Je ne vous professe rien en vous disant que la crise de la COVID-19 a largement affecté le métier de journaliste automobile. Finis les voyages aux quatre coins du pays pour faire l’essai de nouveaux bolides ou, encore, en apprendre davantage sur le développement des plus récentes technologies auprès des grands constructeurs. Même l’accès aux véhicules d’essai est limité durant cette période difficile. Comment faisons-nous donc pour continuer d’exercer notre métier ?
Ainsi viennent à la rescousse les plateformes virtuelles comme les simulateurs de course en ligne, ce dont plusieurs marques d’automobiles se servent sur une base régulière, soit pour la formation de leurs pilotes de course ou, encore, la simulation de situations réelles. Nissan n’est pas nouvelle dans le monde virtuel. Ses pilotes de Formule E s’entraînent actuellement sur des simulateurs, tandis que ses employés travaillent depuis la maison tout en continuant le développement de nouveaux produits.
Pour démontrer son adaptation au monde numérique, Nissan nous a invités à une course de Gran Turismo Sport – un simulateur de course où le constructeur occupe une forte présence – afin de nous permettre de discuter avec deux de ses ingénieurs : Joseph Mueller, responsable des dispositifs de sécurité, et Taosif Alam, spécialiste en marketing, porte-parole du client, chez Nissan Amérique du Nord. Voici ce qu’ils avaient à nous dire.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
C’est, bien entendu, la première question que j’avais pour mes interlocuteurs au moment où je m’apprêtais à prendre le volant d’une Datsun 240Z largement modifiée pour la course.
Selon M. Mueller – qui me répondait depuis l’habitacle virtuel d’une Nissan Skyline R34 –, la situation n’a pas trop affecté la progression de son boulot. Il affirme même que tout se passe normalement dans son cas. Il avoue s’être adapté et avoir apporté son travail à la maison, mais il précise que les essais en matière de sécurité chez Nissan continuent leurs cours. En d’autres mots, les nouveaux produits poursuivent leur développement de façon normale, et aucun retard dans les projets n’a encore été signalé.
Mais comment un constructeur fait-il pour tester la sécurité des véhicules depuis la maison ? Joseph Mueller répond que les emplacements d’essais de collision ne demeurent accessibles que pour un nombre très limité d’employés, mais il faut respecter des procédures de distanciation strictes.

À quoi pouvons-nous nous attendre au cours de la prochaine année ?
Les constructeurs d’automobiles n’aiment pas parler de leurs futurs produits, mais nos deux ingénieurs ont tout de même supposé quelques trucs intéressants. Bien que tout soit encore au stade de la spéculation, ces renseignements nous ont néanmoins permis de brosser un portrait éclairé de l’avenir du constructeur.
Il est important de souligner que Nissan connaît des difficultés. En plus des déboires de Carlos Ghosn en 2019, les ventes de Nissan ont chuté de près de 36 % au début de 2020. Quant à sa division de luxe, Infiniti, on parle d’une baisse de près de 50 %. La crise de la COVID-19 n’a certainement pas aidé la situation. En outre, l’entreprise a récemment exigé de ses prêteurs une somme de 500 milliards de yens (6,5 milliards de dollars) afin de poursuivre le développement de nouveaux produits.
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De plus, les consommateurs reprochent à Nissan d’offrir une gamme de produits désuets et des technologies dépassées par comparaison avec sa concurrence, surtout la machine sud-coréenne.
Maintenant, on commence à sentir un vent de fraîcheur du côté de la marque, l’envie de passer en deuxième vitesse, ce que nous avons immédiatement ressenti dans le ton des deux ingénieurs qui nous confiaient leur perspective directement par l’entremise de notre casque d’écoute. Selon Taosif Alam, « nous détiendrons bientôt la gamme de produits la plus rafraîchissante de toute l’industrie de l’automobile ».
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C’est toute une affirmation, ça ! Mais qu’est-ce que ça veut dire, au juste ?
Taosif Alam a préféré ne pas commenter sur les produits à venir, mais il a été assez transparent lorsqu’il a parlé du prochain Rogue qui devrait se pointer le bout du nez vers la fin de l’année 2020. M. Alam admet que l’image actuelle de Nissan doit être repensée, que l’industrie a changé, et que les clients s’attendent désormais à en recevoir davantage pour leur argent.
Or, M. Alam et son équipe - qui s’occupent principalement de compiler les demandes et les exigences des consommateurs - observent les stratégies marketing mises en place par d’autres constructeurs afin de diversifier un seul modèle. Toyota en est un bel exemple avec le RAV4, offert en une panoplie de variantes uniques.
Verrons-nous un Rogue d’allure plus aventurière ou plus sportive ? Rien ne nous a été confirmé à ce sujet, mais Taosif Alam affirme que l’idée n’est pas impossible.
Et ce sera logiquement la même stratégie quand le prochain Pathfinder sera mis en marché. Encore non confirmé par le groupe, il est inévitablement le prochain sur la liste des véhicules à moderniser. Si Taosif Alam dit vrai, nous pourrions revoir un Pathfinder à l’allure plus costaude, comme ses prédécesseurs, comprenant des déclinaisons aventurières ou, même, sportives.
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Quand verrons-nous la 400Z ?
Au fur et à mesure que la course avançait - à bord des légendes sportives du constructeur - il a été impossible de nier l’arrivée imminente de la prochaine Z autour de laquelle les rumeurs et les spéculations se multiplient depuis quelques mois.
Évidemment, nous n’avons rien pu obtenir de concret à ce sujet, mais tout laisse croire qu'il y a en effet une nouvelle Z en chantier chez Nissan. Nos deux ingénieurs avouent que l’information qui a récemment coulé sur internet les rend optimistes quant à la nouvelle image de la marque.
Selon des rumeurs bien fondées, elle s’appellerait 400Z et serait alimentée par le même V6 biturbo que l’Infiniti Q50, développant quelque 400 chevaux. Rien n’a toutefois été confirmé par les employés de Nissan à ce sujet.
Et pour finir, nous avions une question au sujet du retour de la Sentra SE-R. Avec l’arrivée de la nouvelle Sentra, verrons-nous une réelle déclinaison de haute performance dans la gamme ?
Bien entendu, Mueller et Alam n’ont rien dit, mais ils ont tout de même avoué que, dans leur équipe, tout le monde aimerait bien revoir la SE-R chez Nissan. « La concurrence est là avec la Civic Si, la Golf GTI et la Veloster N. Il serait tout à fait logique que Nissan essaie de regagner une part de ce marché. On aimerait tous revoir ce modèle emblématique faire un retour, qui sait ? »
Quoi qu’on pense de ces ouï-dire, il semble que Nissan ait un plan d’attaque concret pour rebâtir son image en sol nord-américain.
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