Si l’industrie de l’automobile italienne est mieux connue pour ses supervoitures à couper le souffle, elle a aussi donné naissance à des modèles tout aussi iconiques malgré une vocation totalement différente.
Aujourd’hui, nous reconnaissons la Fiat 500 parce qu’elle a su charmer le cœur de millions d’automobilistes sur la planète. Elle est surtout arrivée à moment charnière en Italie. Revisitons-la afin de nous souvenir d’une époque où l’industrie de l’automobile italienne a contribué à stimuler l’économie d’un pays en entier.
Histoire du modèle
Après la Seconde Guerre mondiale, la structure économique de la plupart des pays d’Europe était précaire. L’Italie, notamment, a été l’un des pays les plus durement touchés. Des solutions manufacturières devaient rapidement être mises en place pour permettre à l’économie de reprendre du galon. On a donc fait appel, entre autres, aux constructeurs d’automobiles locaux pour créer de l’emploi et concevoir des solutions de mobilité destinées à la classe ouvrière.
Pour y arriver, les constructeurs devaient faire preuve d’ingéniosité en concevant des véhicules simples, peu coûteux à construire, fiables et, surtout, abordables pour que le peuple puisse les acheter en grand nombre. Tout cela devait être fait dans un contexte de rareté des matières premières et de l’essence.

Conçue et dessinée par le styliste italien Dante Giacosa, la Fiat 500 (ou Fiat Cinquecento) est née en 1958 dans un contexte où l’Italie multipliait ses efforts pour redémarrer son économie. C’était également une époque où l’on observait une demande grandissante pour les voitures, surtout de la part de la classe ouvrière.
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Largement inspirée de la conception de la Volkswagen Coccinelle avec son moteur installé derrière le train arrière, la Fiat 500 était très compacte pour qu’elle puisse se faufiler dans les étroites rues de l’Italie. Elle était aussi conçue pour être très simple, légère, facile à réparer et économique en carburant, tout en coûtant le moins cher possible à construire pour Fiat.
C’est surtout son abordabilité qui l’a rendue si célèbre. Son bas prix a permis à des millions d’Italiens de s’en procurer une. La Fiat 500 a apporté la mobilité au peuple entier, tout en permettant aux familles de sortir de la maison pour aller travailler. À la fin de son cycle de vie, en 1975, pas moins de 3,8 millions d’exemplaires de la Fiat 500 avaient été construits.

Moteurs, boîtes de vitesses et caractéristiques techniques
La mécanique de la Fiat 500 reflète son nom : il s’agit d’un moteur dont la cylindrée fait près de 500 centimètres cubes (cc). Dans les faits, ce bloc-moteur à 2 cylindres faisait 479 cc. Au moment de sa mise en marché, il développait une puissance de 17 chevaux et produisait un couple de 20 livres-pieds. Il était jumelé à une boîte de vitesses manuelle à 4 rapports.
Toutefois, au début des années 1960, Fiat a introduit un nouveau moteur pour des versions dites plus sportives. La cylindrée avait alors passé à 499,5 cc, pour une puissance de 21,5 chevaux et un couple de 22 livres-pieds.
Il y a eu quelques versions encore plus performantes, comme les Fiat 500 R et Abarth 695 SS, notamment. Elles étaient mues par un moteur de 689,5 cc et dont la puissance et le couple étaient chiffrés respectivement à 37 chevaux et à 42 livres-pieds.

Impressions de conduite
L’exemplaire à l’essai est une 500F de l’année modèle 1967. Elle est mue par le moteur de 499,5 cc et comprend quelques détails de « luxe » qui provenaient de la 500L (pour Lusso), des pare-chocs et des enjoliveurs chromés, le nouvel écusson Fiat à l’époque et quelques accessoires et détails de finition dans l’habitacle, comme des sièges en cuir et un compartiment de rangement au centre de la planche de bord, notamment.
J’ai rencontré le propriétaire de cette Fiat dans le secteur de Lachine, sur l’île de Montréal. C’était l’endroit approprié considérant la vocation urbaine de la Fiat 500. Les rues étroites et la congestion de cet endroit cadraient hyper bien avec la raison d'être de cette bagnole.
Petite, certes, mais pas inconfortable pour autant! Voilà la magie d’une Fiat 500 classique. Cette auto avait à la base été conçue pour une famille de quatre. Je n’ai donc éprouvé aucune difficulté à m’insérer dans son habitacle. Outre une sensation d’étroitesse quand un passager est assis à notre droite, le dégagement pour la tête et les jambes est plus que suffisant, et la visibilité périphérique est superbe grâce à une vaste fenestration.
Je précise toutefois que l’absence d’un appui-tête et de ceintures de sécurité ne me donnait aucune sensation de confiance!

Le démarrage de cette italienne requiert une certaine manœuvre. On doit d’abord tirer l’étrangleur (choke) situé entre les sièges avant et, ensuite, tourner la clé du démarreur installé dans la planche de bord. Le moteur ne prend vie que quand on soulève un petit levier placé à la droite de l’étrangleur. Disons qu’il faut le savoir!
Dans mon cas, le petit moteur s’est rapidement réveillé comme celui d’une tondeuse à gazon, tout en relâchant une petite odeur d’huile au passage. Au ralenti, ce moteur ne tourne pas très vite et on ne l’entend presque pas ronronner à l’arrière de l’auto. Honnêtement, j’ai été surpris par le degré de raffinement de cette motorisation pour sa taille et son âge.
J’ai ensuite embrayé le premier rapport tout en enfonçant la pédale d’embrayage. Si le point de friction au décollage est plutôt facile à saisir, il faut porter une attention particulière lors du passage des rapports. C’est que cette boîte de vitesses n’est pas synchronisée. On doit donc bien saisir le moment idéal pour enfiler le prochain rapport, sinon, ça grinche!
Au volant d’une Fiat 500 on doit rapidement accepter le fait que la puissance et le couple sont très modestes! Cependant, j’ai été étonné du rendement de ce moteur qui met tout son couple à notre disposition très tôt dans la plage de puissance. Ça octroie à la Fiat 500 un certain dynamisme durant les accélérations, surtout en contexte urbain. Ce moteur ne tourne toutefois pas très haut. On doit d’ailleurs garder un œil sur le compte-tours, car il faudra changer de rapports souvent pour extraire le peu de puissance que déballe ce bloc-moteur.

En général, cette vieille 500 s’est montrée hautement efficace dans les rues congestionnées de Lachine grâce à sa taille minuscule. Le fait qu’on soit très près du sol, et que la voiture n’aille vraiment pas vite, nous permet d’anticiper des obstacles, comme les gigantesques nids-de-poule du Grand Montréal. J’ai également été surpris de la solidité de sa structure et de l’efficacité de ses suspensions. Tout est souple et décontracté. Pour ce qui est des freins, toutefois, on repassera. Toutes tentatives de ralentir l’auto m’ont carrément donné la trouille tellement cette voiture freine mal!
Je termine en disant que mon expérience de conduite a été totalement amusante et enrichissante. Très peu de voitures m’ont autant collé le sourire au visage. On ressent une réelle joie de vivre quand on est au volant d’une Fiat 500 classique. Cette joie de vivre devait être contagieuse, car tout le monde que j’ai croisé durant mon essai m’exprimait une émotion positive. Rares sont les voitures qui rendent tant de gens heureux sur son passage. Voilà pourquoi la Fiat 500 est une icône intemporelle qu’on n’oubliera jamais.
Est-ce qu'une Fiat 500 d'occasion est un bon choix?