondiale.
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Comparons maintenant ces chiffres avec les autres véhicules électriques du marché. La Chevrolet Bolt EV, une concurrente directe à la Model 3 Standard Range Plus en matière d’autonomie et de prix, s’est vendue à seulement 25 000 exemplaires. La Nissan LEAF ? Un peu plus de 11 000 seulement.
En outre, bien que le Ford Mustang Mach-E démarre du bon pied avec déjà près de 10 000 exemplaires vendus sur notre continent, il est encore loin des performances de vente de son principal concurrent de Tesla, le Model Y, qui se vend, en moyenne, à environ 10 000 exemplaires par mois !
Selon toute vraisemblance, Tesla a créé tout un engouement avec ses véhicules électriques, même si certaines déclinaisons affichent un prix élevé, et si de sérieux problèmes de conception ont été observés du côté des Model 3 et Model Y. Et n’oublions surtout pas un service après-vente parfois inconstant avec un accès nébuleux à certaines pièces de rechange.
Mais tout cela ne semble pas ralentir l’entreprise d’Elon Musk, ni affecter le taux de satisfaction de sa clientèle comme le démontrent les plus récentes statistiques sur le sujet. Autrement dit, les consommateurs nord-américains sont en amour avec Tesla, et ce, malgré ses imperfections.
Maintenant, pourquoi tout cela est-il important ? À une époque où nous nous tournons vers un monde électrifié et où les grands constructeurs d’automobiles larguent leurs nouveaux modèles, ils devront, en plus de devoir relever tous les défis auxquels ils font face, tenter de renverser la machine Tesla. Et ce ne sera pas facile.
Lors d’un récent essai à bord du Ford Mustang Mach-E, un véhicule qui se vend sensiblement le même prix qu’un Tesla Model Y Long Range, j’ai été charmé par ses avancements technologiques et ses performances, mais j’en suis venu à la conclusion que ce véhicule ne fait rien de nécessairement mieux qu’une Tesla, si ce n’est d’un design accrocheur et un écusson attrayant. Même qu’à prix égal, un Model Y offre une plus grande autonomie, un réseau de recharge mieux implanté et un degré de polyvalence beaucoup plus élevé.
Si l’industrie de l’automobile veut détrôner Tesla, il faudra d’abord qu’elle commence par la prendre au sérieux et d’arrêter d’agir comme si elle n’existait pas. Et surtout, de commercialiser des véhicules qui la talonnent sur tous les points, tant sur le plan du prix, de la technologie et, surtout, de l’expérience d’achat, élément qui a permis à Tesla de prendre l’avance en cette ère pandémique grâce à son modèle d’affaires en ligne. Avant que tout cela ne se produise, attendez-vous à voir une Tesla à tous les coins de rue.
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