Rouler une décapotable en hiver ? Pourquoi pas ! Les voitures décapotables sont plus adaptées que jamais aux conditions hivernales. Plusieurs d’entre elles sont maintenant disponibles avec un rouage intégral, notamment chez BMW. Chez Mercedes-Benz, le dispositif Air Scarf souffle un jet d’air chaud dans le cou des passagers avant. Chez Nissan, on a installé des chenilles et des skis sur une 370Z Roadster.
Quoi ?
Oui, oui. Des chenilles et des skis. L’installation de tels accessoires a d’ailleurs fait passer le nom de la voiture de 370Z à 370Zki. Décidément, on a de la suite dans les idées chez Nissan.
Nous avons eu l’occasion de la tester !
La chirurgie
Avant de la tester, il faut la fabriquer et cette tâche est moins complexe qu’il n’y paraît. Pour transformer une Nissan 370Z Roadster à transmission automatique en Nissan 370Zki, on a installé, sur le pont arrière, une paire de chenille normalement installée sur des camionnettes et provenant de chez American Track Truck. À l’avant, les roues sont remplacées par des skis qui utilisent des lisses similaires à celles utilisées sous les patins des motoneiges.
Certaines autres pièces ont également passé sous le bistouri. L’échappement, les tours d’ailes ainsi que les freins avant ont été modifiées dans le but de rendre la voiture fonctionnelle.
La motoneige
Vous ne serez pas surpris de lire que la conduite d’un tel engin relève plutôt de l’anecdote que de la révélation. Premièrement, l’accès à bord nécessite une enjambée digne de celle effectuée par une athlète du 100 mètres haies. Une fois installé au volant (après contorsions), le moteur en marche et la transmission embrayée, les premiers coups d’accélérateur permettent de déplacer la voiture dans un mouvement relativement lent en raison de la démultiplication imposée par le système de chenille.
Cette démultiplication n’empêche pas la 370Zki d’attendre la vitesse relativement élevée d’environ 70 km/h lors de l’essai. L’expérience de conduite prend un autre tournant (hic) à l’approche d’une courbe, notamment en raison du fait qu’on s’attend à devoir se battre avec la direction et surtout avec les skis pour assurer le changement de direction. Or, l’inquiétude s’est rapidement dissipée notamment grâce à la présence de lisses sous les skis. Celles-ci mordent dans la neige et la glace, répondant presque au doigt et à l’œil aux commandes du conducteur.
La voiture se charge toutefois de nous rappeler qu’on circule en hiver en raison des projections de neige et de glace propulsées par les chenilles en direction des occupants du véhicule. En sortant de la 370Zki, mon manteau initialement noir était désormais blanc tandis que les sièges chauffants ont fait fondre la neige qui s’est retrouvée sur le siège, assurant ainsi un taux d’humidité très élevé dans mon fond de culotte.
Le combattant
Nissan avait un autre engin destiné à l’hiver à nous faire essayer. Celui-ci n’est pas une nouveauté puisqu’il a été lancé il y a quelques années et certains journalistes ont eu l’occasion de l’essayer dans le passé. Il s’agit du Nissan Rogue Warrior.
La chirurgie est encore plus simple que du côté de la 370Zki. Il y a deux étapes à l’opération : les roues ont été remplacées par quatre chenilles identiques et les ailes ont été coupées afin d’assurer un bon dégagement. Pour le reste, toutes les composantes du Rogue tel que vous le connaissez sont préservées. C’est donc dire que le Warrior est propulsé par le même moteur à 4 cylindres de 2,5 litres produisant 170 chevaux et par la même transmission automatique à variation continue que celui de votre voisin.
Bien entendu, les chenilles procurent l’avantage notable de l’augmentation de la garde au sol, ce qui permet au Rogue de circuler dans la neige épaisse tout en mettant à risque le conducteur de perdre toute sa crédibilité lorsqu’il tente de monter à bord du véhicule.
Une fois la crédibilité conservée (!) et la transmission embrayée, la surprise provient de la facilité déconcertante qu’a la mécanique à mouvoir le véhicule. Tant qu’on appuie sur le champignon, le Warrior prend de la vitesse pour atteindre un rythme très acceptable de près de 80 km/h. Le travail de la mécanique est très adéquat notamment en raison de la livraison continue de la puissance autorisée par la transmission à variation continue.
Malgré le fait que le circuit emprunté n’ait pas permis de tester réellement la capacité de franchissement dans la neige épaisse, il faut admettre que le Rogue Warrior n’a pas peur des sentiers. Il monte les pentes et franchit les bancs de neige avec facilité.
Conclusion
Ça vous tente, une telle bébelle ? Sachez que ces deux véhicules ne sont pas offerts chez votre concessionnaire. Vous pouvez vous en monter une vous-même avec des pièces d’après-marché pour la somme d’environ 50 000 $.
N’oubliez pas que pour ce prix, vous pouvez acheter trois motoneiges flambant neuves ! Cependant, le facteur « cool » ne sera pas aussi élevé qu’avec une 370Zki… et votre fond de culotte, pas aussi humide !