Investir dans la réparation de son véhicule pour le conserver ou le remplacer par un neuf?

Depuis un peu plus d’un an, il y a de plus en plus de gens de mon entourage et du public qui m’interpellent non pas sur une recommandation d’achat, mais bien plutôt sur un dilemme intéressant : investir quelques milliers de dollars dans la réparation de leur véhicule de plus de 5 ans pour en prolonger la vie ou le remplacer par un neuf.

Il n’est jamais très motivant d’investir de l’argent dans un véhicule qu’on possède depuis plusieurs années, et l’idée de repartir en lune de miel avec un récent modèle peut-être très tentante. C’est l’aspect émotionnel qui entre ici en jeu, mais émotions et bonnes décisions financières, très souvent, ne font pas bon ménage.

C’est le cas d’une amie qui doit investir environ 8 000 $ dans son Ford -150 F 2017, dont l’extérieur est encore en très bon état, et qui a toujours démontré une bonne fiabilité. Certes, le déboursé pour mettre à jour des composants de suspension et changer la chaîne d’entraînement du moteur peut être important ; mais combien lui coûterait une camionnette pleine grandeur neuve?

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À titre d’exemple, en utilisant le configurateur de Ford Canada, un F-150 Lariat 2024 à moteur V6 Ecoboost de 3,5 litres coutera, sans options, environ 83 000 $. Ça représente un paiement mensuel de 1 386 $ par mois pour un terme de 72 mois et un taux d’intérêt de 5,99 %, y compris les frais et les rabais en vigueur actuellement. On comprend rapidement qu’il ne faudra que quelques mois de mensualité pour absorber le montant des réparations.

Quelle a été l’expérience de possession?

D’autres questions se posent avant de penser remplacer un véhicule. Dans quel état mécanique le véhicule se trouve-t-il? Quel a été son niveau de fiabilité? Si le véhicule s’est révélé très problématique au fil des années et nécessite que vous deviez investir encore et encore dans le futur, l’idée de le remplacer peut être une option intéressante si vous sentez qu’il deviendra un problème sans fin. Il faut toutefois avouer que ce scénario est assez rare. Il faut aussi savoir qu’un véhicule qui présente des problèmes importants en besoin de réparation n’aura pas une très grande valeur de revente ou d’échange.

Mon amie voulait également à nouveau une camionnette. Le scénario aurait pu être différent si elle avait voulu en profiter pour se procurer un véhicule plus compact, abordable et économe en carburant. Des économies de rationalisations auraient pu entrer en jeu et changer la donne.

Depuis la fin de la pandémie, avec des inventaires réduits, des taux d’intérêt élevés et des prix qui atteignent des niveaux indécents pour les modèles flambants neufs, ma réponse est presque toujours la même : conservez votre véhicule. Certes, la situation a changé au cours des derniers mois avec des inventaires élevés et le retour des incitatifs, mais je conseille encore fortement d’investir dans la réparation et de conserver votre véhicule si vous en êtes satisfait, surtout s’il est payé.

Profiter de la partie la plus intéressante du cycle de vie

Il est important de noter que, quand il vieillit, un véhicule devient plus rentable financièrement dans son cycle de vie. C’est au cours des 3 premières années qu’un véhicule neuf dépréciera le plus ; donc après plus de 5 ans en votre possession, votre véhicule perd moins de valeur chaque année, surtout si vous le maintenez en bon état. C’est pour cette raison que plusieurs acheteurs recherchent des véhicules d’occasion de 2 à 3 ans, ils profitent ainsi de la plus importante dépréciation et évitent de la subir.

Donc, si vous remplacez votre véhicule hâtivement, vous laissez de côté le moment du cycle de vie le plus intéressant pour repartir avec un véhicule neuf dans un contexte de dépréciation importante. Si l’émotion l’emporte, il faut savoir qu’elle a un coût.

L’autre aspect intéressant, très souvent, est que votre véhicule est payé. C’est ici que la décision de choisir un terme assez court devient payante. Non seulement vous n’avez plus de mensualités après le terme, mais vous ne payez plus d’intérêts à une institution financière. Alors, posez-vous la question suivante : suis-je intéressé à retomber dans les mensualités avec un véhicule neuf, ou est-ce que je préfère utiliser cet argent pour autre chose? Dans l’exemple mentionné plus haut, c’est 16 133 $ que vous aurez donné en intérêts au créancier pour le terme de 72 mois.

Si vous choisissez de faire faire des réparations, vous devez aussi vous dire qu’il n’est pas très agréable d’investir quelques milliers de dollars pour vous retrouver, après coup, au volant du même véhicule. Toutefois, vous dépenserez beaucoup plus si vous replongez dans une logique de paiements mensuels, surtout si vous considérez le prix des véhicules neufs modernes comme démontré dans l’exemple plus haut.

Évitez les termes trop longs

Si jamais vous songez à acheter un véhicule neuf que vous désirez le conserver longtemps, évitez les termes trop longs (72, 84, 96 mois). Non seulement vous paierez beaucoup plus d’intérêts en général, mais vous repoussez aussi le moment ou vous posséderez le véhicule sans devoir effectuer de paiements. Vous pourriez devoir investir pour réparer et entretenir votre véhicule en plus d’effectuer des paiements. Il vaut mieux éviter d’avoir les deux en même temps.

Le secret? Achetez un véhicule qui correspond bien à votre budget, ce sera toujours la meilleure décision financière.

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