Usine Mercedes-Benz de Tuscaloosa : le virage électrique assuré

Fabriquer des véhicules électriques, c’est bien, mais derrière leur fabrication, les constructeurs d’automobiles doivent aussi élargir leur conscience écologique pour minimiser l’impact de la pollution de telles opérations industrielles. Nous nous sommes rendus à l’usine de Mercedes-Benz à Tuscaloosa, en Alabama, où l’on fabrique, entre autres, les utilitaires sport électriques EQS et, plus récemment, EQE.

Mercedes-Benz est actuellement le constructeur d’automobiles de luxe qui offre le plus de véhicules électriques dans sa gamme. Même Tesla, dont la gamme est exclusivement électrique, n’offre que 4 modèles (S, X, Y, 3) contre 5 pour Mercedes-Benz avec les berlines et les VUS EQS et EQE en plus du VUS compact EQB. Sans surprise, l’Amérique du Nord est primordiale pour le constructeur allemand. C’est pour cette raison qu’on a installé une usine d’assemblage en Alabama, plus précisément à Tuscaloosa.

En raison de l’engouement des Étasuniens pour les VUS, il était tout à fait normal pour le constructeur d’y fabriquer ses VUS. L’aventure y a donc débuté en 1997 avec le ML qui, depuis 2015, est mieux connu sous l’appellation GLE. Évidemment, on ne s’est pas contenté d’un seul VUS, le GL/GLS s’est ajouté à la gamme en 2006 à titre de modèle 2007, puis le GLE, dans sa version coupé, s’est pointé en 2020. On y a même brièvement assemblé la Classe C de la série W205. La capacité de production des installations initiales se chiffrait dans les environs de 260 000 véhicules annuellement.

Vient l’électrification

Pour Mercedes-Benz, il était essentiel de maintenir la fabrication des VUS aux États-Unis. Devant l’évolution de la gamme vers l’électrification, Mercedes-Benz devait faire des choix. Fière d’une production de plus de 4 millions de véhicules depuis les tout premiers débuts de Tuscaloosa, Mercedes-Benz a décidé de maintenir ses installations sur place et de procéder à d’importants investissements. Au cours des 25 dernières années, ce sont plus de 7 milliards de dollars américains qui ont été consacrés à cette usine, dont 1 milliard pour le passage à l’électrification. La formule est assez simple. L’ancienne chaîne d’assemblage des GLE/GLE coupé et GLS sert maintenant à la fabrication des EQS VUS et EQE VUS exclusivement. Les VUS traditionnels sont sur une toute nouvelle chaîne tout aussi moderne.

Au passage de génération dans la méthode de fabrication, Mercedes-Benz s’est assurée que les installations sont le plus flexibles, efficaces et écoénergétiques possible. C’est d’ailleurs l’usine 56 de Sindelfingen, en Allemagne, qui a servi d’inspiration. Le constructeur, de concert avec Microsoft, a développé la technologie MO360 qui permet de connecter tous les sites du constructeur, y compris les fournisseurs, pour s’assurer de l’optimisation de l’efficacité à tous les niveaux de la conception des composants à l’assemblage final. En optant pour cette innovation, Mercedes-Benz peut moduler et augmenter rapidement la production en fonction de la demande.

La batterie au coin de la rue

Dans l’optique d’une plus grande efficacité, la clef est toujours la proximité des composants nécessaires à l’exécution des opérations. Considérant que l’Alabama est l’un des points centraux de la fabrication des VUS de Mercedes-Benz, il était normal que le constructeur élargisse ses investissements dans la région. C’est le cas à Bibb County, tout juste à côté de Tuscaloosa, où l’on a décidé d’implanter une usine d’assemblage de batteries. La première vraie génération de Mercedes-Benz électrique constituée des gammes EQS et EQE partage une plateforme unique modulaire qui facilite la production. Étant des modules à 12 cellules, il est facile de régler la quantité en fonction du modèle produit. Presque l’ensemble de la production est assuré par une gestion numérique répartie dans près de 70 stations. Les installations du Comté de Bibb sont les troisièmes de Mercedes-Benz dans le monde.

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Production plus verte

Qu’on soit en Alabama ou sur toutes autres chaînes d’assemblage de Mercedes-Benz, les installations n’émettent pas de CO₂. Dans son plan Ambition 2039, le constructeur vise une impressionnante réduction des éléments entraînant la pollution à toutes les étapes, de l’extraction des matières à leur recyclage en fin de vie. Dans cette foulée, Mercedes-Benz entend faire une percée sur le marché canadien dans l’exploitation de matières critiques. L’une des plus importantes propriétés des batteries au lithium-ion réside dans le fait qu’elles peuvent être recyclées sans fin tout en maintenant leur capacité énergétique. Pour le moment, Mercedes-Benz possède son propre centre de recyclage en Allemagne, mais pour être près des plus importants marchés, on travaille actuellement avec d’autres partenaires pour s’implanter à ce niveau aux États-Unis et en Chine.