Comment expliquer le succès du Chevrolet Equinox EV au Québec?

Le succès du Chevrolet Equinox EV est sans pareil dans l’histoire de l’automobile canadienne pour un véhicule électrique. Pour comprendre comment Chevrolet a réussi cet exploit, nous avons rencontré, dans le cadre du Salon de l’auto de Montréal, James Hodge, le directeur de Chevrolet Canada.

Depuis sa commercialisation à la mi -2024, il s’est vendu presque 17 000 exemplaires du modèle sur le marché canadien, dont la très grosse majorité au Québec. Ce fait n’est en rien étonnant puisqu’on a assisté à une très forte progression des ventes de véhicules électriques dans les derniers mois de 2024. Initialement, le nombre de Chevrolet Equinox EV alloué pour chaque concession était assez faible. GM savait bien que le Québec, comme pour tous les véhicules électriques, serait le principal marché, mais jamais à ce point. Pour illustrer le succès de l’Equinox EV, au Canada, ce sont presque 17 000 exemplaires ; pour les États-Unis au grand complet, ce sont 28 847 exemplaires, c’est tout dire.

Devant une demande exponentielle de la part des consommateurs québécois, la Direction de Chevrolet a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’ajuster la distribution des Equinox EV là où la demande était la plus forte. Sans surprise, le Québec a pris le pas sur l’Amérique du Nord au grand complet. GM a su réagir rapidement et adéquatement à la demande.

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Les consommateurs sont donc passés au milieu de l’année à une attente estimée de plusieurs mois avant la livraison de leur véhicule à quelques jours seulement. Non seulement y avait-il les clients qui avaient des commandes, mais aussi ceux qui, après avoir vu l’Equinox EV sur les routes du Québec, ont décidé de faire le saut avec ce produit. La question de la disponibilité du modèle a aussi attiré bon nombre d’acheteurs las d’attendre après les autres marques. Sur ce point, on peut dire que l’Equinox EV a certainement fait très mal au Volkswagen ID.4 qui était en arrêt des ventes en raison d’un rappel.

De plus, GM a rapidement compris quelles étaient les versions les plus populaires ; on s’est donc concentré sur les modèles 2LT et 2RS. GM a donc détourné les livraisons nord-américaines vers le Québec pour répondre à la demande. De l’aveu même de M. Hodge : « GM distribue maintenant ses produits en fonction de la demande. L’entreprise va où sont les clients pour les satisfaire. »

Les turbulences des subventions

D’une manière générale, les ventes de véhicules électriques vont bon train au Québec. Cette accélération est due à l’annonce en mars du gouvernement du Québec qui réduisait le rabais à l’achat d’un véhicule électrique de 7 000 à 4 000 $ à partir du 1^er janvier 2025. Cette vive accélération des ventes devrait d’ailleurs être ponctuelle puisque les règles en matière de rabais sont actuellement en pleine période de turbulence. Le fédéral a annulé son rabais de 5 000 $, et celui du Québec de 4 000 $ sera suspendu du 1^er février au 31 mars 2025. Ce trou fera nécessairement très mal aux ventes de véhicules électriques.

Alors qu’il y a de l’hésitation et de l’incertitude dans les subventions pour véhicules électriques, GM fait comme plusieurs autres constructeurs d’automobiles et ajuste temporairement les prix. Pour répondre à la brutalité des changements, surtout au fédéral, GM accorde jusqu’à la fin du mois de janvier une réduction ponctuelle de 5 000 $ à l’achat des véhicules initialement admissibles au rabais fédéral. Chez GM, on parle donc, bien sûr, du Chevrolet Equinox EV, du Chevrolet Blazer EV, mais aussi du Cadillac OPTIQ dont les premières livraisons commencent dans les prochains jours.

Chevrolet maintiendra-t-elle l’équivalent de la réduction du fédéral de 5 000 $ après le 31 janvier? Ajoutera-t-on 4 000 $ de rabais supplémentaires à partir du 1^er février pour compenser la baisse du provincial jusqu’au 31 mars? Ce sont des questions auxquelles M. Hodge ne peut pas ou ne veut pas répondre pour le moment. Tout ce qu’il nous affirme, c’est que Chevrolet désire rester concurrentielle dans le marché, et que l’entreprise s’adaptera aux réalités du marché. Une chose est certaine, les constructeurs d’automobiles doivent avoir hâte que les gouvernements se branchent pour savoir sur quel pied danser en matière de prix.

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