Vous êtes sur le point de vous procurer un nouveau véhicule et vous êtes enthousiaste car il offre un régulateur de vitesse adaptatif de série ? Sachez que vous pourriez bien faire comme plusieurs conducteurs et simplement désactiver sa fonction adaptative. Il semble que ce système ne remplit pas ses promesses, voici pourquoi.
J’ai récemment publié un texte qui mentionnait que plusieurs propriétaires ne connaissent pas toutes les technologies de leur véhicule ou les désactivent. Nous vous avons demandé sur notre page Facebook quelles technologies vous appréciez le moins, et le régulateur de vitesse adaptatif (ou ACC pour Adaptative Cruise Control), est sorti grand gagnant des systèmes le plus dérangeants.
Vous connaissez sans aucun doute le fonctionnement d’un régulateur de vitesse, cette technologie existe depuis des lunes. Les constructeurs l’ont amélioré au cours des dernières décennies et lui ont greffé une fonction adaptative. Plutôt que de devoir freiner et désactiver le système dès que vous rattrapez un autre véhicule, un capteur installé à l’avant scrute la voie et pourra vous ralentir automatiquement si jamais un véhicule se retrouve devant vous.
En théorie, c’est excellent, mais, dans les faits, ces systèmes ne réussissent pas à émuler aussi bien la conduite humaine, ce qui entraîne beaucoup de frustration. C’est surtout le système de mesure de la distance qui est fautif.
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Un système trop prudent
Dans un premier temps, tous les régulateurs de vitesse adaptatifs disposent d’une fonction qui permet de moduler la distance que vous voulez conserver avec le véhicule qui vous précède. Le problème, c’est que même la distance la plus courte laisse un écart trop grand, alors les autres mesures sont totalement inutiles, elles ne font qu’empirer le problème.
Si vous circulez dans la voie de droite et que vous approchez d’un véhicule, le système a tendance à capter de loin le véhicule devant et vous faire ralentir même s’il reste une bonne distance. Pour éviter ceci, il faut donc migrer rapidement et prématurément dans la voie de gauche. Vous aurez donc l’impression de monopoliser la voie de gauche inutilement puisqu’il demeure un trop grand écart avant que l’on commence réellement à doubler l’autre véhicule. Sans le système, j’aurais circulé beaucoup plus longtemps à droite avant de débuter mon dépassement.
Dans le trafic un peu plus dense, c’est le même constat. L’espace laissé est tellement grand que les conducteurs s’enfilent souvent entre vous et le véhicule qui vous précède, forçant le système à freiner votre véhicule pour conserver l’espace programmé initialement. C’est désagréable, les conducteurs derrière vous croient que vous ne savez pas conduire. On se retrouve donc à appuyer sur l’accélérateur – et ainsi contrecarrer le régulateur de vitesse adaptatif – afin de maintenant une distance normale pour démontrer qu’on est bien engagé dans la circulation.
Ces systèmes détectent aussi très mal certaines situations. Vous êtes dans la voie de droite et vous apprêtez à changer de voie pour dépasser. Un véhicule vous dépasse par la gauche, et vous voulez enfiler rapidement dernière, ce faisant, vous vous retrouverez trop proche et le système mettra les feins pour retrouver subitement une distance sécuritaire au lieu de comprendre que le véhicule qui vient de vous dépasser s’éloignera graduellement et que vous vous retrouverez donc avec une distance suffisante. Un conducteur laisse constamment et consciemment certaines choses se produire anticipant les mouvements, ce n’est pas le cas de ces systèmes, du moins, pas aussi efficacement.
Brefs, les régulateurs de vitesse adaptatifs engendrent plusieurs situations frustrantes pour les conducteurs, ce n’est pas pour rien que plusieurs les désactivent. Ils ne réussissent pas bien à émuler toutes les subtilités de la conduite. Qui plus est, dans bien des occasions, la fonction adaptative se désactivera par elle-même dès que le capteur sera obstrué, notamment dans la neige ou la pluie.
Voilà pourquoi il est difficile de croire en la cohabitation des voitures autonomes et des conducteurs, du moins, dans l’état actuel des choses.
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