La familiale, cette voiture que tout le monde veut, mais que personne n’achète

Il y a quelques mois, j’ai publié un article sur la Volkswagen ID.7 Tourer, cette déclinaison familiale de la berline électrique ID.7 qui foulera nos routes quelque part en 2025. Bien que la version familiale ne sera jamais commercialisée ici, j’ai choisi sciemment d’écrire l’article parce que je suis un amateur de familiales et que je ne manque pas une occasion de montrer les véhicules intéressants que nous n’avons pas la chance de pouvoir magasiner.

Chaque fois, les réactions sont bonnes. Les internautes louangent le style des familiales, lequel est souvent davantage apprécié que celui des berlines desquelles elles dérivent. Puis, il y a toujours quelques personnes qui font l’éloge des capacités augmentées en matière de chargement, ou encore de la facilité à installer un support de toit, sans compromettre le comportement routier qui demeure supérieur à celui d’un VUS vendu au même prix.

Ma maigre contribution

J’ai moi-même été propriétaire d’une familiale, il y a plus 10 ans. Une Audi A4 Avant à moteur 2,0 litres turbocompressé de l’année 2008, la dernière année de commercialisation de la génération appelée B7. C’était en plus la dernière année de commercialisation de la boite manuelle à 6 rapports pour la familiale, puisque la génération B8 qui est arrivée pour 2009 mettait une croix sur la manuelle (pour la familiale) pour ne proposer que l’automatique à 6 rapports Tiptronic.

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Que j’ai aimé cette voiture! Polyvalente, luxueuse, confortable, mais aussi sportive et performante, en toutes conditions. Pour moi, elle mariait le meilleur de deux mondes, soit la polyvalence et l’agrément de conduite. En un peu plus de 3 ans, j’avais ajouté 110 000 kilomètres à son compteur, sans grand problème de fiabilité, hormis une bobine d’allumage, un trouble fréquent de ces 2,0-litres turbocompressés.

En 2015, j’ai voulu la remplacer par une autre familiale. Hélas, j’ai abandonné l’idée parce qu’un autre critère a pris toute la place : celui de posséder une voiture manuelle à rouage intégral. Aucune familiale ne permettait ce combo.

L’intention rarement concrétisée

L’engouement des automobilistes semble néanmoins bien réel pour les familiales. C’est particulièrement le cas au Québec. Volkswagen Canada avait même, en 2019, comploté pour s’approprier le plus de Golf SportWagen et de Golf Alltrack possible afin de répondre à la demande grandissante, causée par l’annonce de l’abandon des modèles. Sans doute que la formule pratique, bien conçue, avec une fiabilité raisonnable et des coûts de possession relativement faibles y est pour quelque chose.

Aujourd’hui, c’est une autre paire de manches. Au moment d’écrire ces lignes, quel modèle de familiale se vend réellement bien, mis à part la Subaru Outback (4055 ventes au Québec en 2023)? Certainement pas l’Audi A4 allroad ni l’encore plus rare Audi A6 allroad. Pour vous donner une idée, au Québec l’an dernier, seulement 153 Audi A6, incluant la berline, l’allroad et la surpuissante RS6, ont trouvé preneur selon Automedia.ca. On est loin du succès. Les ventes ne sont pas plus réjouissantes chez Volvo, où moins de 200 V60 — régulière ou Cross Country — ont été vendues l’an dernier, sans parler des 58 V90 Cross Country.

Certes, le prix élevé de ces marques luxueuses y est surement pour quelque chose. D’un autre côté, elles n’ont pas de difficulté à vendre des VUS compacts équivalents. Toutes proportions gardées, ces derniers se vendent de 5 à 10 fois plus que les familiales comparables, prouvant une fois de plus mon point.

On se rend bien compte que, malgré les vertus encensées sur les réseaux sociaux et l’unicité qu’elles dégagent, les familiales sont maintenant reléguées aux oubliettes. Honnêtement, je comprends très bien les constructeurs d’automobiles de les abandonner, compte tenu des chiffres marginaux de vente sur notre marché. Ce ne sont d’ailleurs pas eux qu’il faut blâmer pour leur abandon, mais bien les consommateurs qui ne les achètent pas… hélas!

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