L’espace médiatique accordé aux voitures autonomes depuis quelques années va en grandissant. Tous les principaux constructeurs nous promettent au minimum un modèle opérationnel d’ici 2020. Mais comme dit le proverbe, il y a loin de la coupe aux lèvres et nous allons tenter de vous dire pourquoi nous ne verrons pas de voitures autonomes sur nos routes en 2020.
Qu’est-ce qu’une voiture autonome ?
C’est un véhicule qui peut rouler automatiquement sans l’intervention d’un conducteur dans des conditions réelles de trafic. Google a déjà des véhicules autonomes aux États-Unis. Technologiquement, la voiture autonome est l’aboutissement des technologies les plus avancées que l’on met bout à bout. Avec l’aide de censeurs, de radars et de sonars, la voiture peut littéralement lire la route et agir plus rapidement qu’un être humain en réduisant à néant la marge d’erreur éliminant du coup les risques d’accident.
Les avantages
Le but premier de tous les constructeurs avec la voiture autonome est d’éliminer les accidents. Le facteur sécurité est donc très important. On mentionne aussi la meilleure gestion de trafic, car les véhicules seraient en communication permanente et éviteraient les endroits congestionnés. La voiture autonome va également permettre à des personnes handicapées, mineures ou en perte d’autonomie d’avoir accès à un véhicule. Il y a aussi tout l’aspect commercial comme des voitures autonomes de livraisons qui peuvent livrer des colis chez les clients sans avoir besoin de conducteur. Et comme les voitures autonomes vont scrupuleusement respecter la loi, les contrôles policiers seront inutiles. Bien sûr, il faudra pour cela un grand nombre de véhicules autonome sur la route, nous ne sommes pas encore rendus là.
Des obstacles de tailles
Même si en théorie, cette technologie est attirante, il faudra profondément changer l’acceptation sociale et la charte des lois pour voir les voitures autonomes apparaître sur nos routes. Partout dans le monde, la loi exige que tout véhicule en mouvement doit avoir un conducteur qui garde le contrôle. Il faudra aussi modifier toutes les lois sur la circulation des véhicules. Si quelques États américains ( Nevada, Floride, Californie, Michigan) et l’Ontario autorisent les voitures autonomes sur les routes, toutes les lois sont à réécrire ailleurs et faire adapter de nouvelles réglementations est un processus long et compliqué. Il y a aussi tout le volet des responsabilités juridiques et d’assurances en cas d’accident. Est-ce le constructeur ou le propriétaire qui sera responsable ?
Il ne faut pas oublier le prix. Certains constructeurs ont admis avoir installé pour 250 000$ de technologie sur les voitures autonomes. Est-ce possible de présenter des voitures à prix abordable et quand ? Il y a aussi les limites de la technologie. Aucun sonar, radar ou caméra ne fonctionnent dans la neige, le froid intense et autres mauvaises conditions météo. Ce qui veut dire qu’au Québec, une voiture autonome ne fonctionnera bien que quelques mois par année. Et aucun constructeur n’a encore trouvé de solutions au problème du climat. Plusieurs invoquent aussi le piratage informatique qui pourrait être dangereux en l’absence de conducteur dans ces véhicules. Et nous n’avons même pas abordé tout l’aspect de l’acceptation sociale. Est-ce que la population sera à l’aise de partager la route avec des voitures qui n’ont pas de conducteurs ?
Des lendemains qui déchantent
Preuve que la perfection n’est pas de ce monde, les voitures autonomes de Google ont été impliquées dans 11 incidents de la route depuis six ans. Parmi elles, la compagnie a admis pour la première fois une part de responsabilité dans un accrochage à basse vitesse impliquant un une voiture autonome et un autobus le 23 février dernier en Californie. Vous me direz que 11 incidents mineurs sur 2,7 millions de km parcourus, c’est bien peu. Vous avez raison, mais imaginez que 20,30 ou 40 % du parc automobile soit autonome, combien d’accidents du genre y aura-t-il ? Peu importe ce que l’on essaie de nous vendre, la perfection n’est pas de ce monde et même avec la technologie la plus évoluée de la planète, le jugement est du règne des humains et non de la machine.