Janvier a officiellement lancé 2023 ; et qui dit début d’année dit Salon International de l’Auto de Montréal (SIAM). Le nombre de constructeurs présents au SIAM a sensiblement baissé au cours de la dernière décennie ; il semble donc que la pandémie lui ait donné un autre coup dur. Après deux ans d’absence en raison de la COVID, on croyait que le SIAM serait de retour en force, mais on s’aperçoit que la pandémie a plutôt accéléré le déclin des Salons de l’auto, y compris celui de Montréal.
Fini l’époque des trois étages remplis du Palais des congrès, l’événement n’occupera cette année que le niveau 2. Selon les dirigeants, le SIAM 2023 représente certes une exposition à plus petite échelle, mais l’objectif demeure le même, soit mettre en lumière les dernières avancées technologiques, intégrer des véhicules électriques à même le parcours du Salon et présenter des attractions spéciales qui méritent une visite.
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Plus d’absences que de présences
Avec quelques retraits importants, dont Stellantis récemment, il est plus simple d’énumérer les marques présentes que celles qui ont boudé le rendez-vous. Du côté des généralistes, seules GM, Toyota/Lexus, Nissan, Subaru, Kia, Hyundai, Genesis, MINI, Tesla et la nouvelle vietnamienne VinFast seront présentes. Les grandes marques absentes sont donc Dodge, Chrysler, Ram, Jeep, Honda, Mazda, Volkswagen, Ford, Mitsubishi et presque toutes les marques de luxe.
Les amateurs d’exotiques pourront au moins contempler les modèles de Ferrari, de Lamborghini, de Rolls-Royce et de Porsche. L’attraction principale sera la collection de voitures de Luc Poirier, mais on demeure dans l’exotique.
À un prix d’entrée de 18 $ pour les adultes, de 15 $ pour les étudiants et les personnes âgées et de 8 $ pour les enfants, certains trouveront que c'est cher payé pour l’événement, surtout qu’il faut ajouter les frais de déplacement, les repas et le stationnement.

Est-ce la fin des salons de l’auto?
Pour les journalistes automobiles du Québec, janvier démarrait sur les chapeaux de roues chaque année avec, tour à tour dans la même semaine, les Salons de l’auto de Detroit et de Montréal. Puis les salons ont commencé à perdre de leur lustre au cours de la dernière décennie avec un nombre croissant de marques absentes et des Salons de moins en moins éclatants.
Les grands Salons mondiaux, pour la plupart, ne sont qu’une pâle imitation de ce qu’ils étaient. Genève a même été rayé de la carte ; il ne reste à toutes fins utiles que le Salon de Los Angeles qui demeure pertinent.
On peut aussi blâmer les problèmes d’approvisionnement des constructeurs et le manque d’inventaire. Cependant, dans les faits, la pandémie n’a fait qu’accélérer le processus en démontrant clairement que, à notre époque, les Salons ne sont plus une nécessité pour vendre des véhicules. De nos jours, les nouveautés déferlent mois après mois et les amateurs peuvent tout découvrir au quotidien grâce aux médias numériques et aux réseaux sociaux. Il faut aussi savoir que, pour les constructeurs, une présence aux divers Salons représentait des sommes d’argent astronomiques. Les constructeurs peuvent maintenant réinvestir cet argent ailleurs.
Malheureusement, les Salons sont en partie responsables de leur sort. Ils n’ont pas su s’adapter aux nouvelles réalités en continuant d’exiger des sommes exorbitantes aux constructeurs et aux exposants. Certains constructeurs ont également mentionné au fil des années l’intransigeance et le manque de souplesse des dirigeants des Salons. C’est dommage, car les Salons conservent tout de même un avantage indéniable : celui de permettre aux consommateurs de voir physiquement de nombreux véhicules lors du même événement et de pouvoir les comparer. Le défi consistait à s’adapter au changement, à se renouveler et à miser sur les avantages d’un tel événement.
Le Salon International de l’Auto de Montréal se déroulera du 20 au 29 janvier. Afin de profiter d’une économie intéressante, je vous suggère de vous procurer vos billets en prévente, jusqu’au 6 janvier.