Elon Musk et ses entreprises, Tesla, SpaceX et X sont actuellement indissociables. Musk est actuellement l’homme le plus riche de la terre et on sait tous que le président Trump, un criminel reconnu, le déifie pour son génie industriel, mais aussi pour sa fortune en milliards. Ils s’aiment.
Musk a très bien compris comment la joute politique fonctionne avec un homme narcissique comme Trump. Le système très laxiste des États-Unis en matière de financement des partis et des campagnes permet de se mettre le nez dans l’agenda de la politique américaine sans trop de difficulté. Mettez les millions nécessaires sur la table. On ne compte plus les regroupements qui ont un accès direct aux présidences pour faire leur lobby et influencer les politiques. Pensez aux pouvoirs extraordinaires d’associations comme la National Rifle Association (NRA) pour comprendre pourquoi aucun président n’a encore légiféré, un tant soit peu, sur les armes à feu aux États-Unis, malgré les nombreuses tueries.

Qu’est-ce que Musk a compris en 2024? Mettre 152 millions dans les coffres de la campagne de Trump lui donne un accès direct aux décisions que pourrait prendre Trump durant sa présidence. D’ailleurs, c’est étonnant comme Trump s’est soudainement mis à vanter les vertus des Tesla après avoir reçu ses premiers chèques de Musk. Il s’est même fait prendre en photo avec un Cybertruck. C’est inédit puisque Trump a toujours dénigré l’électrification des transports et pousse encore plus dans le leitmotiv « Drill Baby Drill » si cher à certains états.
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D’ailleurs, dès son premier jour, il a, par décret, dit avoir annulé le « mandat » des véhicules électriques alors que dans les faits, il n’en existait pas vraiment. C’était plutôt des objectifs de réduction des émissions polluantes qui sont visées. Un bel exemple de vérité alternative.
Jusque-là, même si je trouve le tout éthiquement discutable, c’est le système politique américain, c’est leur problème s’ils acceptent qu’un homme puisse s’acheter un accès à la présidence. Ça ne nous concerne pas. Du moins, ça ne nous concernait pas. Je parle au passé puisque maintenant, nous sommes tous très concernés par ce qui se passe à la Maison-Blanche.

Une première
Si l’on fait exception des U-Boat allemands durant la deuxième guerre mondiale, pour la première fois depuis la fondation du Canada en 1867, nous avons une menace existentielle extérieure qui veut prendre le contrôle de notre territoire. On ne parle pas encore d’invasion ou de guerre, mais bien d’utiliser la force économique pour nous forcer à courber l’échine devant Trump avec des tarifs de 25 % sur pratiquement toutes les importations canadiennes aux États-Unis. De son propre aveu, il veut faire pression pour que le Canada devienne le 51e état de la confédération. On ne peut pas se laisser faire économiquement et l’on doit prendre position dans nos choix d’achats, que ce soit pour notre quotidien ou nos véhicules.
Je sais très bien que le processus d’intégration du Canada au sein des É.-U., ne serait pas une mince affaire, si elle doit se faire. Autant au Canada qu’aux États-Unis, il y a des lois, des règles, des constitutions qui viennent complexifier la notion même d’une « fusion » entre les deux nations. Même la durée totale de 4 ans de la deuxième présidence de Trump ne sera pas assez longue pour passer à travers toutes les barrières politiques. Mais juste le fait de vouloir le faire par une force ou une autre en dit long.
Se positionner comme citoyen
On ne peut certainement pas dire aux gens quoi acheter, mais on peut certainement contribuer à la conscientisation et les impacts que nos choix ont sur notre indépendance économique. Pour le moment, le Canada n’intègre pas les véhicules passagers légers dans la liste des produits qui seront taxés en réponse immédiate à la tarification américaine. Dans un second jet de tarifications canadiennes, il est écrit que l’automobile sera ajoutée à la liste. On parle de centaines de milliers de véhicules qui pourraient être tarifés en réponse à l’attaque tarifaire américaine, y compris les électriques. Les automobiles semblent entrer dans la deuxième vague, celle qui totalise 125 milliards de dollars. Pour le Canada, cet aspect est particulièrement délicat en raison du grand nombre de pièces automobiles qui viennent du Canada et qui peuvent passer la frontière à plusieurs reprises. Dans cette optique, le gouvernement du Canada devra être très vigilant.
Comme citoyen, ces véhicules nous couteront passablement plus cher. Les principales marques sont, bien évidemment, les trois grands Américains GM, Ford et Stellantis. D’autres sont aussi sur la liste comme Tesla, Honda, Subaru, Toyota, Mercedes-Benz, BMW, Hyundai, Kia et d’autres qui produisent tous des véhicules aux États-Unis. Évidemment, la tarification punitive ne touche que les produits assemblés aux États-Unis, pas la gamme au complet. Naturellement, les consommateurs canadiens, devant une forte hausse des prix, se tourneront vers d’autres marques ou modèles qui ne sont pas sous la pression d’une tarification.
D’ailleurs, il y a quelques modèles de ces constructeurs qui sont assemblés au Canada, on doit donc le prendre en considération. Dans cette liste, on compte sur le Dodge Charger, les Chrysler Pacifica/Grand Caravan, le Chevrolet Silverado, la Honda Civic, le Honda CR-V, le Toyota RAV4, le Lexus NX et le Lexus RX. Encore là, plusieurs composants de ces produits passent plusieurs fois la frontière et pourront être partiellement taxés. Donc, même les véhicules assemblés au Canada verront une hausse de leur prix.

Et plus particulièrement Tesla et Musk
Peut-être qu’en ce moment, vous vous demandez pourquoi je vise aussi frontalement Elon Musk. Elon Musk fait partie de l’administration de Donald J. Trump en tant que responsable du Département de l’efficacité gouvernementale, le fameux DOGE (Department of Governmental Efficiency). Il est aussi l’un de ses plus proches conseillers sur toutes les politiques du pays, dont l’imposition de la tarification de 25 % ou plus, contre le Canada. Musk est l’une des plus importantes figures de la présidence #2 de Trump, un homme qui, je le rappelle, veut annexer le Canada.
Plusieurs vont dire qu’il n’est pas pire que des constructeurs automobiles qui ont donné 1 million pour l’investiture de Trump. Le problème, on ne parle pas de corporations comme Toyota, GM, Ford, Stellantis et Hyundai, mais bien d’un individu, d’un civil. Elon Musk est Tesla, Tesla est Elon Musk. Elon Musk est une partie de l’administration Trump. Trump veut de manière belliqueuse intégrer, par la force économique, le Canada dans les États-Unis. Musk, en étant dans ce gouvernement, endosse donc cette idée.
Il ne s’agit pas uniquement d’une manifestation pro-Canada ou pro-Québec, mais bien prodémocratie et prosouveraineté étatique pour une nation indépendante. Je parle autant pour la menace contre le Canada que les intimidations concernant le Groenland, Panama ou encore les menaces tarifaires dévoilées au grand jour contre l’Europe. Il est inacceptable en fonction de toutes les règles internationales que Trump, ou ses secrétaires aient simplement l’idée de vouloir faire ces actions. Sinon, quelle est la réelle différence entre Trump, Xi ou Poutine, deux autres personnages expansionnistes?
Ses véritables couleurs
Musk a contourné grand nombre de règles dans sa vie sous les raisons de son incroyable pouvoir économique. Dans une interminable liste, on peut penser à son attitude durant la COVID ou encore les nombreux problèmes environnementaux de l’usine en Allemagne. Même une collection de commentaires dignes du Klu Klux Klan sur X avec des propos haineux envers les communautés juives, LGBTQ, de personnes de couleurs, d’immigrants et entre autres, de politiciens. Dans cette longue liste, on peut même ajouter son salut nazi lors de l’investiture de Trump à Washington. En gros, on peut dire que Musk n’a que peu d’égard envers les règles, les institutions et les autres.
On boycotte ou pas?
Si vous êtes déjà propriétaire d’un produit Tesla, c’est une chose. Cependant, à la lumière de tout ce qui s’annonce à la Maison-Blanche, avec l’appui d’Elon Musk, que l’on soit d’accord ou pas avec l’idée d’être intégré dans les États-Unis, est-il normal, éthique que l’on continue d’encourager un homme qui « travaille » pour un président qui veut annexer par la force économique notre pays? Est-il encore acceptable en tant que Canadien de commander ou d’acheter une Tesla aujourd’hui? Je vise particulièrement Tesla en raison de Musk qui est devenue un symbole erratique de cette administration, mais la question peut aussi se poser pour les autres produits assemblés aux États-Unis. Nous devons nous tenir debout, la tête haute et fièrement en boycottant ces produits. Les Américains veulent « America First » et bien nous, nous pouvons dire « USA, not anymore ».
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