Pour de nombreuses personnes, avec les froids polaires que nous avons eus depuis le début de l’année 2022, le démarreur à distance n’a jamais été aussi pertinent. Cependant, le fait de vouloir avoir les fesses au chaud entraîne un haut degré de pollution. Est-ce que notre confort est plus important que la qualité de l’air ? Un sujet qui mérite une réflexion.
Le démarreur à distance a presque toujours été un sujet qui a suscité des polémiques et pour plusieurs raisons. Une chose est certaine, ils sont plus populaires que jamais. Si l’on est loin de l’époque de la première voiture avec cette technologie, la Cadillac Allante 1987, il est vrai que de plus en plus de constructeurs d’automobiles le proposent en équipement de série ou, minimalement, en option sur la majorité des modèles de leurs gammes. Que l’on soit en 1987 ou en 2022, le principe est le même : démarrer à distance sa voiture pour la climatiser par temps chaud ou la réchauffer par temps froid.
Dans tous les cas, on en revient à la dualité entre l’individualisme pour son propre confort et la vie en société qui inclut la qualité de l’air que nous respirons tous. Alors qu’on peut facilement aller dans toutes les directions sur le sujet, il importe de demeurer factuel pour dresser un tableau clair autant des avantages que des inconvénients de l’utilisation d’un démarreur à distance.
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Avantages :
1) Tout le monde aime son confort, et personne ne pourra dire qu’il y a un agrément quelconque à « geler » ou à « cuire » assis dans un véhicule le temps que la température se normalise. C’est justement de ce point qu’est issu l’intérêt du démarreur à distance, faire préchauffer son véhicule ou le climatiser. C’est un fait, c’est agréable.
2) La possibilité d’utiliser un démarreur à distance permet de réchauffer sans devoir sortir et sans déverrouiller les portières. Il y a donc un élément de confort et de sécurité à la fois.
3) Si le véhicule est programmé comme tel, l’activation du dégivrage de la fenestration est aussi fort pratique. Il devient inutile de sortir pour gratter les vitres.
4) C’est bon pour la mécanique, mais dans une certaine mesure. Alors que la croyance populaire affirme souvent qu’il faut presque que le moteur soit chaud pour prendre la route, ce n’est pas vrai. Dans le cas du démarrage d’un moteur, il ne faut pas plus de 45 secondes à une minute à l’huile pour retrouver une viscosité suffisante au bon fonctionnement du moteur. Donc tout ce qui excède ce laps de temps tombe dans le superflu.
5) Avec une voiture électrique, il n’y a absolument aucun impact environnemental. De plus, en démarrant son véhicule alors qu’il est encore branché, on limite l’utilisation de l’énergie de la batterie. L’ensemble du système sera même encore plus efficace s’il est possible de préchauffer la batterie.
Inconvénients :
1) La pollution est bien évidemment le plus important des désavantages quant à l’usage d’un démarreur à distance. Pourquoi ? C’est simple, le fait de laisser tourner un moteur de 3,0 litres au ralenti pour une période de 10 minutes entraîne une consommation d’environ 330 millilitres d’essence et l’émanation de l’équivalent de 0,45 kilos (1 livre) de dioxyde de carbone. Est-ce nécessaire de rappeler que le CO2 est un gaz qui contribue à la pollution atmosphérique ?
2) Quand un moteur tourne au ralenti, la consommation de carburant est extrêmement élevée, même s’il n’est techniquement pas sollicité. D’ailleurs, c’est précisément pour cette raison que les véhicules modernes sont de plus en plus équipés de la technologie d’arrêt/démarrage qui consiste à éteindre le moteur quand on s’immobilise à une intersection ou un feu rouge. Selon le Gouvernement du Canada, l’apport de cette innovation permet, à elle seule, une réduction de la consommation moyenne entre 4 et 10 %.
3) Faire tourner un moteur au ralenti entraîne une mauvaise combustion du carburant. Cela peut accélérer l’encrassement des corps de papillon (throttle body) et du système d’injection de carburant. De ce fait, à long terme, les conséquences sur la mécanique sont l’augmentation de la consommation de carburant.
4) Accélération des risques de mauvais fonctionnement de la motorisation. Ce point s’applique à l’hiver, mais plus particulièrement durant l’été où le moteur est plus stressé par la chaleur. Par conséquent, le système de refroidissement subit lui aussi un stress supplémentaire.
5) Sur les véhicules neufs, il est de plus en plus commun que les constructeurs proposent de série ou en accessoire à même la clef intelligente un démarreur à distance. Dans ce cas, le système est bien adapté et fabriqué dès le départ pour le produit. Cependant, quand on arrive dans l’après-marché, installé dans un atelier spécialisé ou pas, il y a un plus grand risque. Plusieurs sont très bons, mais il subsiste toujours un risque quant à la complexité de l’installation et à la durabilité du système. Par conséquent, comme c’est toujours le cas, quand on ajoute des composants, la fiabilité peut en souffrir.
6) Au moment d’écrire ces lignes, le prix de l’essence ordinaire est de 1,56 $ le litre. Faire tourner son moteur au ralenti représente donc une dépense financière significative.
Plan B
Pour contrer l’usure du moteur, il est possible de se prémunir d’un chauffe-moteur. L’utilisation de cet accessoire permet de maintenir une température plus chaude du bloc-moteur. Par conséquent, le démarrage du moteur est beaucoup plus facile. De plus, le temps pour réchauffer l’habitacle est réduit de moitié.
Sur les véhicules équipés d’une gestion électronique des vidanges d’huile, on remarquera que la distance entre les services sera plus grande. De plus, et possiblement l’aspect le plus important, selon le CAA, au démarrage, un moteur plus chaud émettra 15 fois moins d’hydrocarbure, 6 fois moins de monoxyde de carbone et 4 fois moins d’oxyde de nitrogène, tous des gaz hautement polluants.
Juste milieu
Comme dans toute chose, l’abus n’est jamais une bonne option. Il n’est pas responsable d’utiliser son démarreur à distance à répétition. Si c’est la deuxième fois que vous redémarrez votre véhicule, c’est un comportement anormal qui tombe dans l’excès. C’est encore pire plus de deux fois et que dire de ceux qui attendent que la chaleur du véhicule déneige la fenestration. Pour limiter son impact, si l’on tient absolument à l’utilisation d’un démarreur à distance, on peut se donner une température minimale pour son usage. Par exemple, se dire que s’il ne fait pas moins de -15 degrés, on ne l’utilise pas. De cette manière, on limite un tant soit peu son usage.
Démarrer son véhicule l’hiver le temps qu’on le déneige ou qu’on déglace les vitres représente une solution de juste milieu. Il n’est pas obligatoire d’attendre que les sièges et le volant chauffants soient brûlants pour prendre la route. Encore une fois, le jugement est de mise.
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