Bien que BMW offre des ensembles Sport sur ses modèles ordinaires depuis les années 1970, le début des années 2000 a ouvert la porte à une démultiplication de ces ensembles, tout en les bonifiant davantage d’éléments de performance.
Certains modèles équipés ainsi se révélaient des alternatives intéressantes aux véritables bolides M, comme la BMW 540i Sport 2000.
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Il s’agit de la BMW Série 5 de quatrième génération, mieux connue par son de code E39. Elle a été commercialisée chez nous comme berline entre 1996 et 2004. Une familiale a été introduite en 1997. Selon plusieurs puristes de véhicules BMW, cette génération de la Série 5 serait « la meilleure ». Elle a la réputation d’avoir été la génération la mieux aboutie d’un point de vue technique, la mieux dessinée, mais aussi celle qui montrait où BMW se situait en matière de savoir-faire technique à la fin des années 1990.
Certains médias spécialisés en voitures de collection iront même jusqu’à dire que cette époque représentait les années de gloire de BMW en matière d’ingénierie mécanique, de qualité et de performance.
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Si cette Série 5 est si prisée par les passionnés, c’est en partie grâce à la M5, celle qui a fait évoluer les berlines sport de manière presque exponentielle au tournant du nouveau millénaire. À l’époque, la M5, avec ses 400 chevaux, se targuait d’être la berline de production la plus rapide du monde. Ç’aura pris quelques années avant que la concurrence ne la rattrape.
Outre la M5, la E39, dans toutes ses variantes, a innové sur plusieurs points, dont la sécurité, le confort, la technologie, le comportement routier et les motorisations.
Elle a été l’une des premières berlines commercialisées à grande échelle à proposer un coefficient de traînée sous la barre de 0,30 (0,27). Cette Série 5 apportait plusieurs technologies de pointe à la catégorie, comme un châssis entièrement composé d’aluminium, un volant équipé de commandes audio, un téléphone cellulaire, un système multimédia et un système d’antipatinage intelligent, sans oublier un climatiseur qui récupérait la chaleur restante du compartiment moteur pour préconditionner l’habitacle, même lorsque le moteur était éteint.
L’année 2000 signalait la dernière année des phares traditionnels. En 2001, BMW introduisait les fameux phares à DEL Corona à la Série 5. Ces phares sont devenus une signature stylistique chez BMW, et se sont éventuellement étendus sur d’autres modèles. L’année modèle 2001 a également apporté quelques modifications à l’ensemble Sport. Il est devenu l’ensemble M Sport et comprenait encore plus d’éléments de la M5, comme ses pare-chocs et son différentiel arrière.
Moteurs, transmissions et données techniques
La 540i n’utilisait qu’un seul moteur, soit un V8 de 4,4 litres d’une puissance 282 chevaux et d’un couple de 310 livres-pieds. Il s’agissait de la Série 5 la plus puissante avant de passer à la M5.
En 1998, des révisions techniques furent apportées à ce moteur, comme l’intégration du système de calage variable des soupapes VANOS simple et d'un boîtier de papillon électronique. Le couple a également été augmenté à 325 livres-pieds.
Dans sa déclinaison Sport, la 540i n’était offerte qu’avec une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports directement empruntée à la M5, d’où la présence de la lettre M sur le levier de vitesses. Le volant venait également de la M5, affichant lui aussi la lettre M.
L’ensemble Sport comprenait des jantes de 17 pouces exclusives et des sièges sport. Les pneus arrière d’une 540i Sport étaient également plus larges que ceux d’une 540i ordinaire, passant de 235 à 255 millimètres. Toutes les BMW Série 5 de cette époque étaient des propulsions.
Impressions de conduite
L’exemplaire à l’essai est encore dans son état d’origine et ne sort que durant les chauds mois de l’été. Il n’affiche que 98 000 kilomètres au compteur.
L’élément le plus marquant quand on conduit cette génération de la Série 5, c’est à quel point elle se révèle encore sophistiquée, confortable et performante. Autrement dit, outre un manque flagrant de technologies à bord, elle paraît beaucoup plus récente qu’elle ne l’est en réalité.
Dès qu’on démarre l’énorme moteur V8 de la 540i avec une clé physique, on se rend compte à quel point l’industrie de l’automobile a changé en l’espace de deux décennies. Néanmoins, ce moteur rugit dès qu’il prend vie, produisant une charmante mélodie par son échappement double. À l’arrêt, ce 8 cylindres est d’une douceur et d’un silence remarquable, malgré son âge.
Même si la 540i est une berline de taille intermédiaire, on a l’impression de conduire un véhicule de gabarit beaucoup plus compact. Elle répond rapidement à nos commandes, malgré la présence d’une direction assistée hydrauliquement, et l’adhérence dans les courbes est spectaculaire.
Lors de la conduite décontractée, cette berline est hyper douce, silencieuse et ô combien confortable. Même 21 ans plus tard, ses sièges en cuir véritable demeurent bien rembourrés, aucunement abîmés et disposent d’un soutien lombaire impeccable. La visibilité est également sans reproche grâce au fait que les piliers A sont minces et que les seuils de portières sont bas, une caractéristique typique des années 1990.
Utiliser la boîte de vitesses manuelle est un vrai charme. La course est courte, et l’engagement des rapports s’effectue avec précision. La pédale d’embrayage est légère, elle mort fort, et le moteur V8 livre ses performances sans hésitation et avec un raffinement épatant.
Dès qu’on engage le troisième rapport, la 540i se transforme en une réelle fusée. Disons qu’on doit demeurer attentif, car il sera facile de dépasser les limites permises sans s’en rendre compte. Il est évident que cette béhème a été conçue pour rouler à fond de train sur l’Autobahn !
La BMW 540i représente une époque importante dans l’industrie de l’automobile. C’était dans le temps que les constructeurs poussaient constamment l’enveloppe de la technologie, tout en conservant la connexion entre l’humain et la machine. Capable de transporter quatre adultes dans un environnement confortable, serein et silencieux, la 540i Sport 2000 est également outillée pour affronter une voiture sport sur une piste d’accélération, mais aussi de foutre le sourire au visage à n’importe quel adepte de conduite.
Bien qu’elle ne soit jamais autant prisée que la M5, la 540i Sport de quatrième génération demeure un modèle adoré par les puristes, et de plus en plus désiré par les collectionneurs.
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