La nostalgie des années 1980 et 1990 bat son plein, et au centre de son engouement reposent des sportives comme la Mazda RX-7 1993, sans aucun doute l’une des voitures les plus prisées de son époque.
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Mais bien qu’elle soit presque devenue une légende auprès des collectionneurs en raison de son impact dans l’industrie de l’automobile, la Mazda RX-7 de troisième génération n’aura pas fait long feu chez nous. Dans les faits, cette voiture s’est révélée un échec commercial pour le constructeur. Revisitons-là, question de nous souvenir d’une époque où Mazda donnait carte blanche à ses ingénieurs, pour le meilleur et pour le pire.
Histoire du modèle
Les premiers prototypes de la série RX chez Mazda remontent à la fin des années 60, mais ce fut la RX100, commercialisée sur notre marché en 1970, qui a le mérite d’avoir été la première voiture Mazda de production mue d’un moteur rotatif.
Un an plus tard, le constructeur arrivait déjà avec un nouveau modèle RX, soit la RX-2. Puis est venue la RX-3, et ensuite la RX-4, jusqu’à ce que Mazda arrive avec la première RX-7 en 1978. Cette sportive avait été conçue dans un effort d’affronter d’autres sportives japonaises de l’époque, comme la Datsun/Nissan Z, la Toyota Celica et, plus tard, la Toyota Supra.
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Au fil des années, la RX-7 s’est perfectionnée, devenant plus performante, plus sécuritaire et beaucoup plus sophistiquée. Elle arrivait à sa troisième génération en 1991 initialement au Japon, puis en 1993 en Amérique du Nord. Beaucoup plus imposante et affichant un design visiblement plus fluide et organique, elle était devenue une véritable voiture sport capable d’affronter les meilleurs bolides de son époque.
Cette RX-7, mieux connue auprès des puristes par son nom de code FD, n’a été commercialisée chez nous qu’entre 1993 et 1995, mais elle a continué d’exister sur d’autres marchés jusqu’en 2002. Mazda avait retiré cette sportive de sa gamme nord-américaine pour plusieurs raisons. D’emblée, il s’agissait d’un véhicule très coûteux à l’époque. Les consommateurs se retrouvaient avec une facture qui avoisinait les 50 000 $ en 1993, un prix qui se rapprochait des voitures sport de luxe européennes.
Ensuite, il y avait la complexité de sa mécanique et les entretiens pointus qui en découlaient. Plusieurs propriétaires se sont retrouvés avec des bris mécaniques précoces que Mazda a dû réparer à ses frais sous garantie. Autrement dit, le constructeur perdait plus d’argent qu’il n’en faisait lors de la commercialisation de cette sportive.
Comme les bolides japonais de son époque, pour la plupart, sa popularité s’est manifestée vers la fin des années 1990 et au début des années 2000 en raison de la mode fulgurante du tuning, des jeux vidéo comme Gran Turismo et du cinéma, plus précisément le film Rapides et dangereux dans lequel le protagoniste Dominic Toretto dominait les courses de rues au volant de sa RX-7.
Moteurs, boîtes de vitesses et données techniques
La plus grande particularité de la RX-7, c’est son moteur rotatif, qui n’a rien à voir avec un moteur à combustion interne ordinaire. Au lieu de comporter des pistons, des cylindres et à cames, ce moteur effectue son explosion de l’essence via deux rotors qui ressemblent à d’énormes triangles à pointes courbées. Ces rotors tournent très rapidement à l’intérieur d’une chambre à combustion en forme d’ovale, ce qui permet au moteur rotatif d’être très petit, mais aussi de pouvoir révolutionner à un régime très élevé et en douceur.
Bien que ce moteur ait été inventé par les Allemands (aussi connu sous l’appellation Wankel en référence à son inventeur), Mazda demeure le seul constructeur d’automobiles à l’avoir commercialisé à grande échelle. Il a été le seul moteur offert dans la RX-7 durant ses trois générations. Le moteur rotatif a fait son grand retour en 2003 dans la RX-8.
Dans le cas de la RX-7 FD, ce moteur de 1,3 litre incorporerait deux turbocompresseurs du type séquentiel. Il s’agissait d’une innovation à l’époque. L’idée consistait à installer des turbocompresseurs de taille différente, afin qu’ils s’activent un après l’autre, question de conférer au moteur une plage de puissance plus linéaire.
La puissance totale était chiffrée à 255 chevaux à 6 500 tours/minute et le couple, à 217 livres-pieds à 5 000 tours/minute. Ce moteur pouvait être jumelé à une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports ou à une automatique à 4 rapports. Toutes les RX-7 étaient des propulsions et venaient de série avec un différentiel arrière à glissement limité. Des déclinaisons R1 et R2 ont également été proposées à l’époque, venant équipées d’amortisseurs différents de marque Bilstein enveloppés de ressorts plus fermes. Ces variantes étaient également équipées d’un système de refroidissement du moteur plus performant, d’un aileron, de jupes latérales et d’un becquet avant.
Impressions de conduite
L’exemplaire à l’essai est une RX-7 de base à boîte de vitesses manuelle, importée du marché américain. Elle comprend quelques modifications, comme des jantes et un système d’échappement plus performant et des suspensions abaissées.
Il est difficile de monter dans l’habitacle clos en raison d’une ouverture de portière limitée et d’une ligne de toit compromettante. Elle est basse, ce qui rend l’accès d’autant plus compliqué. Il s’agit d’une sportive sans compromis.
Une fois à bord, ses sièges baquets sport offrent un excellent soutien lombaire et un excellent maintien latéral. Le conducteur fait face à des cadrans analogiques avec contour chromé. L’énorme compte-tours central domine l’instrumentation, affichant un limiteur à 8 000 tours/minute, signe qu’un moteur atypique se cache sous son capot.
Au moment de l’allumage, le moteur rotatif émet un son aigu, mécanique, presque comme une tondeuse ! Et attendez-vous à sentir une odeur d’huile, car il en consomme beaucoup. Je n’ai été aucunement surpris de voir apparaître un petit nuage bleu dans le rétroviseur dès que j’enfonçais la pédale de l’accélérateur. C’est normal, le moteur rotatif consomme énormément d’huile.
À l’instar des voitures de son époque, la RX-7 semble être collée à la chaussée par comparaison avec les énormes véhicules d’aujourd’hui. Sa direction est d’une précision remarquable, et la course de son levier de vitesses est courte, nous incitant à l’utiliser davantage.
Le petit moteur révolutionne doucement et librement, mais il ne se passe rien avant que le premier turbo ne s’active. Hop ! Voilà de la puissance, et soudainement, la RX-7 se met à accélérer rapidement et dès qu’on relâche l’accélérateur, l’évacuateur de pression se fait entendre – pssssshhhhhttt -, c’est la sonorité des années 90 !
Conduire la RX-7 m’a donné des frissons, tant en raison de l’époque d’où elle provient, qu’en raison de sa mécanique hautement engageante et de la sonorité distinguée du moteur rotatif.
Et que dire de son comportement dans les virages ? Grâce à un petit moteur installé derrière le train avant, presque sous le pare-brise, la répartition du poids 50 :50 se fait sentir, permettant à cette sportive de dévorer la chaussée. Mais il faut être alerte, car son train arrière peut surprendre. La RX-7 n’est équipée d’aucun système d’aide à la conduite. Autrement dit, c’est viscéral, un peu terrifiant, mais ô combien amusant à conduire.
On comprend pourquoi un objet aussi intense n’a pas réussi à survivre dans un monde de vestons cravates où les profits priment sur l’ingénierie mécanique. La RX-7 est une machine hautement complexe, peu polyvalente et, dans certains cas, dangereuse en raison de son comportement erratique. Et ses entretiens donneraient un mal de tête aux meilleurs des mécaniciens ! D’un point de vue commercial, il est clair qu'elle n'avait rien pour elle.
Mais ce sont précisément ces traits de personnalité qui en font aujourd’hui un objet de collection. Il est clair que des véhicules comme la Mazda RX-7 1993, nous n’en verrons plus.
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