L’arrivée des BMW M3 et M4 2021 a fait couler beaucoup d’encre chez les amateurs de performance. Plusieurs ont reproché au constructeur d’avoir gâché le design en raison de la gigantesque grille rénale positionnée à la verticale. Et certains accusent BMW d’avoir complexifié les modèles en ajoutant la transmission intégrale xDrive. Mais, aux yeux du constructeur bavarois, ces dires n’auront pas d’impact sur la popularité des modèles. Nous en avons discuté avec les hauts placés de la division M.
Bien qu’il nous faille attendre encore quelques mois avant de mettre à l’essai les nouvelles M3 et M4, BMW nous a tout de même permis de leur tirer les verres du nez quant au design de ses deux sportives.
Durant une entrevue qui s’est tenue en ligne, nous avons été droit au but et demandé au constructeur pourquoi ces nouvelles sportives sont si éclatées, tant au chapitre du design que des couleurs de carrosserie et d’habitacle. Rappelons que, historiquement, les BMW M3 et M4, bien que plus féroces que leurs homologues ordinaires, arboraient un design mature et, à certains moments même, subtil.
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« Nous nous sommes dit qu’il était temps de célébrer la lettre M au sein de notre gamme de modèles. Vous savez, en 2020, les ventes de ces véhicules ont battu tous les records depuis leur naissance. L’idée derrière cette nouvelle génération était surtout d’affirmer notre position dans le segment de la performance haut de gamme, mais aussi d’offrir un nouveau genre de véhicule pour une nouvelle génération d’acheteurs. Oui, les couleurs sont vives, et les agencements de couleurs dans l’habitacle le sont aussi, mais le consommateur qui désire encore acheter un « sleeper » pourra encore le faire. Nous avons simplement élargi l’offre des possibilités », explique Hagen Franke, directeur Produits de la division M, chez BMW.
Anne Forschner, l’une des stylistes derrière l’allure de ces nouvelles sportives, a également partagé son point de vue sur l’énorme grille rénale qui domine la partie avant des BMW M3 et M4. Elle affirme que ce design a été réfléchi afin de créer une onde de choc dans l’industrie. « Nous voulions réinitialiser l’image de nos sportives en les propulsant vers une tout autre direction artistique. Et à voir les carnets de commandes bien remplis de ces modèles, il est évident que nous avons fait le bon choix », a-t-elle dit.
Transmission intégrale pour la Competition
Toujours dans l’optique d’en offrir plus aux amateurs de sensations fortes, BMW intègre, pour la première fois dans l’histoire des M3 et M4, l’option d’un rouage intégral. Uniquement livrable avec la boîte de vitesses automatique à 8 rapports sur la déclinaison Competition, cette configuration motrice permet à ces bolides de boucler le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure en 3,6 secondes seulement. Et pour satisfaire les amateurs de conduite sportive, BMW maintient la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports.
Mais pourquoi n’offrir la manuelle qu’avec la propulsion ? Selon Hagen Franke, BMW voulait vraiment séparer la famille M3 et M4 en deux camps : d’un bord, avec les variantes Competition, le constructeur prône l’efficacité, l’accélération et les chiffres à tout casser, sans oublier une puissance de 503 chevaux et un couple de 479 livres-pieds.
« Pour arriver à la M3/M4 la plus rapide sur circuit, ça nous prenait la transmission intégrale et l’automatique. Ceux-ci assurent à la fois un degré d’adhérence plus élevé, mais aussi des reprises de vitesse plus rapides. Le système départ canon peut également fonctionner plus efficacement avec ces composants », explique Hagen Franke.
À l’autre bout du spectre, on retrouve la sensation de conduite et la pureté mécanique. Certes, pour certains, le fait que les M3/M4 avec boîte de vitesses manuelle et la propulsion ne produisent que 473 chevaux est une déception. Mais M. Franke explique que le but de cette déclinaison est surtout de récompenser le conducteur. « Le propriétaire de ce bolide aura tout de même la responsabilité de contrôler près de 500 chevaux au moyen de trois pédales, et ce, avec l’aide des roues motrices arrière seulement. Ce n’est pas rien comme expérience ! »
En effet, il sera intéressant, dans un monde automatique et électrifié, de mettre à l’essai des bêtes aussi pures que les M3/M4 à boîte manuelle. Mais cette philosophie peut-elle durer encore longtemps ? Qu’en sera-t-il de ces iconiques bolides allemands lorsque nous serons bien enfoncés dans un monde électrique ? Existeront-elles encore ?
Robert Pilsi, qui est à la tête du projet M3/M4, nous a confié qu’il a hâte de voir ses bagnoles faire le saut vers l’électrification. Il explique que l’électrique fait partie des stratégies de performance du constructeur et qu’elle représentera une nouvelle ère pour la prestigieuse lettre M. « Vous n’avez pas idée vers où la division M s’en va. Tout ce que je peux vous dire, c’est que l’avenir est très prometteur pour les amateurs de vitesse », a-t-il témoigné.
Au moment d’écrire ces lignes, les BMW M3 et M4 2021 arrivent dans les concessions du pays et s’affichent à un prix de départ de 84 300 et de 85 100 $ respectivement. Les déclinaisons Competition seront offertes à compter de cet été. D’ici là, nous vous aurons livré nos impressions de conduite sur les routes du Québec.
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