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Campagna T-Rex : une réussite québécoise qui dure depuis 20 ans

Campagna T-Rex : une réussite québécoise qui dure depuis 20 ans
Collaborateur RPM
Campagna T-Rex : une réussite québécoise qui dure depuis 20 ans

Boucherville — Le T-Rex a vingt ans. Déjà ! Ce trike québécois auquel plusieurs prédisaient une existence éphémère est devenu le véhicule de conception canadienne — québécoise de surcroît — destiné au grand public ayant existé le plus longtemps de la Seconde Guerre, et ce dans un contexte de production à très petite échelle.

Son fabricant, Campagna Motors de Boucherville, profite de ce 20e anniversaire pour mousser ce produit vedette. Une série de vidéos anime le Net depuis environ un mois et une invitation a été envoyée aux propriétaires de T-Rex pour qu’ils prennent part en grand nombre à une virée devant les mener de Montréal à Miami, en mai prochain. De plus, une version anniversaire de ce 3-roues a été lancée. Un trike noir et rouge commémoratif conçu à partir du T-Rex 16S P, la version la plus racée de la gamme qui bénéficie d’une suspension ajustable Campagna Stage 5 et de freins ventilés à étriers avant rouges. Pas plus de 20 exemplaires seront fabriqués et, au moment d’écrire ces lignes, une douzaine étaient déjà vendus ! Un succès à l’image de l’engouement qui existe pour ce véhicule excentrique.

Un concept bien né
Si le T-Rex a duré aussi longtemps, malgré une conception hors norme, les nombreux soubresauts entourant sa création et deux restructurations d’entreprises, c’est sans doute parce qu’il était bien né. Ce véhicule biplace de haute performance avait été imaginé pour être l’équivalent d’une monoplace de course pour la route. C’était la vision de son créateur : Daniel Campagna, un créateur dans l’âme de Plessisville, dans les Bois-Francs.

Avant de célébrer ses 20 ans, Campagna avait goûté à la Formule Ford, en plus d’être mécanicien et même chauffeur de Gilles Villeneuve, durant sa dernière saison de courses de motoneiges.

Puis, à la fin des années 80, il entreprend de construire ce nouveau véhicule. Nouveau, car il en a déjà quelques autres à son actif, dont une motoneige à doubles ponts et un VTT baptisé Voodoo.

Guidé par le sacro-saint principe de son idole, le Britannique Colin Chapman, fondateur de Lotus, il entreprend la fabrication de son bolide en faisant la guerre au poids. Après tout, c’est l’ennemi. Sa création aura donc une structure tubulaire simple, mais très efficace. Il élimine une roue et loge un moteur de moto très bas en position centrale arrière pour favoriser la répartition de la masse. Un pneu très large fournira l’appui nécessaire et assurera un transfert efficace de la puissance au sol à l’arrière. Et pas besoin de carrosserie. Elle alourdirait inutilement la « chose ». Un carénage minimaliste suffira à protéger des projections gênantes les deux occupants. Ainsi naît en 1989 l’ancêtre du T-Rex : le Concept 3. Campagna, qui a 30 ans, rêve de le commercialiser dès 1991.

De solo à trio
Il faudra toutefois attendre quelques années avant que ce rêve ne se réalise. Transport Canada doit d’abord homologuer le véhicule. Puis, il faut une étincelle de marketing pour le rendre plus « comestible » pour des consommateurs. La rencontre du créateur, qui a travaillé en solo jusque-là, avec l’homme d’affaires montréalais Daniel Noiseux, un passionné d’automobiles, sera à l’origine de cette étincelle. C’est lui qui réunira les spécialistes capables de faire du Concept 3 un produit vendable. Il réussira aussi à convaincre Campagna de l’importance d’habiller son véhicule qui ressemble à un squelette sur roues pour faciliter la commercialisation d’un futur modèle de série.

Sa carrosserie sera dessinée par un autre Montréalais : le designer industriel Paul Deutschman. À l’époque, il me disait qu’il avait dessiné une carrosserie ayant de la gueule ! Le museau de dinosaure qu’il avait imaginé pour le prototype de présérie vert et jaune dévoilé au Salon de l’auto de Montréal, en janvier 1994, allait de pair avec son nom, déjà très à la mode chez les Québécois. Un an plus tôt, Steven Spielberg avait lancé son film à succès Jurassic Park.

L’origine du nom a toutefois une autre origine moins connue. Lors d’une entrevue que m’avait accordée M. Noiseux, en 1994, ce dernier admettait le clin d’oeil aux dinosaures. « Mais, ajoutait-il, nous voulions surtout un nom commençant par la lettre T, puisque notre véhicule a une architecture en forme de T — à trois roues. D’autres 3-roues modernes portent des noms comme Triking et Trihawk. Il fallait nous situer un peu par rapport à eux. Alors, notre véhicule est devenu le T-Rex — le roi. »

La société Campagna Motosport amorcera la fabrication du T-Rex un an plus tard dans une usine établie à Plessisville, mais non sans ennuis. Après quelques années tumultueuses causant une première restructuration de l’entreprise, rebaptisée T-Rex Véhicules en 2004, qui échouera. Puis, le trike québécois aboutira enfin à une période plus prospère avec l’arrivée en scène d’André Morissette et de David Neault. Nouveaux propriétaires depuis 2008, ils ont fondé Campagna Motosport et déménagé l’usine à Boucherville.

Une entreprise devenue prospère
Depuis, les choses vont de mieux en mieux. En s’attaquant d’abord aux méthodes de production et à la fourniture des composantes, les propriétaires actuels ont permis à l’entreprise d’atteindre un rythme de production plus prévisible et plus constant, en plus d’élever considérablement le niveau de la qualité de fabrication.

Cette année, Campagna Motors produira environ 150 véhicules, selon M. Morissette, que nous avons rencontré récemment à l’usine. Parallèlement à toutes ces réalisations, le développement de son 3-roues emblématique se poursuit, afin de raffiner sa conception et sa fabrication, mais aussi pour progressivement accroître son volume de production à mesure que les marchés se développeront, à commencer par ceux du Québec, des États-Unis et de l’Asie (les Québécois achètent actuellement 40 % de la production annuelle et nos voisins du sud 50 %).

« La philosophie de Daniel Campagna, basée sur les principes de Chapman (à commencer par ‘‘to gain performance, add lightness’’), on la vit toujours. Les travaux de développement du T-Rex misent sur le maintient d’un ratio idéal entre le poids et la puissance », explique M. Morissette. L’adoption du 6-cylindres BMW de 1,6 L allait dans ce sens. De plus, il permettait aux propriétaires de T-Rex d’avoir un accès privilégié à l’important réseau de concessionnaires de motos du constructeur allemand à la grandeur de l’Amérique du Nord, ce qui a pour effet de simplifier l’entretien mécanique. L’association avec BMW, enfin, ajoute indéniablement au prestige du trike québécois, admet M. Morissette.

Des rivaux qui définissent le marché
L’arrivée du Spyder de BRP et du Polaris Slingshot sur le marché n’inquiète pas le patron de l’entreprise. Au contraire, il estime que leur apparition confirme l’existence d’un marché pour les 3-roues plus substantiel qu’on ne l’aurait imaginé et desservant différentes catégories d’acheteurs. « Pour faire une analogie simple, nous a-t-il dit, le Spider est le Ski Doo d’été et le T-Rex est la Ferrari sur trois roues ». Deux concepts qui définissent clairement les acheteurs de ces produits, tout comme leurs prix respectifs : le BRP est offert à partir de 17 974 $ et le Campagna à partir de 57 999 $.

L’arrivée du Polaris n’a fait que renforcer son opinion. « Une multinationale a identifié un créneau de marché. Elle a investi des dizaines, peut-être des millions en R et D pour développer un véhicule. Puis, elle s’est attaquée à ce marché en se positionnant en entrée de gamme ou en moyenne gamme. » Car avec son prix de départ de 21 999 $, le Slingshot vise clairement la clientèle de BRP.

Ces constats rassurent le président de Campagna Motors, puisque le T-Rex conserve l’exclusivité de la portion haut de gamme et haute performance de ce marché. Un marché où les acheteurs prisent l’exclusivité, une caractéristique concordant avec la capacité de production limitée de l’entreprise.

Cela n’empêche pas le constructeur de Boucherville d’avoir un objectif ambitieux, soit de hausser la production annuelle à 2 000 véhicules d’ici 2020. Pour y arriver, Campagna Motors poursuit une stratégie à deux volets. Le premier consiste à faire évoluer ses produits actuels, le T-Rex mais aussi le V13R, un autre 3-roues à moteur Harley-Davidson celui-là; un modèle qui célébrera son cinquième anniversaire l’année prochaine. Le second consiste à étoffer le portefeuille de produits de sorte à accéder à de nouveaux créneaux desservant des clientèles différentes. Un sujet sur lequel M. Morissette a naturellement été moins explicite, se contentant d’affirmer que ces futurs produits suivront la voie tracée par le T-Rex. Produits en petite série, ils seront exotiques, exclusifs, désirables et caractérisés par une fabrication soignée. « Des véhicules qui ne sont pas pour tout le monde, mais que tout le monde regarde », explique M. Morissette, selon qui ses 3-roues actuels sont transformationnels. « Nos clients ne sont pas des vedettes; ce sont des personnes ordinaires, comme vous et moi. Mais lorsqu’ils conduisent nos véhicules, ils se sentent comme des héros. Ils attirent l’attention et se font photographier. Ils vivent une expérience enrichissante. »

Cela explique l’attrait suscité par le T-Rex depuis 20 ans auprès des célébrités, à commencer par Jay Leno qui l’a présenté en long et en large (tout comme le V13R) à son émission Leno’s Garage. Le magicien et illusionniste étatsunien Criss Angel, lui, en a possédé un. Un T-Rex 14R 2010 qu’on a vu dans certaines émissions de sa série Mindfreak 6, avec lequel curieusement, il n’aurait parcouru qu’un peu plus de 100 km !

Les T-Rex ont fait d’autres apparitions au petit, mais aussi au grand écran : dans la vidéo Imma Be des Black Eyed Peas et dans un épisode de CSI : New York mettant en vedette la pilote Danica Patrick, de même que dans le film québécois Nitro sorti en 2007, dans lequel Guillaume Lemay-Thivierge et Charlotte Laurier jouaient les durs à cuire. Une image bien différente de celle des vrais acheteurs de T-Rex…

Photos originales : Luc Gagné

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