Cette phrase, vous l’avez sans doute entendue souvent. Il n’y a pas si longtemps on vendait les voitures au mois. Ensuite, les termes sont passés toutes les deux semaines et puis à la semaine. Volkswagen a même annoncé dans une de ses publicités qu’une Jetta coûtait six dollars par jour, soit le prix d’un lunch au bureau le midi. L’illusion est de faire croire que l’achat d’un véhicule est accessible à tous.
Acheter un prix avant la voiture
Les concessionnaires ont compris depuis longtemps que les automobilistes ne magasinent pas une voiture, mais un paiement. Il y a quelques années seulement, il était rare qu’un contrat de financement dépassait les 48 mois. Par la suite, nous sommes passés à des termes de 60 mois qui sont devenus rapidement des 72 mois. L’APA estime qu’aujourd’hui la norme est devenue 84 mois et il est possible de financer sur 96 mois, huit ans mesdames et messieurs. Tout cela pour continuer de vous faire croire qu’une voiture est abordable.
Une peine d’amour en vue
Il faut d’abord se questionner sur l’amour qui vous porterez à votre véhicule. En général, cela ne dure pas plus de quatre ans. Au bout de ces quelques années, bien avant la fin de vos paiements sur la voiture, vous allez vous retrouver à devoir rembourser un montant plus élever que la valeur de la voiture et c’est précisément là que les problèmes commencent. Le gentil concessionnaire va vous offrir de refinancer ce qu’on appelle l’équité négative. Vous allez payer de l’intérêt sur votre intérêt, ce que l’on appelle dans le milieu la «balloune». Il ne faut pas oublier aussi qu’après trois, quatre ou cinq ans selon le constructeur, vous n’avez plus de garantie et que les frais d’entretien et de réparations sont à vos frais. J’ai toujours suggéré de ne jamais dépasser le terme de la garantie dans un contrat d’achat ou de location.
Une situation qui s’envenime
Loin de s’améliorer, le problème prend de l’ampleur. L’offre de crédit n’a jamais été aussi facile et les commerçants cherchent constamment des manières de vendre leurs marchandises. C’est vrai pour tous les biens mobiliers dispendieux. On vend maintenant des meubles sans intérêt sur 48 mois certains constructeurs automobiles contemplent l’idée du financement sur 108 mois. Les gens vivent de plus en plus au-dessus de leurs moyens et personne ne fait rien pour remédier à la situation.
Noyer le poisson
Même si les commerçants connaissent les dangers liés au financement à long terme, personne n’agit. La preuve a été faite maintes et maintes fois, l’autorégulation ne fonctionne pas. Il ne faut pas attendre que les concessionnaires aient des remords et changent leur manière de financer les automobiles, ce jour-là ne viendra jamais. Les gouvernements doivent imposer des règles sévères qui limitent la durée des financements pour endiguer le problème. Avec des financements à long terme, les automobilistes s’enfoncent dans un trou noir et risquent de ne jamais revoir la lumière du jour.
Garder la tête froide
La seule manière de vous sortir la tête haute d’un financement à long terme est d’obtenir un taux d’intérêt réel le plus près possible du 0 %, de conserver le véhicule pour la totalité du contrat et de ne pas vous laisser tenter (comme plus de la moitié des gens) par de l’équipement supplémentaire qui fait grimper le prix. En réalité, les gens profitent des longues périodes de financement pour se payer un véhicule qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter, et ce avec la complicité des concessionnaires. C’est précisément pour cette raison qu’il faut réglementer tout le secteur du financement avant qu’il ne soit trop tard.