Certains accusent Gran Turismo de n’être qu’un vulgaire « jeu de chars » ; pourtant, ce populaire simulateur de course a poussé une génération entière à s’intéresser à l’automobile. Si, comme moi, vous avez grandi durant les années 1990, Gran Turismo a certainement eu un impact quelconque dans votre passion pour les voitures.
Car son arrivée, en 1997, sur la console Sony Playstation, a révolutionné l’industrie du jeu vidéo avec son réalisme et sa qualité graphique à couper le souffle, tout en étant une véritable bible de l’automobile.
Nous voici 25 ans plus tard avec une cinquième génération de la console Playstation. Polyphony Digital, l’entreprise derrière la franchise Gran Turismo, n’a pas tardé à nous livrer une septième édition de son simulateur. Nous l’avons mis à l’essai pour vous livrer nos impressions.

Si vous suivez cette franchise depuis ses tout premiers débuts, vous serez d’avis qu’elle avait perdu de son lustre ces dernières années, surtout lors des éditions 6 et Sport.
On reprochait à Gran Turismo d’avoir laissé tomber les éléments-clés qui lui avaient permis de devenir si populaire, c'est-à-dire l’aspect d’évolution d’une carrière ainsi que de la mise au point d’un véhicule.
L’une des grandes qualités des anciennes versions, c’était qu’elles nous permettaient d’acheter, par exemple, une simple Honda Civic avec peu d’argent, pour ensuite la transformer en véritable voiture de course.

Un véritable retour aux sources
Ces années à se chercher semblent avoir permis à Gran Turismo 7 (GT7) de revenir aux sources et de redevenir The Real Driving Simulator (le véritable simulateur de course) qu’elle prétend être depuis sa naissance.
Cette septième édition, qui exploite le plein potentiel de la Playstation 5 (aussi offerte sur la Playstation 4) arrive non seulement avec une qualité graphique à couper le souple, mais un moteur de jeu qui ajoute encore plus de réalisme et de précision.
Dès les tous premiers débuts du jeu, GT7 nous fait comprendre qu’il est là pour honorer l’automobile dans toute sa splendeur. La cinématique d’introduction est comme un documentaire où l’on voit les origines de la voiture avec la célèbre Benz Patent-Motorwagen. On passe ensuite par Henry Ford et Ferdinand Porsche, pour rapidement évoluer vers la course automobile qui a pris une erre d’aller presque exponentielle durant les années 1960.
L’utilisateur est ensuite transporté dans une immense carte virtuelle où il peut naviguer entre plusieurs endroits. C’est là qu’on trouve son garage, les concessions d’automobiles, les pistes de course et les ateliers de personnalisation.
Car oui, la personnalisation des véhicules fait son grand retour dans GT7. On peut donc acheter des pièces pour améliorer les performances de notre bolide, modifier les jantes, les pare-chocs, les ailerons et les couleurs de carrosserie. Il est même possible d’élargir les ailes de certains modèles. Bref, tout est là. On peut ensuite mettre au point les suspensions, les freins, les appuis aérodynamiques, etc.

La carrière avant tout
Contrairement à Gran Turismo Sport qui mettait surtout l’accent sur la compétition en ligne et qui délaissait l’aspect carrière, GT7 est tout le contraire. Au début, il est carrément impossible d’aller affronter des amis en ligne. On doit d’abord franchir quelques étapes dans la carrière avant de débloquer ce mode. GT7 vous forcera donc à acheter votre première voiture dans le marché de l’occasion, de la personnaliser et d’entreprendre une série d’épreuves qui vous permettront éventuellement de gagner plus d’argent.
Mais pour ce faire, vous devrez d’abord compléter les fameuses « licences » de course. Comme dans les premières versions du jeu, GT7 vous oblige à compléter une série d’épreuves pratiques afin de pouvoir courser. C’est là qu’on apprend les bases du survirage, du sous-virage, du freinage au point de corde et du transfert de poids.
Au point central de cette carrière, on retrouve le Café, un endroit où vous rencontrerez des spécialistes du monde de l’automobile, comme des stylistes et des collectionneurs. Ces individus vous donnent des missions de collection d’automobiles – souvent en groupe de 3 – tout en vous éduquant sur les modèles en question. Par exemple, on vous demandera de collectionner 3 modèles BMW M de renommée. Vous devez ensuite explorer les épreuves qui ont été mises à votre disposition pour les trouver.
La collection de voitures fait partie intégrante de l’expérience de GT7. Le jeu vous permet d’organiser vos collections, d’acheter des modèles d’occasion et, même, de consulter la valeur de certains classiques en utilisant l’outil d’évaluation de Hagerty, le célèbre assureur de véhicules de collection.

Une conduite réaliste
C’est surtout derrière le volant que GT7 fait des pas de géant. Le nouvel engin nous permet non seulement de ressentir les éléments suspenseurs et l’adhérence des pneus, mais aussi de créer de véritables conditions météo et une progression dans le temps, y compris des couchers et levers de soleil.
GT7 est toujours visuellement époustouflant, avec reflets, éclats de lumière et textures qui nous enveloppent dans une expérience hautement immersive.
Beaucoup plus précis que ses ancêtres, le simulateur permet encore plus de personnalisation dans les systèmes d’aide à la conduite. GT7 est toutefois plus que jamais conçu pour un ensemble volant/pédale. Si, comme moi, vous jouez toujours avec une manette, je vous suggère d’activer l’assistance Countersteer sinon c’est impossible à conduire !

Enfin, GT7 a une trame sonore du tonnerre, une caractéristique qui était absente des anciennes versions au point d’en être humiliant. Fini les sons de balayeuse. Place maintenant à de véritables sonorités de moteur qui changent leur tonalité selon les pièces qu’on y ajoute.
Des défauts ? Il y en a, mais étant donné que ce jeu se met à jour à distance, la plupart d’entre eux seront sans doute corrigés en cours de route.
Par exemple, lorsqu’on joue en ligne dans un lobby, il est étrangement impossible d’en modifier les paramètres une fois créés. S’il désire changer de piste ou du type de véhicules admissibles, l’hôte est dans l’obligation de tout annuler et de recommencer. Un non-sens.
Ensuite, il y a l’absence du magasin de pièces dans ces fameux lobbies. Autrement dit, si vous n’avez pas acheté les bons pneus pour participer, il vous faudra retourner dans le menu carrière pour le faire.
En outre, il est impossible de revendre des véhicules, un défaut étrange considérant qu'on peut surveiller la valeur de ceux-ci.
Enfin, le fait que le jeu requiert toujours une connexion internet vous empêche de jouer hors ligne au moment des mises à jour et des entretiens des serveurs, un irritant que les joueurs ont fâcheusement découvert lors du bogue massif en lien avec la mise à jour 1,07.
Outre ces légers bémols, Gran Turismo 7 se situe néanmoins au sommet de son art et regagne son titre du roi des simulateurs de course. Si vous êtes un amateur de voitures, il s’agit d’un incontournable, soit pour jouer, collectionner, personnaliser ou carrément le laisser tourner en arrière-plan sur votre téléviseur comme une œuvre d’art. Il est à ce point réussi.