Je m’entretenais l’autre jour avec un concessionnaire Chrysler, Dodge, Jeep et Ram de la grande région de Montréal et il me disait que les temps étaient durs. Dans les dernières années, selon lui, Stellantis a retiré du marché la majorité des modèles qui aidaient les concessionnaires à écouler du volume. On n’a qu’à penser au Ram 1500 Classic, dont l’abandon laisse de côté près de 50 % des consommateurs de Ram.
Après 2020, il y a aussi eu l’abandon de Dodge Grand Caravan, remplacée par la Chrysler Grand Caravan. Celle-ci se veut une version d’entrée de gamme de la Chrylser Pacifica. Mais honnêtement, c’est comme si Stellantis ne voulait pas en vendre : son prix est tellement élevé qu’elle devient inintéressante, sauf en cas de rabais massif. Comme si ce n’était pas assez, la Chrysler Voyager, l’équivalent étatsunien de la Chrysler Grand Caravan, a été réservée aux flottes depuis 2022, avant de revenir inexplicablement sur le marché étatsunien pour 2025.
Une marque à un seul modèle
C’est donc dire maintenant que la marque Chrysler ne vend qu’un seul modèle, sous trois noms différents : Grand Caravan, Pacifica et Voyager. De plus, les fourgonnettes accumulent de l’âge, car elles ont été développées il y a plus de 8 ans, sans grands changements depuis. Malgré tout, il s’en vend environ 9000 au Canada et 120 000 aux États-Unis, des chiffres qui demeurent acceptables, même s’ils sont loin de ce qu’ils ont déjà été.
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En tant qu’amateur de fourgonnette, je ne me plaindrai jamais qu’un constructeur leur accorde de l’importance. Mais est-ce suffisant pour conserver une marque vivante? J’en doute. Rajoutez à ça la situation difficile dans laquelle est prise Stellantis et c’est facile de conclure qu’un peu de ménage serait une solution pour ramener l’énorme paquebot dans le droit chemin.
Conséquemment, je m’attendais à ce que Stellantis annonce tôt ou tard la mort de la marque Chrysler pour que son unique modèle soit rapatrié ailleurs, par exemple chez Dodge.
Mais non! Pas si vite!
Il semble néanmoins que la marque Chrysler est en train de renaitre de ses cendres, pour une énième fois. L’été dernier, on a annoncé qu’un VUS électrique d’assez grande taille, qui ne serait pas basé sur le concept Airflow pourtant si prometteur, allait être présenté. De plus, Chrysler a confirmé la semaine dernière, par la voix de sa PDG Christine Feuell, qu’une fourgonnette électrique allait être commercialisée d’ici quelques années pour joindre la Pacifica à essence.
Mais ces annonces, aussi rafraichissantes soient-elles, serviront-elles réellement Chrysler au point de la sortir de son marasme? Le VUS intermédiaire électrique Chrysler promis ne sera pas abordable, si l’on se fie au Jeep Wagoneer S sur lequel il sera vraisemblablement basé. Ce dernier a un prix de base au Canada de près de 93 000 $. Si on sort les chiffres de vente de VUS électriques d’environ 90 000 $, on est à moins de 1000 véhicules par modèle par année au Québec. Ce n’est pas exactement ce qui relance une marque.
Dans le même ordre d’idée, on s’entend pour dire que la future fourgonnette électrique de Chrysler ne sera pas donnée. Si le prix actuel d’une Chrysler Pacifica à essence commence à 55 000 $ et que la fourgonnette électrique Volkswagen ID.Buzz se vend à compter de 80 610 $, je ne serais même pas surpris qu’une fourgonnette électrique de Chrysler, dans une version tout équipée, avec une batterie de bonne capacité et avec la stratégie de prix démesurés de Stellantis soit affichée à plus de 100 000 $. Ce n’est pas une manière de remplir les salles d’exposition des concessionnaires.
Pourquoi Chrysler n’offre-t-elle pas un VUS compact? Il s’en est vendu environ 100 000 l’an dernier au Québec. Ce n’est pas d’hier que c’est le segment le plus populaire sur presque tous les marchés, un segment dans lequel tout le monde cherche à obtenir sa part du gâteau. L’absence de Chrysler ressemble à de l’aveuglement volontaire, et c’est une orientation que je ne comprendrai jamais.
De l’espoir, mais aussi du désespoir
Donc oui, Stellantis souhaite bien qu’on croie qu’elle n’a pas levé son drapeau blanc avec Chrysler, mais ça va prendre plus que des annonces pour nous convaincre. Encore faut-il que les véhicules aboutissent un jour, et que ces véhicules soient réellement attrayants pour les consommateurs.
Ces réflexions nous rappellent une chose : nous sommes en train de vivre une période difficile qui laissera des traces indélébiles sur un grand nombre de constructeurs automobiles. Et mon petit doigt me dit que Chrysler mangera une volée si Stellantis ne lui accorde pas plus d’importance.
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