Au lendemain du dépôt du budget du gouvernement québécois, dans lequel les rabais à l’achat de véhicules électriques ont été revus à la baisse, l’annonce d’une coentreprise entre deux joueurs majeurs apporte un vent d’espoir dans l’industrie automobile canadienne. Stellantis et LG Energy Solution vont investir plus de 5 milliards de dollars canadiens dans la construction de la première usine de production de batteries lithium-ion à grande échelle au Canada.
La construction de l’usine à Windsor en Ontario, où Stellantis possède déjà deux usines, devrait s’amorcer plus tard cette année afin que la fabrication puisse commencer à la fin de 2023 ou au premier trimestre de 2024, selon Mark Stewart, directeur de l’exploitation, Stellantis pour l’Amérique du Nord. Elle devrait créer plus de 2 500 nouveaux emplois.
45 gigawattheures
L’installation, d’une superficie de 230 acres, aura une capacité de production annuelle de plus de 45 gigawattheures, ce qui devrait suffire aux besoins de Stellantis d’ici à 2030 a précisé M. Stewart. L’usine permet à l’entreprise, qui célèbre sa première année d’existence après la fusion de FCA et PSA, de se rapprocher de ses objectifs: atteindre une carboneutralité d’ici 2028, notamment avec l’utilisation de 50 % d’énergies renouvelables d’ici 2025 aux États-Unis et au Canada, mais aussi 50 % de vente de véhicules électriques à batterie en Amérique du Nord d’ici la fin de la décennie. L’annonce d’une seconde installation, cette fois aux États-Unis, devrait se faire dans les prochaines semaines.
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Le Canada aux premières loges
Pour Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, la coentreprise aidera le Canada à se « positionner à l’avant-plan dans la révolution électrique, tout en sécurisant une chaîne d’approvisionnement canadienne, de la mine à l’usine de recyclage ». En plus de cette annonce, le premier ministre ontarien compte investir 100 millions de dollars dans la mise en place d’un réseau de recharge pour élargir l’accès à plus de bornes.
François-Philippe Champagne, ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie a qualifié la future usine de « coup de circuit pour le Canada. En plus de transformer une vision commune en réalité, elle contribuera à protéger des emplois pour les décennies à venir ». Le ministre Champagne ne s’est toutefois pas prononcé sur les incitatifs gouvernementaux puisque les deux compagnies finalisent la dernière étape des négociations mais il a ajouté que l’aventure offrira une prévisibilité, une stabilité et une proximité des ressources, des marchés et des usines d’assemblages.
Un investissement stratégique
Dong-Myung Kim, vice-président de la division des batteries avancées
de LG Energy Solution, a rappelé que le partenariat avec Stellantis date
de 2014. Bien que cette usine de batteries soit la première en
coentreprise avec le groupe automobile, elle constitue une « stratégie
importante pour les deux parties avec la construction de fondations
solides pour cette industrie. Elle contribue à l’expansion de notre
présence sur le marché canadien ».
Le premier ministre Trudeau
n’a pas assisté à l’événement, mais a déclaré dans une vidéo qu’il est
« temps que le Canada montre la voie » et que l’alliance entre
Stellantis et LG Energy Solution aidera à lutter contre les changements
climatiques. Au début du mois de mars, GM, en partenariat avec POSCO
Chemical, avait annoncé la construction d’une usine de traitement de
matériaux actifs de la cathode dans la ville de Bécancour.
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