La colère au volant est un phénomène qui touche beaucoup de gens! Avouons-le, qui n’a jamais ressenti la pression monter derrière son volant après avoir été coupé par un automobiliste insouciant ou après avoir croisé un conducteur centré sur ses besoins et manquant de courtoisie? Je suis la première à lever la main et j’admire tous les grands sages à qui ce n’est jamais arrivé!
Et si on faisait ensemble un petit voyage introspectif? Vous arrive-t-il souvent de vous sentir irrité ou frustré en conduisant? D’avoir des pensées ou des comportements agressifs envers les autres conducteurs ou, encore, de ressentir le besoin viscéral de toujours réagir aux erreurs des autres?
Présenter votre majeur a-t-il déjà fait office d’exutoire pour libérer la frustration? Vous est-il déjà arrivé d’avoir une conduite agressive, comme coller de trop près un autre véhicule ou couper la route de façon intentionnelle? Ou encore, tel un grand maestro, êtes-vous passé maître dans l’art de diriger un orchestre de klaxons pour exprimer votre frustration?
Je suis désolée de vous apprendre que ce sont tous des comportements qui ont le potentiel d’être adoptés par des conducteurs en proie à la colère au volant. Jetons un œil à ce phénomène que j’ai cherché à comprendre!
La différence entre colère et rage au volant
Il est d’abord important de distinguer l’impatience, la colère, l’agressivité et la rage au volant.
Impatience : Sentiment bien connu d’irritation ou de frustration qui apparaît quand les choses ne vont pas aussi vite qu’on le désire, quand la circulation est au ralenti, ou qu’un feu de signalisation reste rouge trop longtemps. L’impatience peut notamment mener à des excès de vitesse, des dépassements imprudents et le non-respect de la priorité.
Colère : L’impatience est suivie de près par un sentiment d’agacement et de colère. Cette émotion est souvent déclenchée par un événement précis, comme un autre conducteur qui coupe la route. La colère peut mener à des réactions verbales ou physiques, mais elle n’implique pas nécessairement un comportement agressif.
Agressivité : Cela implique un comportement intentionnel visant à nuire ou à intimider les autres usagers de la route. Au volant, ça peut se traduire par des gestes vulgaires, comme pointer son majeur, des cris, l’utilisation excessive du klaxon, ou des manœuvres dangereuses comme coller un autre véhicule, empiéter sur l’accotement pour dépasser les autres voitures et effectuer des changements de voie dangereux.
Rage au volant : C’est le moment où les fils se touchent! Il s’agit d’une forme extrême d’agressivité au volant où le conducteur perd le contrôle de ses émotions et agit de manière dangereuse. Cela peut inclure des poursuites, comme suivre un autre véhicule sur plusieurs kilomètres, des tentatives de nuire dangereusement à d’autres conducteurs, par exemple, en essayant de les pousser hors de la route, et même des confrontations physiques, comme sortir de sa voiture pour affronter un autre conducteur.
Les éléments déclencheurs
Plusieurs facteurs peuvent provoquer la frustration derrière le volant :
Stress quotidien et conditions de circulation
Le stress quotidien, combiné aux conditions de circulation souvent chaotiques, est l’une des causes les plus courantes de la colère au volant. Quand on est déjà sous pression, les embouteillages interminables, les retards imprévus ou les comportements imprudents des autres automobilistes peuvent rapidement faire monter la tension!
L’influence des modèles de comportement
Il n’est pas rare que certains conducteurs aient intégré des réponses agressives en observant des modèles, comme des parents ou d’autres figures d’autorité. Cette exposition répétée à des comportements agressifs peut avoir eu pour effet de normaliser ces réactions et d’amener certaines personnes à les intégrer dans leur propre conduite.
Le sentiment d’anonymat
Un autre élément fascinant est le sentiment d’anonymat que ressentent les conducteurs, semblable à celui d’une personne derrière un écran sur internet, ce qui peut encourager les conducteurs à adopter des comportements qu’ils éviteraient normalement dans des interactions en face-à-face. Sans les contraintes sociales habituelles, certains conducteurs se sentent libres d’exprimer leur frustration de manière plus ouverte et agressive.
La route comme un territoire à défendre
La route est parfois perçue comme un champ de bataille par certains conducteurs qui se sentent obligés de défendre leur territoire. Cet état d’esprit territorial peut conduire à une agressivité accrue, en particulier quand les conducteurs perçoivent les actions des autres comme des menaces ou des défis. L’instinct de protéger son espace sur la route peut s’intensifier en confrontations dangereuses quand ils se sentent « attaqués » par d’autres automobilistes.
Gestion émotionnelle et impulsivité
Une mauvaise gestion des émotions, une impulsivité élevée et une faible tolérance à la frustration sont aussi des facteurs qui amplifient la colère au volant. Ces caractéristiques peuvent pousser une personne à réagir de façon excessive à des situations souvent anodines. La moindre contrariété peut alors déclencher des comportements agressifs.
Acte violent qui défie la logique
Cela étant dit, pour certains, la gestion des émotions semble facultative, ce qui peut entraîner des pertes de contrôle assez troublantes!
Un exemple particulièrement spectaculaire s’est produit à Montréal en 2015, où un conducteur, après s’être fait couper la route, s’est retrouvé au centre d’une violente altercation. Lors de cette confrontation, l’un des conducteurs a mordu le doigt de l’autre, lui en arrachant une partie, qu’il a sauvagement recrachée avant de remonter à bord de son véhicule et de percuter la victime en quittant les lieux sans s’arrêter. Cet acte insensé et plutôt surréaliste a abouti à une condamnation de quatre ans et demi de prison pour voie de fait armée, délit de fuite et conduite dangereuse causant des lésions.
Conseils pratiques pour gérer la colère au volant
En plus de travailler en profondeur sur la gestion des émotions, l’utilisation de techniques de gestion du stress, comme la respiration profonde ou la méditation, peut aider à maintenir son calme dans diverses situations, et pas seulement au volant. Pour diminuer les frustrations, il peut aussi être utile de planifier ses trajets, de prévoir du temps supplémentaire pour éviter le stress des retards et d’éviter les heures de pointe quand c’est possible.
Enfin, il est important d’apprendre à lâcher prise et de faire preuve de tolérance et de compréhension envers les erreurs des autres usagers de la route, en se rappelant que la plupart de ces erreurs ne sont pas intentionnelles. Après tout, si on se ramène à l’essentiel, l’objectif principal n’est-il pas d’arriver à destination en toute sécurité?
Sur ce, que la route soit zen!