Malgré un ralentissement de l’engouement pour les salons de l’automobile, le Salon de New York, pour moi, continue de représenter l’un de mes événements automobiles préférés. New York, c’est la ville, bien sûr, sa prestance et sa grandeur, mais aussi sa culture et ses odeurs, encore plus ressenties durant ces premières chaudes journées du printemps.
Même si plusieurs constructeurs continuent de bouder ce genre d’événements, certains persistent et signent, voyant les salons de l’automobile comme des événements essentiels à la commercialisation de leurs modèles.
À New York, cette année, les participants se sont montrés motivés, dévoilant des modèles importants à la décarbonisation de l’industrie de l’automobile. On pense, notamment, à la camionnette électrique Ram 1500 REV ou, encore, au Kia EV9, premier VUS intermédiaire électrique à trois rangées de sièges offert par une marque généraliste. Subaru s’est permise d’ajouter une troisième déclinaison Wilderness à sa gamme avec le Crosstrek, tandis que Jeep nous a dévoilé la mise à jour du Wrangler 2024.

Sans surprise, c’étaient, encore une fois, les marques sud-coréennes qui dominaient le plancher du Javits Center, à New York. Hyundai, Kia et Genesis avaient tous des dévoilements, présentés à l’intérieur d’énormes kiosques. Chez Hyundai, on déballait toutes les données techniques des Kona et Kona électrique 2024, tandis que, chez Genesis, le concept d’un coupé GV80 peint en orange faisait jaser.
Outre les nouveautés qu’ils ont exposées au Salon, les constructeurs sud-coréens se sont emparés de presque tous les prix du prestigieux gala World Car Awards. La Hyundai IONIQ 6 a remporté le prix de la voiture de l’année, du design de l’année et celui de la voiture électrique de l’année.
- À LIRE : Hyundai IONIQ 6 Ultimate AWD 2023 : la continuité
- À LIRE : Le prix de la Hyundai IONIQ 6 vise directement la Tesla Model 3
Le Kia EV6 GT, de son bord, a raflé le prix de la voiture de performance de l’année, tandis que la Lucid Air a remporté le prix de la voiture de luxe de l’année.
Enfin, une seule personne mérite d’être nommée « Personne de l’année » par les World Car Awards. Cette année, ce prix a été remis à SangYup Lee, chef du Design chez Hyundai et Genesis. J’ai eu le privilège de m’entretenir avec lui et de lui poser quelques questions sur le positionnement de Hyundai en matière de véhicules électriques.

Penser comme une entreprise de technologies et non d’automobiles
À chaque fois que je peux parler avec des représentants des constructeurs d’automobiles, j’adore mentionner Tesla. Il est assez impressionnant de voir la réaction des relationnistes quand on mentionne ce constructeur et comment ils débattent pour vanter leurs produits. Parfois, on remarque une stratégie de communication défensive par certains constructeurs.
À ce compte, j’ai commencé par exprimer mon expérience de conduite de la Hyundai IONIQ 6 sur les routes de la Colombie-Britannique, pour ensuite avouer à M. Lee que je n’avais jamais conduit un véhicule électrique dont l’efficacité énergétique arrivait à la cheville de celle d’une Tesla Model 3. Je lui ai donc posé comme question : « Tesla est-elle l’entreprise à battre? »
« J’ai énormément de respect pour Tesla, et c’est ainsi pour tout le monde chez Hyundai. Sans Tesla, nous ne serions pas ici aujourd’hui, cette entreprise à pavé la voie à une toute nouvelle approche de construire des voitures. Cela dit, chez Hyundai, nous ne sommes pas en train de suivre ce constructeur, mais plutôt de le talonner. Si l’IONIQ 6 performe si bien, c’est qu’elle est le fruit du travail d’une équipe à la fois passionnée et talentueuse, mais surtout, dédiée à la décarbonisation du transport léger. »
Il a enchaîné en m’expliquant que, chez Hyundai, on adopte la philosophie d’une entreprise de technologie et non d’automobiles. SangYup Lee me mentionnait que cette façon de faire permet à Hyundai d’être très agile dans ses prises de décision, une caractéristique, à ses yeux, importante dans la commercialisation des véhicules de demain.

Deux générations en avance
Dernièrement, lorsque j’ai pris le volant de certains véhicules des marques sud-coréennes, surtout les électriques, j’avais l’impression de conduire un véhicule qui a deux générations en avance sur certains produits de la concurrence, une sensation semblable à la conduite des modèles de Tesla.
Ma question pour SangYup Lee était la suivante : comment les marques sud-coréennes font-elles pour nous donner l’impression de conduire un véhicule plus moderne que la plupart des autres modèles sur le marché?
« Il s’agit d’une belle observation, mais je crois que cette sensation de modernité n’est que le résultat de nos efforts. On voit avec des produits comme les IONIQ 5 et IONIQ 6 que, quand tous les départements d’un constructeur d’automobiles travaillent bien ensemble, soit le Design, l’Ingénierie ou le Marketing, un produit peut réellement se démarquer de la concurrence et ainsi faire évoluer le segment. »

M. Lee a ajouté que la récente acquisition de Boston Dynamics par Hyundai donne au constructeur une perspective de la technologie qui est différente de celle des autres constructeurs d’automobiles. Il avance que, puisqu’il est entouré de tant de savoir-faire technologique, il est inspiré dans son approche du design et de celle de son équipe. La forme de l’IONIQ 6, pour réduire son coefficient de traînée au minimum en est, selon lui, le parfait exemple.
« Vous allez voir, avec le VUS IONIQ 7 qu’on va dévoiler d’ici quelques mois, cette philosophie de design, soit celle d’exprimer le savoir technologique du groupe Hyundai, sera encore plus apparente. Nous voulons vraiment que les gens nous perçoivent comme une entreprise de technologies, avec un penchant pour la mobilité. Je crois que les gens vont vraiment aimer l’IONIQ 7 a-t-il ajouté à la fin de l’entrevue.
Au moment d’écrire ces lignes, le Hyundai IONIQ 7, véhicule largement basé sur le Kia EV9, n’a pas encore été officiellement dévoilé. Il n’existe que sous forme d’un concept qu’on nomme SEVEN. La version de production pourrait nous être présentée d’ici cet automne.