Hyundai dévoile sa toute première plateforme modulaire entièrement dédiée à l’électrification, l’E-GMP (Electric Global Modular Platform). Pas moins de 23 véhicules en découleront d’ici 2025.
Hyundai se lance officiellement dans une vaste offensive en matière d’électrification en dévoilant sa toute première plateforme entièrement dédiée aux véhicules électriques. Le projet est ambitieux, dès l’an prochain, nous verrons la première application avec l’Ioniq 5 2022 et un véhicule dans la gamme Kia possiblement dérivé du Habaniro Concept. Une collection d’autres produits, 23 en fait, d’ici à 2025. On parle d’une plateforme Hyundai, mais il importe plutôt de dire qu’il s’agit d’une plateforme du Hyundai Motors Group qui englobe également Kia, Genesis et la nouvelle division électrique Ioniq.
Le constructeur sud-coréen ne lésine pas sur les efforts pour optimiser le rendement. Selon les propos tenus hier par les principaux acteurs qui ont participé à sa conception, l’E-GMP offrira une variété d’avantages : plus grande modularité, une souplesse en termes de développement, plus d’autonomie, des performances supérieures de même qu’une rigidité structurelle beaucoup plus grande. En fait, l’E-GMP est essentiellement le châssis central du véhicule.
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Hyundai précise que la modularité permet de concevoir des produits à partir du segment C (format de l’Elantra) jusqu’aux VUS à 7 places comme le Palisade. Les ensembles de batteries sont normalisés. Il suffit d’allonger l’empattement pour insérer plus de ces ensembles, donc augmenter l’autonomie. À ce compte, Hyundai soutient que l’autonomie maximale prévue est de 500 kilomètres, mais sous l’évaluation WLTP. Cela signifie qu’on doit s’attendre à une autonomie nord-américaine entre 400 et 450 kilomètres.
Dans tous les cas, on parle d’un rouage à propulsion. Il sera toutefois possible d’ajouter un moteur électrique à l’avant pour un rouage intégral. Dans ce cas, le moteur avant pourra complètement se déconnecter et ne servir que sur demande ou en cas de manque de motricité.
L’approche technologique semble prometteuse
À la base, le cœur des batteries est particulièrement bas pour minimiser la hauteur du centre de gravité. Hyundai intègre de facto des suspensions à cinq bras pour l’essieu arrière, alors que, à l’avant, on fait preuve d’innovation. On découvre le premier essieu moteur intégré (IDA, Integrated Drive Axle) de l’industrie. Qu’est-ce que c’est ? On combine le roulement des roues et l’arbre de transmission, à rapport unique, pour transmettre la puissance aux roues. Quels sont les avantages ? Il n’y a aucune perte de puissance et une très grande compacité des composants.
Hyundai n’est pas encore bavarde face à certains détails comme la composition même des batteries de même que les diverses possibilités en termes de capacité en kilowattheures. À partir du moteur, de la transmission et de l’onduleur, tous intégrés dans un même composant compact, on apprend que la puissance maximale pourra aller jusqu’à 600 chevaux dans une ou des versions de haute performance. Pour l’instant, les ingénieurs prévoient une vitesse maximale de 260 kilomètres/heure.
En matière de recharge, Hyundai se met à la hauteur des Tesla et Porsche de ce monde. On arrive avec la possibilité d’une recharge jusqu’à 350 kilowatts. Actuellement, les produits sud-coréens se retrouvent plutôt dans les 30 à 50 kilowatts. On doit cette possibilité à la compatibilité avec des bornes de recharge de 400 et, même, de 800 volts. Par conséquent, Hyundai affirme qu’il est possible de recharger la batterie à 80 % en 18 minutes seulement ou, encore, de récupérer 100 kilomètres en moins de 5 minutes. Caractéristique intéressante, l’unité de commande de charge (ICCU) permet une alimentation bidirectionnelle avec sa fonction V2L. Il sera ainsi possible d’alimenter des accessoires jusqu’à une puissance de 3,5 kilowatts pour une période de 24 heures.
Parallèlement à l’E-GMP, Hyundai continuera à offrir des produits dans les segments A et B comme les Kia Soul et Hyundai Kona EV sur la base de plateforme pour moteur à essence qui sont converties. On comprend que cette approche favorise les véhicules à traction et de tailles sous-compactes et compactes.
Hyundai nous dit de facto qu’elle sera en mesure de fournir à la demande, mais on précise du même coup que la production initiale sera limitée. On ne mentionne pas la quantité ni le moment où l’on prévoit une pleine production plus élargie. Une chose est certaine, nous ne devrions pas devoir attendre encore des années avant de voir les premières applications. L’offensive est sur le point de commencer avec la commercialisation des premiers véhicules sur la plateforme E-GMP dès l’an prochain.
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