La semaine dernière, je mettais à l’essai la nouvelle Toyota Prius Prime, un modèle enfichable duquel on promet une autonomie totale de 965 kilomètres avec un réservoir de seulement 43 litres. Mais tout dépend de votre type d’utilisation, il est évidemment possible de faire beaucoup mieux. C’est du moins ce que j’ai pu découvrir.
Ma première journée d’essai aura été bien simple. J’ai récupéré la voiture à Montréal pour ensuite me rendre à Québec par l’autoroute 40. Voilà le genre de trajet inefficace pour une voiture hybride, considérant que l’on tire évidemment le maximum d’une hybride en milieu urbain à basse vitesse. Néanmoins, arrivé sur place et après avoir parcouru 30,3 kilomètres en mode 100% électrique, ma moyenne de consommation totale se chiffrait à 3,9 litres aux 100 km. Rappelons que ce trajet s’est fait à 115 km/h, en hiver, à une température de -12 degrés. Pas mal, hein?. Et sur le chemin du retour, la moyenne n’était grimpée qu’à 4,3 litres, tout simplement parce qu’il m’avait été impossible de me brancher à Québec, là où je me trouvais.
Après 650 kilomètres de parcouru, j’ai constaté deux trucs agaçants. D’abord, les pneumatiques de 15 pouces de cette voiture la rendent un peu instable si on les compare à ceux de la Prius régulière (qui peuvent atteindre 17 po). Puis, l’essuie-glace arrière brille par son absence (sans doute pour une question d’aérodynamisme), ce qui affecte énormément la visibilité. Cela dit, la Prius est aujourd’hui une voiture confortable et réellement intéressante à conduire. J’avais constaté ces améliorations en prenant le volant du modèle régulier arrivé l’an dernier, mais le fait de prendre la route avec cette nouvelle version m’a aussi convaincu.
J’ajouterais que les changements esthétiques d’importance apportés à la Prius Prime sont les bienvenus. La forme des feux arrière comme du carénage avant est nettement plus intéressante que celle du modèle régulier, qui nous sert des feux façon Cadillac, plutôt kitsch.
Place au salon
Bien sûr, la nouvelle Prius est plus spacieuse, ce qui la rend plus intéressante pour la famille. Et la grande surface vitrée donne l’impression d’une voiture dont l’habitacle est encore plus vaste qu’il ne l’est en réalité. Toutefois, j’ai pu découvrir un autre aspect pratique de cette voiture en me rendant quotidiennement au Salon de l’Auto de Montréal à son volant. D’abord, le mode 100% électrique m’a permis de ne consommer qu’environ 1,2 – 1,3 litre aux 100 km de moyenne, en faisait le relais depuis ma résidence, située à 37 kilomètres du Palais des Congrès. Or, j’ai aussi découvert que les voitures électriques étaient grandement les bienvenues sur ce quadrilatère du centre-ville, où près d’une vingtaine de bornes de recharge sont installées. Cela m’a donc non seulement permis de me recharger grâce à ma carte du Circuit Électrique, mais m’a surtout facilité la tâche pour trouver un stationnement. Une denrée rare par les temps qui courent, à moins d’accepter de débourser 24$ après avoir fait la file pendant 30 minutes, pour se stationner sous le Palais des Congrès.
Alors, non seulement j’ai pu économiser sur les frais de stationnement en me stationnant dans la rue, devant la porte de la bâtisse, mais j’ai également pu me recharger pour quelques dollars. Une formule qui devient selon moi un fort incitatif pour celui ou celle qui se déplace quotidiennement au centre-ville ou à proximité d’une borne de recharge.
Prius ou Prius Prime?
Je retiens de la Prius Prime que son autonomie en mode 100% électrique qui oscille autour de 30 kilomètres (35 selon Toyota) permet à une majorité d’acheteurs de se déplacer au travail sans avoir recours à l’essence. Et si la distance est supérieure à 30 kilomètres, la consommation d’essence n’est que symbolique. Bien sûr, à ce chapitre, la Chevrolet Volt a toujours l’avantage (avec un peu plus de 80 km d’autonomie). Toutefois, la facture n’est pas la même et je vous avoue que l’espace intérieur de la Prius risque de convaincre une grande quantité d’acheteurs qui pourraient trouver la Volt plus étroite.
Évidemment, au moment d’écrire ces lignes, et même si on nous a donné accès à la voiture, les prix du modèle Prius Prime n’avaient toujours pas été dévoilés. Il faut cependant s’attendre à un prix supérieur d’environ 5 000$ à celui de la Prius régulière, ce qui avec la remise gouvernementale de 4 000$, ne crée qu’un écart d’environ 1 900$ (en considérant les taxes et la remise appliquée sur la Prius régulière). Inutile de vous dire qu’à ce compte, et aussi parce que la voiture est plus jolie, je n’hésiterais pas deux secondes à passer à l’hybride enfichable. Reste à voir si la clientèle verra la chose du même œil, puisque les ventes de la précédente Prius Plug-In n’avaient été que symboliques.